Mali – Tiébilé Dramé : “Nous avons franchi une étape importante sur le chemin de la paix”

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Tiéblé Dramé,

Le gouvernement malien et les rebelles touaregs ont signé le 18 juin un accord préliminaire en vue de l’organisation de l’élection présidentielle à Kidal. Pour certains Maliens, cet accord sert davantage les intérêts des rebelles que ceux du pays. Tiébilé Dramé, émissaire de Bamako lors des négociations et probable futur candidat au fauteuil présidentiel, revient pour “Jeune Afrique” sur la signature de cet accord.

 

 

Jeune Afrique : Pourquoi les négociations ont-elles été aussi longues et tumultueuses ?

Tiébilé Dramé : Dans certains pays, ce genre de négociations prend des mois et des mois, et au Mali, les gens s’étonnent qu’on ait discuté pendant onze jours ! Nous sortons d’une crise profonde durant laquelle les trois-quarts du pays ont été occupés par des groupes rebelles armés. La rébellion touarègue a ouvert la voie à des terroristes fanatiques qui ont asservi notre peuple dans un régime moyen-âgeux. Il est normal, à partir du moment où nous avons décidé de nous parler, que cela nous prenne un peu de temps.  Je trouve même que nous avons été plutôt rapides.

 

 

Le 12 juin, vous avez refusé de signer le premier projet d’accord accepté par les rebelles touaregs. Pourquoi ?

Les autorités maliennes tenaient à ce que les résolutions internationales du Conseil de sécurité de l’ONU soient prises en compte. Et notamment la résolution 1820 qui mentionne la lutte contre l’impunité ou la résolution 2100 qui proclame l’intégrité territoriale et l’unité nationale du Mali tout en exigeant le désarmement des groupes armés.

 

 

Quand l’armée malienne se rendra-t-elle à Kidal ?

Les experts militaires sont en train de travailler (à Ouagadougou, NDLR) sur les modalités concrètes du retour de l’armée malienne à Kidal. Dès qu’ils auront terminé, les premiers éléments militaires maliens entreront dans la ville. Ce qui devrait arriver dans les jours qui viennent.

Il faut maintenant s’atteler à consolider la cohésion nationale et à réconcilier les communautés du Nord.

 

 

Quel sort sera réservé aux rebelles poursuivis par la justice malienne et qui sont également signataires de l’accord ?

L’accord n’évoque pas le cas des individus qui font l’objet d’un mandat d’arrêt parce que cela relève de l’autorité judiciaire. Nous n’avons pas souhaité interférer dans ce domaine. Et, jusqu’à preuve du contraire, le procureur de la République n’a pas changé d’avis sur la question.

 

 

Est-ce compliqué d’être émissaire du gouvernement malien aux négociations et certainement candidat à l’élection présidentielle ?

C’est une mission ponctuelle, que j’ai acceptée à la demande du président de la République Dioncounda Traoré. Cette tâche m’a occupé jour et nuit pendant un mois. Dieu merci, nous avons débouché sur un accord préliminaire qui permettra l’organisation de l’élection présidentielle à Kidal dans des conditions de paix et de sécurité. C’est le plus important.

 

 

Êtes-vous satisfait du travail accompli ?

Nous avons franchi une étape importante sur le chemin de la restauration de la paix et de la stabilité au Mali. Il faut maintenant s’atteler à consolider la cohésion nationale et à réconcilier les communautés du Nord. Il nous reste encore beaucoup à faire. Mais je suis optimiste car le Mali est un peu comme l’empereur Soundiata Keïta : quand il s’est relevé après être resté à terre pendant des années, il a fait des pas de géant et fondé notre beau pays. Vous verrez, le Mali débout et réconcilié étonnera l’Afrique et le monde !

 

 

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Propos recueillis par Baba Ahmedà Bamako

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5 COMMENTAIRES

  1. Je ne suis pas d’accord avec Dramé quand Il dit que c’est Sundiata Keita qui a créé notre beau pays: c’est une confusion qui à l’origine de tous les problemes du Mali d’aujordhui et peut être de demain.

    Le Mali de Sundiata Keita n’est pas le Mali de 1960. OOn aurait pu l’appeler le Mali de 1960 l’Azawad, songhai ou Macina etc…

    Le Mali de 1960 est pays qui regroupe des commuautes et des espaces complement differents du Mali de Sundiata Keita.

    Le Mali de 1960 a été crée dans la precipitation sans consulter les peuples.

    Je suis du nord du mali et je n’ai aucun lien avec Soundiata keita.

    Alors Dramé arrete de faire reference à des legendes à la con.

    Le nouveau mali qu’on veut construire est un pays qui ne fait aucune reference à des mytholgies bidon.

    Le nouveau mali devrait être basé sur une constitution qu’on va defenir ensemble et qui repond aux espirations de peuples qui la constitue et non à l’aspiration d’un seul peuple.

    Arrêtez de croire à vos griots qui vous font croire

  2. Tieblè Dramé a eu l’honneur de signe la parttion du mali!
    Chose faite l armée sera accompagner de l’ONU du MUSMA et l armée française stationnée a l l’aéroport veille application stricte des ladites accord donc c est parti pour des années comme le sahara occidental ni paix ni guerre.
    En résumé, quand un pays après l’indépendance a fait la corruption comme sa devise,les mensonges sa constitution, s’octroyé des fables et mythologies de soumdjata keita DÂ Monzon et autres, raconter par des faux griots pour endormir tout un peuple voici les conséquences.

  3. Accord de Ouaga pourquoi je suis contre

    L’Afrique est un continent fascinant, mais pourtant ce n’est pas en changeant de capitale africaine qu’on calmera les ardeurs d’un conflit au relent raciste et esclavagiste.

    Alger ou Ouaga les mêmes causes produisent les mêmes effets, on ne tend pas la main à une fauve affamée d’un jardin zoologique sans risquer de se faire arracher le bras.

    A Alger il était question “d’allégement du dispositif militaire” du Mali au nord de son territoire et de créer des “unités spéciales” composées ou commandées par les ressortissants du nord pour arriver à la paix.

    L’alibi c’était que l’armée avait “traumatisé” les populations nordistes et qu’il valait moins d’armée pour aller vers une “paix durable”.

    Le 20 janvier 2012, alors que ce dispositif de la paix version “Alger 2006”, montrait toutes ses limites car la guerre avait éclaté au nord deux jours plus tôt, malgré le balai incessant des combattants nordistes reçus à Koulaba avec tous les honneurs, ATT, l’artisan de cette théorie de mal négociation, croyait encore dur comme fer à ses choix sur le nord du Mali et sa gestion de l’armée malienne.

    Il disait je cite: “l’armée de nos besoins plutôt que l’armée de nos habitudes”.

    Car selon lui on n’avait pas besoin d’avoir des garnisons mieux équipés partout au nord.

    La conséquence fut l’implantation successive de l’Aqmi et autres trafiquants, et l’émergence des conditions favorables aux aventuriers du type Mnla dans tout le nord du Mali.

    ATT et ses généraux ont été très mauvais en stratégie militaire mais ils ont été surtout de piètres négociateurs pour la sécurité du Mali.

    Pourtant ils sont deux fois mieux lotis que Tiebilé Dramé et sa bande d’apprentis négociateurs au pied de leur patriarche Blaise Compaoré.
    Pourquoi?

    1. D’abord ATT et ses généraux n’ont jamais été amenés à négocier “l’intangibilité des frontières” du Mali.

    2. L’initiative des négociations venait toujours du Mali, qui n’a jamais voulu recevoir les indépendantistes du Mnla.

    En voulant donner sa main en 2006, à Ag Bahanga, Iyad Ag Ghali et à leurs lieutenants de l’Aliance, ATT a ouvert la boîte de Pandore qui a permis à l’éclosion du Mnla et à la guerre de 2012.

    La paix mal recherchée en 2006 a conduit à l’effondrement total de l’état 6 ans plus tard.

    Le “cantonnement” ou l’aimable négligence des groupes armés venus de Libye en ébullition Sarko-Cameron, s’est révélé être une fatale erreur quand les photos des massacres d’Aguelhoc, et des hélicoptères calcinés de l’armée malienne, ont inondé Facebook.
    “An tiè Ti Sira kèlè niè, Marifa de Ti ou Bolo”!

    Qui ne se souvient pas de ses femmes de Kati en couleur à Koulouba?

    “Nos maris n’ont pas peur de la guerre, mais ils n’ont pas de munition”.

    C’est cette colère qui conduira à la mutinerie du 21 mars 2012 puis du coup d’état le lendemain.

    10 jours plus tard toutes les grandes villes du nord étaient prises par les bandits armés pour la première fois de l’histoire du Mali.

    La suite est connue!

    Ce qui a changé c’est l’intervention militaire (inédite au Mali) française et africaine pour chasser les barbus.
    Mais le Mnla qui n’a jamais réussi sous ATT de s’approcher de Kidal, plante désormais son drapeau fantaisiste dans cette ville malienne sous le regard amusé des forces de l’opération “Serval”.

    Du moment où chacun de nous sait désormais que la théorie de “Marifa de Ti ou Bolo” ne tient pas la route, il fallait conquérir Kidal par la force pour au moins arriver aux positions militaires de l’armée malienne avant coup d’état du 22 mars 2012 et faire les élections en rassurant nos partenaires français et internationaux que les dialogues politiques seraient conduits par le président élu et avec tous les fils du Mali.

    Mais non à Ouaga on a préféré perpétuer dans le mensonge pour nous faire croire qu’une armée de plus de 5000 hommes est incapables de prendre une ville à 500 combattants armés.
    Peut être que ce sont 500 Rambos qui ont déjà fait la campagne du Vietnam et d’Irak, et non ceux qui ont été chassés par 4 fois par le Mujao (composés lui aussi de bergers en sandales) à Gao, Ansongo, Menaka et El Khalil.

    A la guerre psychologique et médiatique, s’est ajoutée une intense campagne diplomatique et politique de Paris à Ouaga qui, comme un raz-de-marée a balayé toutes les convictions de nos autorités transitoires et militaires (qui rappelons-le, ne sont pas du tout préparés à diriger un pays en crise) sur la gestion du dossier touareg.

    La France et le Burkina Faso ont leurs objectifs de politique extérieure et africaines qu’ils mènent selon leur rythme, nous devrions avoir au Mali les nôtres.

    En s’alignant sans trop de conviction à la recette diplomatique de Ouaga, Dioncounda et son Tiebilé ont ouvert la deuxième boîte de Pandore dont la déflagration ne va pas tarder à secouer le Mali tout entier pas seulement le nord comme ce fut le cas avec l’ouverture de la première boîte de Pandore avec ATT en 2006.

    Car l’accord préliminaire de Ouaga est ni plus ni moins qu’une prime de l’impunité qui commence par la mise en liberté des criminels de tout acabit comme ci les acteurs qui ont contribué à l’effondrement de tout un État, étaient doux comme Agneau.

    Pire l’accord de Ouaga n’est pas mieux que celui d’Alger car il permet de “cantonner” des groupes armés criminels au lieu de les désarmer tout de suite avant qu’ils ne cachent tout leur arsenal militaire dans la perspective de nouvelles rébellions.

    Car ils sont gentils à Ouaga mais nulle part dans leur accord ils ne parlent de mettre fin au recours à la rébellion armée comme forme de revendication politique au Mali.

    Donc Cantonnement de Ouaga 2013 n’est pas mieux que allégements du dispositif de l’armée d’Alger 2006.

    Surtout quand des portes de sortie sont données aux rebelles en exigeant un développement économique “équitable” entre toutes les régions du Mali.

    Je suis curieux de savoir comment les autorités maliennes vont s’y prendre à court et moyen terme pour développer Kidal au même rythme que Sikasso et Ségou.

    La grande erreur de Ouaga est donc le fait de privilégier un groupe ethnique, les touareg, et le hisser au même pied d’égalité que l’état malien au détriment des dogons, des belah, des sonraïs, des peuls et des arabes, alors qu’ils ont souffert de la même façon du même conflit armé.

    Donc de la prime à l’impunité, Ouaga 2013 rajoute une couche supplémentaire, c’est à dire l’indemnité conventionnelle ou contractuelle au racisme.

    Mes chers amis c’est là où la deuxième boîte de Pandore de Dioncounda à l’écharpe blanche et de son Tièbilé Dramé, risque d’affecter tout le pays si les messieurs sans parole, sans dignité et sans honneur du Mnla décident unilatéralement de ne pas honorer ce qu’ils sont signé à Ouaga le 18 juin 2013.

    D’ici là mes chers amis, je prie le Bon Dieu pour que ce soit moi qui me trompe lourdement au sujet de cet Accord de Ouaga 2013.

  4. « Nous avons franchi une étape importante sur le chemin de la paix »

    VOUS REVEZ…!!!

    Mr. Drame…L’ETAPE LA PLUS IMPORTANTE VERS LA PAIX … EST DE BATIR UNE ARMEE REPUBLICAINE…FORTE ET DIGNE DE CE NOM…ET AVOIR DES DIRIGEANTS RESPONSABLES…

    Moussa Ag,…ON N’APPREND RIEN DE L’HISTOIRE AU MALI…ET CA CE SONT LES DIRIGEANTS…

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