Mahamadou Konaté, professeur de droit et directeur de l’institut ISFEGE : « Tous ont un rôle à jouer dans la gestion de conflit en milieu socio-éducatif »

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Juriste de formation avec un cursus de formation assez diversifié. Dr. Konaté Mahamadou est professeur de Droit. Il explique ici les défis de l’Université.

Mali-Tribune : Que pensez-vous de la médiation socio-éducative ?

Dr. Mahamadou  Konaté : La médiation socio-éducative pour moi est mettre l’éducation à la disposition de la médiation sociale. Comment l’éducation peut devenir un instrument de pacification sociale.

Mali-Tribune : Qui sont, selon vous les responsables d’un établissement ou d’une université ?

Dr. M. K. : Les responsables d’un établissement, c’est d’abord l’Etat à travers le ministère de tutelle, un acteur majeur. Vous avez ensuite l’encadrement administratif, universitaire, les recteurs, les doyens, les chefs de département, le corps professoral et enfin les étudiants. Dans le monde du privé, il y a quelques variations au niveau des appellations à savoir le directeur d’études, les promoteurs.

Mali-Tribune : Pensez-vous que ces acteurs-là peuvent être indépendants dans la gestion d’un conflit ?

Dr. M. K. : Oui tous ces acteurs ont un rôle à jouer, l’administration a un rôle à jouer, les professeurs ont un rôle à jouer et même les étudiants. Au niveau de l’encadrement administratif, son rôle est de prévenir le conflit au sein de l’établissement à travers le règlement intérieur qui est à observer par les uns et les autres. Il faut aussi surveiller. En ce qui concerne le professeur, pendant son cours son rôle est de tenir un langage correct, une attitude pacifique. Cela favorise et encourage la paix au sein de l’établissement car l’enseignant est le premier responsable de la classe, s’il y a un problème, il doit le signaler à l’administration.

Mali-Tribune : Quelles sont les qualités d’un médiateur socio-éducatif, est-ce que vous pensez que le médiateur peut se choisir lui-même ?

Dr. M.  K. : A mon sens, un médiateur peut se désigner lui-même s’il se sent capable d’assumer ce rôle et s’il pense qu’il sera bien reçu comme tel dans la société. En milieu scolaire, un enseignant, l’administration ou encore un élève peut se proposer ou même assumer cette responsabilité. Mais le mieux c’est que ce soit quelqu’un de l’administration.

Mali-Tribune : L’appréciation des qualités d’un bon médiateur découle-t-il du choix des enseignants pouvant désigner l’un d’entre eux si ce sont les parents d’élèves ?

Dr. M. K. : Quelle que soit l’autorité de désignation, un médiateur doit avoir certaines qualités. Ça doit être une personne crédible, qui a une facilité verbale et également une grande capacité d’écoute car avant de juger ou faire des propositions, il faut écouter toutes les parties. Souvent c’est simplement des insuffisances de communication. Enfin, à mon avis, le médiateur doit être créatif car il faut être capable de résoudre le problème posé.

Mali-Tribune : Est-ce que vous pensez que les parents peuvent s’opposer au choix du médiateur lorsqu’il y a un problème opposant un étudiant à un professeur ?

Dr. M.  K. : A mon avis oui, tout le monde peut s’opposer à la désignation. S’il y a une raison valable de le récuser, il n’y a pas de problème. Mais il faut le faire avant qu’il n’y ait un problème et aussi il faut que ces derniers avancent des arguments qui tiennent.

 

Propos recueillis par

Aminata Agaly Yattara

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