Le guide spirituel de la communauté musulmane des soufis, El hadj Cheick Soufi Bilal Diallo, après avoir observé un bon moment sans intervenir dans les médias, a finalement décidé de rompre le silence. Dans un entretien qu’il nous accordé mardi le guide s’est prononcé sur les derniers évènements de l’actualité politique au Mali. Il s’agit de l’intervention française au Mali, de la négociation avec le MNLA, etc. Lisez notre entretien.
I. R. : Quelle appréciation faites-vous sur l’intervention française au nord Mali ?
Cheick Soufi Bilal : Je remercie la France et son président pour cet acte de reconnaissance, car le Mali et la France sont liés par l’histoire. Il s’agit d’une part de la colonisation et d’autre part des deux Guerres mondiales. Je voudrais également remercier S. E. l’ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer, qui n’a ménagé aucun pour que le Mali retrouve sa stabilité depuis le commencement des événements jusqu’à nos jours.
I. R. : Que pensez-vous d’une éventuelle négociation entre le Mali et le MNLA ?
C. S. B. : En ma qualité de guide spirituel prônant toujours la paix, je ne peux qu’être favorable à la paix. Toutefois, je voudrais laisser les politiques apprécier puisqu’ils sont les mieux habilités. Je voudrais néanmoins attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la prolifération des armes qui est aujourd’hui à la base des conflits dans le monde. La crise du Mali en est une illustration parfaite.
I. R. : Que pensez-vous du renouvellement du bureau du Haut conseil islamique ?
C. S. B. : Il faut tout d’abord noter que le mandat du Haut conseil islamique (HCI) est arrivé à échéance depuis le 31 décembre 2012. A cet effet, face à ce vide juridique, je suggère la mise en place d’un bureau consensuel de transition devant conduire le HCI avant l’élection d’un nouveau bureau.
I. R. : Pensez-vous qu’il ya une sincère collaboration entre les ordres religieux ?
C. S. B. : Il n’y a aucun doute à cela. La collaboration entre les ordres religieux est sincère. Pour cela, je salue le courage des uns et des autres. Par ailleurs, pour pérenniser cette collaboration, je suggère la mise en place d’un cadre consultatif formel constitué de leaders religieux avec pour mission de donner son avis sur toutes les questions d’intérêt national.
I. R. : Quelle a été votre contribution à l’effort de guerre ?
C. S. B. : D’abord je dois vous dire que la communauté soufie du Mali se reconnaît dans le HCI qui a fait une contribution financière pour sa participation à l’effort de guerre. En plus, la communauté soufie a toujours fait et continue de faire des prières et des bénédictions pour le retour de la paix au Mali.
Je profite de l’occasion pour souhaiter un prompt rétablissement à tous les blessés de la guerre et formuler des vœux pour ceux qui sont tombés sur le champ de l’honneur, notamment le commandant Damien Boiteux. Je termine en priant au nom de toute la communauté soufie pour le retour de la paix au Mali.
Propos recueillis par Ben Dao