Le Zénith Balé : Est-ce que vous avez bénéficié de l’avantage de cet art ?
FC : Moi, je remercie Dieu le miséricordieux, mes parents, les amis, les collègues, Feu Balamoussa KEITA qui m’a encadré en bamanan et Feu Tierno Ahmed THIAM qui m’a enseigné la version française à la radio. Je remercie tout le monde, je peux oublier des noms, je leur demande pardon, tout le monde m’a aidé.
J’ai bénéficié du monde, du public. Je dis ça, j’ai commencé par la radio en tant qu’animatrice, depuis la brousse jusqu’en ville tout le monde vient me voir et ceux qui en brousse m’apportent des cadeaux. D’autres sympathisent avec moi partout où je passe, en ville comme en campagne. Cela me va droit au cœur. Je les salue infiniment. Quand ont est animatrice ou animateur, on gagne le monde, c’est le public qui nous donne l’engouement de ce métier et le public m’a donné l’engouement, ça je le dis sincèrement.
ZB : Vous avez reçu beaucoup de médailles et d’où viennent ces médailles ?
F.C. : Bon voilà, je remercie ceux qui m’ont cru. Il s’agit de ces gens là qui m’ont donné des médailles, ce ne sont pas des Maliens mais ils m’ont cru, m’ont fait confiance. Je ne peux que les remercier très sincèrement. Ni copinage, ni parenté, ni rien, j’ai eu un grand prix de la coopération française en 1998, ,je ne croyais pas que j’allais l’avoir, ça c’est parce que j’étais bleue, je venais de faire mon premier film, c’est Sidi qui m’a encouragé, il dit fait ça et envoie au concours ?
Je dis mais je suis tout petit, il y a des grands là-bas comme Dani KOUYATE le Burkinabé, il dit non, non, il faut l’envoyer. On a fait la copie, c’est Boubacar même qui m’a aidé à faire les copies. On l’a envoyé et quand je suis arrivée à Ouagadougou, on m’appelle que j’ai eu le grand prix, je suis sortie les larmes aux yeux, je n’y croyais pas du tout. Je remercie le ministre de la Coopération française, c’était Josselin ou qui à l’époque il était même venu au Mali pour quelques jours et ensuite la même année j’ai eu un autre prix d’encouragement à l’image féminine au festival Vues d’Afrique, en dehors de ça j’ai eu un autre prix en Allemagne, un prix à l’université de Chicago, j’ai eu un grand prix aussi là-bas, le Roi du Maroc m’a donné un prix, le Prince de Doubaï m’a donné également un prix. Donc j’ai eu beaucoup de prix à l’extérieur du Mali, ça je le dis sincèrement. On ne peut pas tout citer car c’est vraiment trop.
ZB : Est-ce à dire que vous n’avez jamais été décorée par le Mali malgré tout ce que vous avez fait pour lui ?
F.C. : (Des larmes). Puis, le sourire.
Peut-être, ils n’ont pas pensé à moi, c’est à eux de décider. Sinon je ne pleins pas, je sais ce que je sais faire, je l’ai fait depuis à l’époque de la radio avant l’arrivée de la télé ce que je pouvais faire, je suis en train de faire ce que je peux faire. Je suis une citoyenne malienne, ça je me bas et continue de me battre pour mon pays. Alors, qu’il soit connu ou pas, c’est autre chose. Déjà, si le public le reconnaît, c’est bien pour moi. Je m’arrête là, s’il vous plaît !
ZB : Votre dernier mot ?
F.C. : Je remercie tout le monde, ceux qui m’ont encouragé dans ce domaine, c’est Cheick Oumar SISSIKO, Ibrim TOURE et autres, les collègues de l’ORTM, tous ceux qui sont en train de m’encourager et surtout Boubacar Sidibé qui n’a fait aucun film sans mon accord. Donc, je continuerai à les écouter, à écouter leurs conseils, je continuerai à me battre tant que je respire.
Par B. DABO