Mali: Adama Sangaré, maire de Bamako, dit protéger sa ville de l’avancée islamiste

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Mr. Adama B. Sangaré, Maire Bamako District.

A Bamako, cinq mois après le putsch, comment est vécue l’avancée des islamistes dans le nord du Mali ? Y a-t-il un risque terroriste dans la capitale malienne ? Pour Adama Sangaré, maire de Bamako depuis cinq ans, les autorités mettent tout en œuvre pour lutter contre ce risque terroriste, et cela alors que les islamistes sont à 120 kilomètres seulement de Mopti. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

 

Depuis cinq mois votre pays est coupé en deux. Les uns veulent négocier, les autres veulent reconquérir le Nord par la force. Quel est votre point de vue ?

Il faut concilier les deux. Il faut maintenant quela Cédéaoet toutes les forces vives dela Nationpuissent réellement se donner la main afin que le Mali puisse redémarrer.

 

A  Bamako, le front anti-putsch s’étonne de l’inaction du nouveau gouvernement de transition. Qu’en pensez-vous ?

Le gouvernement vient d’être mis en place, il y a deux semaines. Il faut peut-être le laisser s’installer !

Les islamistes sont signalés à 120 kilomètres au nord de Mopti, dans la localité de Douentza. Est-ce qu’il n’y a pas urgence ?

Il y a urgence, mais dans l’urgence il faut quand même garder ses  esprits. Il faut réunir ses forces pour ne pas chuter de nouveau et peut-être plonger davantage encore la situation. Je pense que c’est pour cette raison que le président dela République, un homme assez avisé, est en train de discuter avec les forces vives, l’armée, mais aussi l’ensemble des pays de la sous région. Je pense ainsi qu’il faut nécessairement laisser un peu de temps, malgré l’urgence, pour que les gens n’agissent pas dans le désordre.
La réalité, est-ce que ce n’est pas que le gouvernement d’Union nationale est paralysé par ces divisions internes ?

Comment le gouvernement peut être paralysé alors qu’il n’a que deux semaines ? Il faut lui laisser le temps d’étudier le dossier afin de prendre des décisions.

Vous êtes un proche de l’ancien président Amadou Toumani Touré. Après le putsch du 22 mars, vous avez passé près d’un mois dans les geôles des militaires au camp de Kati. Aujourd’hui encore, les putschistes du 22 mars ne gardent-ils pas un réel poids politique ?

On ne peut pas ignorer le 22 mars. Il a existé. Aujourd’hui, je pense qu’en réalité les putschistes souhaitent aller de l’avant, avec les forces vives de la Nation. Ilfaut faire en sorte que cette situation reste homogène.

Franchement, est-ce que certains hommes politiques ou militaires maliens ne sont pas plus préoccupés par leur position interne à Bamako que par la reconquête du nord du pays ?

Tout ce qu’on peut demander à ces gens c’est effectivement d’avoir un esprit plus patriotique, plus solidaire de ces populations du Nord qui  souffrent.

C’est-à-dire que vous regrettez que le Nord ne soit pas la vraie priorité, aujourd’hui, à Bamako ?

Non ! Le Nord est la vraie priorité aujourd’hui à Bamako.  Et surtout, comme vous l’avez dit, avec la situation à 120 kilomètresde Mopti que nul ne peut ignorer.

En même temps on ne voit rien venir à Bamako.

Parce que vous pensez que physiquement, si vous ne voyez rien, rien n’est en train de mûrir ? Le Mali doit, nécessairement, faire une concertation au niveau international. Et je pense que le président, sûrement avec le gouvernement, est en train d’y penser.

Malgré tout, vous ne sentez pas que le gouvernement pourrait faire plus ?

Je souhaite que le gouvernement fasse plus, je souhaite que le gouvernement agisse de façon plus rapide, je souhaite que le gouvernement puisse aller vers ses amis, afin que les populations du Nord puissent retrouver leur liberté.

Le Haut conseil islamique peut réunir plus de 50 000 personnes dans un stade de Bamako. On doute que votre parti, l’Adéma, puisse y arriver. Est-ce que le poids grandissant de ce Haut conseil n’est pas un désaveu pour les partis politiques souvent taxés de corrompus à Bamako ?

La corruption est un grand mot. Je pense qu’en réalité, les partis politiques du Mali existent et continueront d’exister. Je peux vous assurer que l’Adéma est encore présent dans ses 55 sections, qu’il peut mobiliser, comme il l’a toujours fait.

La charia sur tout le territoire malien comme le réclame Ansar Dine, qu’est-ce que vous en pensez ?

Je pense que ça va en contradiction avec les lois dela République. LeMali est un pays républicain. Nous avons une constitution. Et dans ce cadre-là, ce n’est pas la charia que nous allons appliquer, puisquela Républiqueest laïque.
Il y a un mois, un policier a été tué en plein jour à Bamako par des bandits armés qui l’ont mitraillé dans sa voiture. La montée de l’insécurité à Bamako est la première préoccupation de vos administrés. Qu’est-ce que vous répondez ?

Je suis parfaitement d’accord avec eux. Mais je suis certain qu’il y a trois mois il y avait une insécurité plus grande. Après une période de crise, il y a certainement des dérapages. Et il faut nécessairement un Etat fort pour les contrôler. Nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour que les populations soient davantage sécurisées.

Depuis le putsch du 22 mars, n’y a-t-il pas des militaires qui tombent l’uniforme le soir et qui se transforment en bandits armés ?

On l’entend souvent mais je ne saurais le confirmer. Ce qui est certain, c’est que l’armée est en train de tout mettre en œuvre, via les patrouilles qui sont organisées toutes les nuits, pour que les militaires qui jouent ce jeu-là soient démasqués et punis, conformément à la réglementation en vigueur.

Y a-t-il un risque terroriste à Bamako ?

Ces risques, nous ne souhaitons pas qu’ils existent à Bamako. Il y a assez de précautions qui sont prises aujourd’hui par les autorités maliennes pour qu’on ne puisse pas en arriver là.

On parle de cellules dormantes d’al-Qaïda à Bamako. Est-ce possible ?

Au niveau des mosquées il y a souvent des prêches que les gens confondent avec certaines actions et qu’ils interprètent. Mais nous souhaitons très sincèrement que ces choses-là restent éloignées de notre pays.

Et est-ce que des mesures ont été prises ces dernières semaines, en liaison avec les ambassades à Bamako, pour renforcer la sécurité des expatriés ?

Non ! C’est une attention permanente, qui a toujours existé et qui va continuer.

 

Propos recueillis par Christophe Boisbouvier 

RFI.Fr / : mardi 11 septembre 2012

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7 COMMENTAIRES

  1. Thank you for an additional good article. Where else could anyone get that type of information in this kind of a perfect way of writing? I have a presentation next week, and I am to the look for such data.

  2. Celui qui t’a interviver est français mais nous intervenants sommes Maliens. Pourquoi tu n’as pas honte de mentir?
    Votre parti pouru qui s’est fait baiser pendant 10 ans par un candidat independant ne peut pas rassembler même 1000 personnes pour un meeting.
    Si vous avez encore des gueles de vous exprimer au média; d’ici la fin de la transition vous allez tous vomir les millions que vous avez puiser des caisses de l’état. Bande d’inconscients canibales qu’est ces gens de l’ADEMA!

  3. Nous vous rappelons de faire quelque chose pour empecher de nuir a la population de Zirakoro Dounfing car les chaufeurs de la mairie de la commune III a ete pris hier soir avec son camion en deversant des ordures sur la route meme et a ete sonne de le retourner .
    nous vous demandons tous simplement de ne pas transformer notre zone paisible en un depotoir de la commune III merci de votre comprehension.

  4. Toi tu me fais pitié. N’as tu pas encore honte de t’exprimer devant tes enfants? Moi à ta place j’aurais déjà rendu mon tablier. Vous êtes une bande perdues, vous les leaders de l’ADEMA.

  5. toi voyou sans coeur ni foi qui a depouille les honnetes gens de leur lot se preoccupe de ces meme gens les militaire devraient te castrer ca ne m etonne pas comme eux ont reussi leur part mais ce qui est bon pour toi c est de ne pas mourir sinon tu regrettera d etre ne mecrant sans vergogne

  6. Ton parti est le plus corrompu au Mali et même toi tu es corrompu. N’essaie pas de nous bourrer. Mais soyez tous sûrs que l’histoire jugera tous en bien ou en mal.

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