Bamako-Hebdo : Merci de vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Tiendrébeogo Mahamadou à l’état civil. Nom d’artiste “Souké”, que je n’ai pas mis sur mon extrait de naissance. On m’appelait ainsi bien avant les feuilletons auxquels j’ai participé. Je suis un artiste comédien burkinabé. Marié à une malienne, père d’une belle petite fille.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
J’ai commencé par le théâtre. Mais, bien avant, j’étais danseur. C’est à l’occasion d’une pièce que j’avais mise en scène, que le réalisateur du Royaume d’Abou m’a contacté. Mon cheminement a donc été d’abord la danse ensuite le théâtre. Quand j’étais en Côte d’Ivoire, j’ai joué dans deux troupes théâtrales.
Quand je suis revenu au Burkina, j’ai créé mon propre groupe. Malheureusement, j’avais peur des histoires avec les troupes existantes. C’est pourquoi je n’ai pas voulu former une troupe théâtrale en tant que telle, c’est-à-dire bien structurée. Quand je décrochais un marché, j’appelais des comédiens par ci et par là pour jouer avec moi. Franchement, j’ai beaucoup appris au théâtre, ce qui m’a permis de voir clair. La première fois que je me suis trouvé devant une caméra, c’était comme un jeu. Je pensais que cela aurait été plus difficile de jouer dans le Royaume d’Abou.
Avez-vous un diplôme artistique ?
Non, je me suis formé sur le tas.
La série TV qui vous a rendu célèbre est bien ” les Bobodioufs “. Pouvez-vous nous parler de cette série qui nous manque tant ?
Je vais vous dire comment les Bobo Diouf sont nés. Lors du tournage du Royaume d’Abou, le réalisateur a énormément apprécié ce que moi et mon ami Sidiki faisions. Il avait déjà en projet, juste après le Royaume d’Abou, de faire les Bobo Diouf. C’était en 1998. En 2000, le tournage du Royaume d’Abou s’est interrompu. Tous les comédiens que vous voyez dans les Bobo Diouf ont joué dans le Royaume d’Abou, comme “Tonton Bourama”, à l’exception de Maï. C’est le réalisateur français Patrick Martinet qui a initié les Bobo Diouf, dont le nom vient d’un Sénégalais qui habitait dans le même hôtel que notre réalisateur logeait. Il m’appelait toujours “Bobo Diouf” et je ne comprenais pas pourquoi. Un jour, je lui ai demandé pourquoi il m’appelait ainsi. Il m’a dit que j’étais très noir et que j’aimais imiter les gens, surtout les Sénégalais. Il s’était donc dit qu’un Sénégalais de Bobo Dioulasso devait s’appeler Bobo Diouf.
Comment se porte aujourd’hui votre groupe ?
Il faut dire que le groupe se porte très bien. C’est vrai qu’il n’y a plus de nouveaux enregistrements des Bobo Diouf car, effectivement, nous avons eu des problèmes avec notre réalisateur. Il va d’ailleurs falloir qu’on explique cette histoire aux gens, car ils n’ont pas compris. Quand notre réalisateur nous a rencontrés au début, pour nous expliquer le projet des Bobo Diouf, il nous a fait comprendre qu’il n’avait pas d’argent. Le peu qu’il avait, il disait que nous allions le bouffer ensemble. Mais, si le projet marchait, il allait nous augmenter. C’est ainsi que nous avons démarré, pour faire les deux premières saisons.
Le réalisateur est venu nous dire qu’il allait augmenter notre cachet pour la troisième saison, compte tenu de l’envergure que le projet avait pris. Il estimait devoir nous proposer une rémunération conséquente. Malheureusement, il n’a pas tenu ses promesses, ni pour la troisième, ni pour la quatrième saison. Ce que nous avons remarqué, et le plus grave, c’est qu’il a commencé à essayer de nous diviser.
A partir de ce moment là, nous avons décidé d’arrêter le tournage. D’autant plus qu’il commençait à faire du zèle, se vantant de nous avoir sauvés de la famine, comme si nous étions des affamés auxquels, il aurait donné à manger. Comme personne ne lui avait rien dit, il pensait toujours pouvoir faire de nous ce qu’il voulait.
Finalement, nous lui avons donné une dernière chance, pour la cinquième saison. Là, il nous a dit que Sidiki n’était qu’un bluffeur et qu’il allait donc le faire mourir dans le film, pour ne plus l’employer après. Il a continué en trouvant des défauts à tout un chacun. Nous avons vite compris qu’il voulait semer la zizanie entre nous. C’était en 2004. Puis, il est revenu à la charge, en nous disant que CFI avait fermé et qu’il ne disposait plus que de la moitié de son budget. Donc, si nous étions d’accord pour tourner une sixième saison, il y aurait une baisse de 45% de nos cachets.
Quand, il est venu dire cela, nous lui avons répondu que nous pouvions bien accepter ce principe pour un court laps de temps, mais que la manière de nous présenter l’offre n’était pas convenable. Il nous a dit: ” celui qui est d’accord, il n’ y a pas de problème, celui qui ne veut pas, je lui trouverai un remplaçant”.
Comme il disait à chaque fois qu’il allait augmenter notre cachet et qu’il ne l’avait jamais fait, nous lui avons proposé de vendre les VCD des épisodes pour pouvoir nous rémunérer. Il se trouvait qu’il avait lui-même commencé à le faire depuis très longtemps. Nous avons décidé de rencontrer le réalisateur Patrick Martinet pour exposer notre problème. On lui a dit que la réduction de nos cachets était vraiment trop importante, et que s’il nous augmentait un peu, on pouvait s’arranger.
En plus, la division qu’il était en train de créer ne nous arrangeait pas du tout. Pour la simple raison que je risquais de ne plus pouvoir regarder Sidiki dans les yeux à cause de cela. Je vais vous répéter ce que le Blanc m’a répondu : “Vous êtes des ingrats, c’est comme ça chez les Africains et vous resterez toujours comme ça”. Ce qui veut dire qu’il a généralisé les choses. Nous nous sommes dits que, en tant qu’Africains, si nous acceptions de collaborer avec cet homme, nous allions déshonorer nos parents, nos ancêtres.
Nous avons tous déposé ses scénarios et nous sommes partis. Immédiatement, il a cherché d’autres comédiens, des enfants que nous avons formés. Ce sont des gens qui n’ont pas des qualités de comiques. Il leur a proposé des conditions encore pires que celles que nous avons refusées. Ils ont tourné avec lui les premières minutes des Bobo Diouf 2, en 2005.
Le réalisateur a même invité les autorités de Bobo Dioulasso à les visionner. J’ai dit à mes gars qu’il nous fallait réagir. Nous avons donc crée notre groupe, ” Nouvel inventaire de l’art du fou rire ” plus connu sous le nom de “Niaf Niaf”. Nous sommes toujours soudés et, bientôt, les gens pourront nous voir sur le petit écran.
Quels liens avez-vous avec Sidiki?
Sidiki, c’est mon gars. Vous savez, Sidiki avait honte au début, de la tenue de villageois qu’il portait. Je l’ai amené à s’imprégner de son rôle. Nous avons les meilleures relations du monde. C’est vraiment un ami.
Le monde bouge, la révolution au Burkina, la crise sécuritaire qui perdure au Mali, la poussé de Boko Haram qui sème la terreur…quelle vision faite vous de notre continent ?
C’est déplorable et ça fait même peur ce que nous vivons aujourd’hui. Nos dirigeants ne savent plus quoi faire, nous sommes envahis pas les terroristes. Mais ma question est toute bête, d’où viennent-ils et que réclament-ils ? À un moment ils faisaient des exactions au nom de la religion. Aujourd’hui, même les mosquées ils les brûlent. Alors que la communauté internationale agisse avant qu’il ne soit tard. C’est clair que ça ne s’arrêtera pas qu’en Afrique ! La preuve, les multiples récents attaques en Europe disent tout. Que la communauté internationale vienne nous débarrasser de tout ça. Je reste optimiste que notre continent verra le jour et que nous sortirons des crocs de ces malintentionnés.
Quelle est la différence entre Souké dans le film et Souké à la maison ?
Il m’arrive souvent d’être sérieux. Il m’arrive aussi souvent, quand je suis en bonne santé, d’amuser mes amis. Je me confonds dans ces deux personnages. Depuis mon mariage, je consacre une bonne partie de mon temps à ma petite famille.
Justement votre épouse est malienne…
Oui mon épouse est malienne, une tendre et belle femme qui est non seulement mon épouse, mais ma confidente. Je l’adore. C’est une grâce divine.
Nous sommes la 24ème édition du Fespaco, on constate votre désintéressement. C’est du à quoi ?
Moi je vois le Fespaco autrement. Je pense que l’idée primordiale serait de créer un cadre d’échange entre réalisateur et comédien. Que l’on se voit face à face et discute de tous les maux qui minent notre cinéma en toute franchise. Qu’on le veule ou pas, il existe un malaise profond entre ces deux couches, hors, l’un ne peut pas se faire sans l’autre. Tant que cet aspect ne sera pas pris en compte, pour moi le Fespaco ne sera qu’une histoire de formalité.
Réalisé par Clarisse
IL EST… COMEDIEN POUR FAIRE UNE TELLE DECLARATION!!!!
INBAW KA YAFA M’MA!!!
NOS SOEURS SONT NOS… SOEURS!!!! POUR LE RESTE, JE VOUS PRIE DE DEMANDER A’ MOUSSA AG ET BLANCHE NEIGE!!! JE N’AI TOUJOURS RIEN DIT DE MOI MEME!!! WALAY JE SUIS ENTRAIN DE RIRE A’ PARTIR DE MA PHACOCHERIE AVEC MON DOLOKI NOGOLEN!!!!
Bjr moi je ne suis pas comédien mais ce qu'il à souligner sur le FESPACO un espace d'échange entre les différents acteurs du cinéma sa c'est vraie
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