Malgré la crise, Mopti tient dixit le gouverneur Ibrahima Hamma

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Dans l’entretien qu’il a bien voulu accordé à l’équipe de la rédaction mobile de la Maison de la presse du Mali à Sévaré, le gouverneur de la région de Mopti, monsieur Ibrahima Hamma TRAORE, n’a occulté aucun sujet relatif à la gestion sécuritaire dans sa région. De la gestion des déplacés aux consignes à respecter en passant par l’économie régionale, le gouverneur dit tout. Un peu avant l’entretien, Ibrahima Hamma a rendu une visite à la troupe togolaise déployée à Sévaré, accompagné de tous les responsables régionaux des forces armées et de sécurité.

Comment le comité gère la crise à Mopti ?
Au niveau de la région de Mopti, en situation normale comme en temps de crise, il y a un comité de crise qui regroupe les responsables des différents corps des forces armées et de sécurité, le président de l’assemblée régionale, le président  du conseil de cercle, le préfet de Mopti, le maire,  autour du gouverneur de région pour examiner les crises en cours et également prendre des mesures pour prévenir des celles susceptibles d’arriver .
Le comité se réuni à la demande du gouverneur de région qui en est le président ou bien à la demande des membres, toutes les fois qu’il y’ a des situations qui motivent la convocation du comité de crise. Pendant la période des événements, des 10,11 et 12 à la suite de l’invasion, et l’attaque de Konna, le comité de crise se réuni le plus fréquemment pour connaitre la situation et les mesures à prendre. D’abord les mesures pour la sécurisation des populations, les mesures d’appel aux populations à garder le calme et éviter la panique, les mesures pour inviter les populations à éviter tout ce qui peut rentrer dans le cadre de la stigmatisation  et des mesures conservatoires par exemple : les mesures relatives à la limitation des horaires de circulation de véhicules et des pinasses.
Par exemple, pour permettre de faire les contrôles, nous avons pris une décision pour limiter les horaires de sortie et de rentrer à Mopti de 6 heures du matin à 17 heures. Nous avons fait aussi des communiqués pour inviter la population à partir de 20 heures de limiter les déplacements, à moins d’avoir de préoccupation particulière. Tout cela, pour permettre aux forces armées et de sécurité de faire les patrouilles sans problème. Nous avons pris aussi quelques mesures dans le cadre du comité de crise pour suspendre les marchés, les foires hebdomadaires de Fatoma, Konna et Goumdaga. Pour éviter l’infiltration de groupes ennemis à travers les foires. Voilà un certain nombre de mesures que nous avons étudié au niveau du comité de crise que nous avons prise pour limiter  les risques d’infiltration des forces ennemis. Parallèlement à cela nous avons renforcé le dispositif de sécurité au niveau des points sensibles : les voies d’accès dans les villes de Mopti et Sévaré. Les institutions bancaires, les services comme ceux de l’eau, d’électricité, la Sotelma sont surveillés. Dans ces points sensibles nous avons renforcé le dispositif sécuritaire.
Sur le plan économique, est ce que les déplacés ont un impact négatif sur l’économie de la région ?
Les déplacés n’ont pas d’impact négatif sur l’économie de la région, au contraire, ça augmenté les échanges. Aussi l’appui des organismes humanitaires a atténué un peu la situation de la crise.
Nous avons tenu une réunion le 31 janvier pour faire le point de la situation de ravitaillement de la région. Suivant la présentation faite par les services du commerce et de la concurrence, nous avons des stocks permettant de couvrir les besoins de la région pour 20 mois encore, malgré la présence des déplacés.
Vous savez, Mopti est une région agro-Sylvio-pastorale. La crise n’a pas eu d’impact négatif sur les productions. Je disais que la production agricole a atteint des niveaux acceptables et la production piscicole aussi est en bon état d’évolution dans nos statistiques ainsi que la production au niveau du cheptel. Donc, à ce niveau il y a pas eu d’impact négatif à proprement parlé sur l’économie de la région. C’est pourquoi je vous disais que malgré les 40 053 déplacés à Mopti nous avons des stocks qui nous permettent de tenir pour 20 mois encore. Le point sur lesquels on peut constater l’impact de façon visible c’est principalement le tourisme. Donc, en raison de la situation d’insécurité peu de touristes arrivent dans nos contrées à Djenné, Bandiagara et Mopti. Naturellement cela aura un impact sur le revenu des hôtelleries, des guides touristiques, sur tous ceux qui sont dans la chaine de réception de touristes comme les locataires de véhicules etc. Le tourisme et l’artisanat souffrent également de la crise.
Comment organisez-vous l’approvisionnement des localités situées au-delà de Konna, par exemple Douentza qui vient d’être libérée ?
Nous sommes en train d’organiser le ravitaillement de Douentza. D’abord il y a l’appui alimentaire du ministère de l’Action humanitaire. Nous allons très bientôt ouvrir la circulation à partir de demain vendredi (08 févier) entre Mopti et Konna, Douentza. Les commerçants vont prendre le relais pour ravitaillement ces localités. En cas de crise manifeste contacté par les autorités administratives il peut être envisagé l’intervention sur les stocks de sécurité du pays.
Envisagez-vous le retour des déplacés avec l’évolution de la situation sur le terrain ?
Ce n’est pas à nous d’instruire aux déplacés de retourner. C’est à eux, à partir des informations qu’ils ont de leur milieu d’origine, de décider du moment de leur retourner. Dans tous les cas, ce qui nous concerne c’est d’organiser l’accueil, d’organiser l’assistance en faveur des déplacés. Et, c’est ce que nous faisons pour le moment, pour ce qui concerne la décision de retour elle appartient aux déplacés eux-mêmes.
Réalisé pour Maison de la Presse du Mali

 REDACTION SEVARE

Interview exclusive d’Assane Cissé, Maire de Douentza
Les 03 féviers derniers, lors du passage du ministre de la Solidarité, le docteur Mahamadou Sidibé à Douentza, notre équipe s’est entretenue avec le maire de la Commune nouvellement libérée, M. Assane Cissé. C’est un monsieur très comblé qui vous livre ses toutes premières impressions après la libération de sa localité des mains des djihadistes.  
Quelles vos impressions après la libération de votre Ville, Douentza ?
Je remercie l’Etat malien, ses partenaires, l’Armée française et tous qui ont contribué à la libération de Douentza. Comme vous le voyez, c’est une population en liesse. C’est une joie totale, ils se sentent libérés aujourd’hui .Ils sont libres de leurs activités, ils sont libres de leur opinion, ils libres de langage, bref, c’est une liberté totale, la joie est totale.
Quelles ont été les impactes de dix mois d’occupation sur vos populations ?
Les populations ont souffert. Elles n’étaient pas libres dans leur mouvement, elles n’étaient pas libres leur habillement, elles n’étaient pas libres de toute activité. C’est une grave souffrance. Les jeunes ne pouvaient pas se regrouper, la femme ne pouvait aller au marché pas sortir sans se draper. Les activités économiques étaient au ralenti. Tous les cadres, les responsables politiques et municipaux étaient partis. Aujourd’hui tout revit. Nous remercions Dieu et l’armée.
Un ministre du gouvernement visite votre localité aujourd’hui, quel sentiment cela vous procure ?
Nous avons le sentiment que le peuple et le gouvernement malien sont avec nous et que le Mali est un, et indivisible. Nous sommes très heureux et nous remercions le gouvernement. A peine quatre jours après la libération de la ville de Douentza, qu’un ministre vienne nous rendre visite, cela est une grande marque de solidarité et considération, nous ne l’oublierons jamais.
Maison de la Presse du Mali
Une Rédaction à Sévaré

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