Mahamadou Diaby, Gouverneur de la Région de Sikasso : « Ne nous leurrons pas, la crise n’est pas totalement finie »

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Mahamadou Diaby, Administrateur Civil, est le Gouverneur de la Région de Sikasso bientôt un an. A la tête d’une des régions  la plus enviée et convoitée du Mali aux plans agricole et électoral, le gouverneur nous a reçus dans ses bureaux, au gouvernorat de Sikasso. C’est très à l’aise et très décontracté, que le gouverneur nous a accueillis afin d’échanger sur la gestion des affaires depuis son arrivée à Sikasso, et actualité oblige, nous avons profité de l’occasion afin d’avoir son point de vu sur les nouveaux événements politico institutionnelle  et sécuritaire que le sud et le Nord du Mali ont vécu ces derniers jours.

 

Voici ce qu’il pense à son for intérieur. 

Le Pays : Bonjour M.  Le Gouverneur. Est-ce que vous pouvez vous présenter et puis nous dire depuis combien de temps vous êtes en fonction à Sikasso ?

 

 

M. Diaby : Merci. Moi je m’appelle Mahamadou Diaby, Administrateur  Civil. Je suis Gouverneur de la Région de Sikasso à peu près un an, depuis début le mois de janvier dernier.

 

Le Pays : comme tout le monde le sait, Sikasso est la plus grande zone agricole du Mali, pouvons nous savoir à ce jour comment se manifeste la campagne agricole?

 

M. Diaby : c’est  vrai, Sikasso est une zone agricole. Je peux dire, c’est le grenier du Mali. Ici, l’hivernage s’est bien passé. C’est vrai qu’il y a eu un léger retard par rapport à la campagne passée mais la répartition de la pluie est qu’à même bonne cette année dans toute la région, jusqu’à présent nous continuons à recevoir la pluie. Nous pensons que le retard accusé doit pouvoir être rattrapé si la pluie continue jusque  vers le 20 octobre.

 

Le Pays : En ces derniers temps, nous avons vu que le Mali a subi des évènements qui menacent de nouveau sa stabilité, notamment au nord et à Kati. Au nord concernant la reprise des hostilités  entre l’armée malienne et le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA). En plus de cela, la confusion  concernant  la situation de Kati entre les putschistes pour selon des sources, une histoire de grades.  Selon vous, quelles sont les mesures que le président de la République doit prendre pour mettre fin au désordre aujourd’hui ?

M. Diaby : En réalité, notre pays vient de loin avec la crise politico sécuritaire que nous avons vécue  en depuis 2012. Ce sont les séquelles de cette crise que nous vivons. Il ne faut pas qu’on se leurre, nous venons de très loin, le monde entier nous  a aidé à sortir de cette crise qui est une crise très profonde au point de vue sécuritaire comme ça se ressent au nord, au point de vue politico-institutionnel comme ça se manifeste au sud. Je crois que c’est cette crise que tout le Mali est en train de gérer. Il y a beaucoup d’espoir avec l’élection du nouveau président  et certainement avec l’élection bientôt des nouveaux députés, la normalité reviendra au niveau institutionnel. Les soubresauts que nous enregistrons au niveau du nord et au niveau de Bamako, ne sont que les manifestations de cette crise que nous sommes en train de gérer. Je crois que les populations maliennes doivent faire confiance à leurs nouvelles autorités et surtout les aider à gérer cette crise. Ne nous leurrons pas, la crise n’est pas totalement finie. On a qu’à même fait un grand pas, mais il faut que tous les maliens se donnent la main et qu’on puisse accepter ensemble le compromis autant au plan sécuritaire, qu’institutionnel.

Le Pays : les législatives s’annoncent bientôt. Nous sommes au moment  des négociations entre les partis politiques en vue de tisser des alliances. Vous à votre niveau, quelles sont les dispositions  qui sont envisagées pour que les choses se passent bien dans votre région ?

M. Diaby : A Sikasso, les choses ont bien commencé. Je crois que les états-majors des partis politiques  sont en train de constituer leurs listes. Comme vous le savez, le dernier délai des dépôts de dossier c’est le 9 de ce mois. Entre temps, les différentes sections se réunissent. Pour le moment, tout se passe bien nous n’avons entendu aucun incident. C’est vrai, c’est passionnant mais, une fois de plus, les maliens doivent montrer leur maturité politique.

 

Le Pays : En tant que 1er responsable des autorités administratives dans la région de Sikasso, quel appel formulez-vous à l’endroit des populations du Mali en général et celle de Sikasso en particulier pour une union sacrée pour un retour définitif de la normalité au Mali ?

M. Diaby :   Nous ne cessons de le rappeler aux gens,  les interpeler pour que tout le monde continue à s’investir. Au plan sécuritaire, la guerre est finie mais nous devons rester vigilants. Avec les quelques actions terroristes que nous enregistrons au nord actuellement, ce n’est pas exclu qu’on en risque au sud. Sur ce plan, nous, nous avons pris des dispositions avec les cellules de sécurité, Particulièrement au niveau des frontières sur les axes routiers  à ne pas baisser la garde. L’élection présidentielle s’est très bien passée dans la région dans le fairplay sans incident. Pour  les législatives, nous souhaitons le même esprit  pour que tout se passe dans le calme, mais participer aussi plus qu’aux présidentielles  par ce que c’est des élections de proximité. Donc il serait bon que les gens partent voter massivement.

Boubacar Yalkoué, envoyé spécial à Sikasso

 

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