Au moment où le Mali scrute l’horizon pour voir pointer la fin définitive de la crise multisectorielle qui s’est emparée du pays depuis plus d’un an, voilà que les dirigeants du football national naviguent à contre-courant pour mener le sport-roi vers une crise profonde. En effet, en fixant la date de l’Assemblée générale pour les 6 et 7 décembre 2013, à Mopti, le Comité exécutif de la Fémafoot n’a fait que persister dans la violation des textes qui régissent l’instance dirigeante du football national. Pour en savoir plus, lire cette interview exclusive que nous a accordée Maitre Ousmane Thierno Diallo, chargé des questions juridiques du Collectif des 11 clubs signataires de la pétition pour la tenue régulière de l’Assemblée générale de la Fémafoot
Le Prétoire : En tant que chargé des questions juridiques du Collectif des 11 clubs, vous venez d’apprendre que le Bureau exécutif de la Femafoot a fixé la date de l’Assemblée générale pour les 6 et 7 décembre 2013 à Mopti. Comment réagissez-vous ?
Me Ousmane Thierno Diallo : Nous avons effectivement appris que le Comité exécutif, lors d’une réunion extraordinaire, a fixé la date de l’Assemblée générale, pour les 6 et 7 décembre 2013 à Mopti. Notre réaction n’est qu’une réaction légale. Notre problème, ce n’est pas en fait la tenue ou non de cette Assemblée, mais c’est la date de cette Assemblée générale qui pose problème. Car l’actuel Comité exécutif de la Fédération a été élu le 12 juillet 2009 à Tombouctou, pour un mandat de 4 ans. Son mandat prend impérativement fin le 11 juillet 2013. Si ce bureau qui est en fin de mandat, se permet de convoquer une Assemblée générale en décembre, je ne sais pas, avec quelle légitimité, ils vont pouvoir tenir cette Assemblée générale. Par ce que, j’insiste là-dessus, leur mandat prend impérativement fin le 11 juillet 2013. Donc, ils ne seront plus là à partir du 12 juillet a fortiori organiser une assemblée en décembre à Mopti.
Est-ce à dire que vous n’êtes pas d’accord avec cette décision ?
Nous ne sommes pas d’accord avec cette décision, ça c’est peu dire ! Cette décision ne devait pas être prise par le Comité exécutif actuel. Ils savent que leur mandat s’achève le 11 juillet prochain. Ils ne peuvent pas programmer une assemblée aux 6 et 7 décembre. C’est peut être pour leur successeur. Alors que leur successeur devait être désigné au plus tard au 11 juillet à la fin de leur mandat. Donc c’est une tentative maladroite de corriger la violation de l’article 49, alinéa 1. Mais ça ne le corrige pas du tout. Cette date est une date illégale, qui ne peut être respectée par l’actuel Comité exécutif car il ira en ce moment au delà de son mandat.
Qu’est-ce que vous comptez faire dans les jours à venir ?
Nous l’avons dit, nous le répétons, nous restons toujours collés aux textes. La violation ayant été constatée, l’article 37 et suivant des statuts de la Fédération malienne de football, nous permet de demander au secrétaire général avec une majorité de cinquante (50) membres votant de l’Assemblée générale, plus un (1), de convoquer l’Assemblée générale extraordinaire. Si le secrétaire général ne le faisait pas au bout d’un mois, cet article permet aussi aux demandeurs, c’est-à-dire les 50% plus un (1), de convoquer eux mêmes leur Assemblée générale. Si malgré tout le Comité exécutif persiste et continue le blocage, en ce moment les textes nous permettent de saisir la Fifa. Voilà un peu la démarche que nous allons suivre, jusqu’à ce que l’actuel Comité exécutif revienne dans la légalité.
Est-ce que cela ne va pas plonger le football malien dans une crise profonde et comment l’éviter ?
Justement, c’est pour éviter cette crise que la lettre signée des 11 clubs a été envoyée au secrétaire général. C’était d’abord pour attirer leur attention. Et si on ne faisait pas attention, nous allons vers la crise. Parce que malgré cette mise en garde, le Comité exécutif persiste dans son entêtement à violer les textes. C’est cette lettre qui a justement provoqué une réaction, avec la fixation de la date de l’Assemblée générale de Mopti. Mais c’est enfoncer le clou, puisque le Comité exécutif persiste dans la violation de nos textes, malgré la mise en garde. Tout ce qui peut nous amener maintenant à circonscrire cette crise c’est d’aller vers une Assemblée générale extraordinaire pour renouveler le Comité exécutif au terme de son mandat et ramener la légitimité au sein de la Fédération malienne de football.
Quel est votre dernier mot ?
J’appelle tous les protagonistes à la raison. Restons derrière les textes. Les textes sont les protecteurs de tous. C’est la loi qui permet aux citoyens d’égaliser les chances et restons derrière la loi. Je crois que c’est ainsi que le football malien y retrouvera son bonheur.
Propos recueillis par Yacouba TANGARA
nous demandons un changement a partir du Président aux comptables de la fédération malienne de foot
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