Mamadou DAFFE, directeur Festival sur le Niger : « Seul l’art et la culture peuvent réconcilier.»

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A la faveur de la semaine de la 10ème édition du Festival sur le Niger, le directeur de cette grande manifestation culturelle fait le point et annonce les couleurs.

 

MAMOU DAFFE
MAMOU DAFFE

Yeko : M. le directeur, le Festival sur le Niger s’ouvre aujourd’hui. Qu’est-ce que vous avez concocté  pour cette 10ème édition?
Mamou Daffe : Nous  avons placé cette 10e  édition sous le signe de la réconciliation avec le thème : « diversité culturelle et unité nationale ». La paix est une ressource sur laquelle peut se bâtir tout le reste. Le Festival, chaque année, vient avec une panoplie d’innovations. Cette année, il intervient dans une période post-crise. L’occasion est saisie pour célébrer  le retour de la paix, la diversité culturelle et l’unité nationale.

Cette année, une grande place sera accordée à la production d’idées à travers le colloque sur le thème : «Renaissance Africaine : Enjeux et Perspectives » et qui regroupera des intellectuels et hommes de culture du continent. Nous avons décidé,avec nos partenaires, de jouer notre partition  en soutenant les efforts des plus hautes autorités du pays dans leur quête pour le développement avec des réflexions approfondies sur la renaissance du Mali et de l’Afrique en général.

 

La Nuit de la Paix que nous organisons dans le cadre de la Caravane culturelle pour la Paix avec le Festival au Désert de Tombouctou et le Festival Taragalte du Maroc, sera l’une des innovations majeures de cette édition. A travers cette soirée de brassage, nous voulons lancer un signal fort et contribuer, à notre manière, aux efforts des autorités pour la réconciliation dans notre pays. A Ségou, les peuples  du sud et du Nord vont se croiser pour fêter ensemble dans la  communion et la paix.

 

 

Une autre innovation cette année sera la production de l’Opéra-ballet « Mawula » pour la  renaissance culturelle du Mali. L’opéra va s’inspirer de l’opéra dogon, le « Koroba ». La grande première de cet opéra se fera lors de la cérémonie d’ouverture de la 10ème édition du Festival sur le Niger. Aussi, pendant une semaine, Ségou va vibrer au rythme de l’art à travers les rencontres artistiques et professionnelles qui vont regrouper les grands noms de l’art du continentpour échanger et partager leurs expériences avec les jeunes talents locaux. La 10ème édition du Festival sur le Niger sera à la hauteur des attentes et nous réserves plein de surprises.

 

 

Yeko : C’est tout?

 
Mamou Daffe : Ah non ! Nous avons beaucoup d’activités pendant les 5 jours. A commencer parla coupe  du Festival  qui met en compétition les jeunes de Ségou. La Foire internationale de Ségou qui se révèle d’année en année comme un véritable lieu de business pour nos artisans et autres commerçants et qui permet de faire la promotion de l’économie locale. Il y aura aussi plusieurs expositions d’art avec des artistes de renom du continent.Ceci cadre parfaitement avec la vision du Festival de faire de Ségou un pôle d’excellence des Arts visuels sur le continent. Pour ce qui est des concerts géants sur le fleuve Niger, ils seront dédiés à la paix. Pour cette édition,  la tête d’affiche est Salif Keita qui sera accompagné parCheick TidianeSeck, KhairaArby, Abdoulaye Diabaté, Vieux Farka Touré, Madou et Safi Diabaté, Mylmo, Ben Zabo, Nèba Solo… Il y’a aussi les artistes qui nous viennent d’ailleurs tels queSékouba Bambino de la Guinée Conakry, Mao Otayeck de Côte d’Ivoire, Stelbee du Burkina Faso, Oum du Maroc, Uppertunes de la Hollande et Pibo Marquez de Mexique et l’invité d’honneur de cette 10ème édition : le célèbre chanteur du mythique groupe Kassav, Jacob Desvarieux. Le programme est  alléchant malgré la crise qu’on vient de traverser.

 

 

Yeko : Un accent particulier est mis sur les conférences. Est-ce à dire que vous avez eu des résultats dans les précédents Festival ?

 
Mamou Daffe : Chaque colloque aboutit sur des recommandationsqui sont consignées dans un document  avant d’être publiées. Le cas de la première conférence sur la protection du  fleuve Djoliba sur lequel se déroule le festival. A la 2e  édition, nous avons abouti à la mise en place d’un Observatoire du fleuve. Cet Observatoire travaille jusqu’à ce jour à sensibiliser les populations par rapport  sur l’ensablement du fleuve Niger. En raison de la crise, nous avions consacré la 9ème édition à la réflexion et à la production d’idées autour du thème : « culture et gouvernance », dont les recommandations ont été remises aux plus hautes autorités du pays.

 

 

Yeko : Peut-on connaître le nombre de touristes attendus cette année ?

 
Mamou Daffe : Ce que je peux dire lors de la dernière édition festive nous avons enregistré plus de  18 000 participants. On vient de sortir d’une grave crise, c’est pourquoi  je ne peux pas m’aventurer sur  de chiffres. Tout compte fait, le pays invité est le Maroc. C’est dire qu’il y aura beaucoup de Marocains.Nous avons aussi des partenaires comme le Mexique, la Hollande et l’Etat de Virginie aux Etats unis.

 

 

Yeko : Comment percevez-vous l’art et la culture ?
Mamou Daffe :Seul l’art et la culture peuvent réconcilier! Je dis merci à l’équipe du Festival qui est une grande famille. L’exemple que nous donnonsaujourd’hui  au Mali, après 10 ans, est que si nous sommes d’accord, nous pouvons réaliser de grandes choses. Nous pouvons dire sans se tromper que le Festival sur le Niger avec ses partenaires a su créer une entité homogène avec un produit final extraordinaire.  Mes mots ne sont que des mots de remerciements, de reconnaissance et de gratitude.

 

Aux Ségoviens,  je dis que le Festival sur le Niger est leur festival. Tous, nous Ségoviens, les partenaires, l’Etat du Mali nous travaillons pour un seul objectif : promouvoir la région de Ségou.

 

Je demande aux Ségoviens de se lever comme un seul homme pour accueillir les étrangers.Une ville secondaire comme Ségou qui suscite autant d’intérêt, est simplement magique.

 

Propos recueillis par  Daouda Coulibaly

 

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Kabako,Mali ko manogon dèèèè,que Dieu nous assiste.Dépuis quand le directeur du Festival s’ appele Mamadou Daffé ? Mr le journaliste repondez svp

  2. L’art et la culture peuvent AIDEr a reconcillier. Mais le festival sur le Niger est une entreprise a fric qui sous payent les troupes traditionnelles qui s’y produisent. Ce n’est pas en exploitant les gens que vous passerez pour des humanistes. Et si votre culture se limitent a des messages de paix naïfs, il vaut mieux que vous la gardiez pour les toubibs qui ne sont pas regardant sur la réalité. Toute la politique culturelle au Mali est une honte

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