Madame Diarra Racky Talla se confie sans détours : – Plus de 89 milliards de Fcfa d’engagements financiers pour satisfaire les doléances des travailleurs – En 2014, 2015 et 2016, 3 217 fonctionnaires ont été recrutés et de 2013 à nos jours, plus de 124 000 contrats de travail ont été enregistrés “

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Rencontres avec les centrales syndicales: Racky Talla prend langue avec la CMT
Diarra Racky Talla, ministre de la Fonction publique

Dans cet entretien exclusif que nous a accordé Mme Diarra Racky Talla se prononce sur toutes les grandes questions qui interpellent son ministère : recrutements à la Fonction publique effectués ces trois dernières années, recrutements à venir, le nombre de contrats de travail enregistrés depuis 2013, la gestion des doléances des syndicats et aussi la révision constitutionnelle, en tant que ministre chargé des relations avec les institutions.

Aujourd’hui : Mme le Ministre, une fonction comme celle de Ministre du Travail et de la Fonction Publique, en plus d’être Chargé des Relations avec les Institutions, cela doit être une énorme tâche ?

Mme Diarra Racky Talla : Aux termes du Décret fixant les attributions spécifiques des membres du Gouvernement, le ministre du Travail et de la Fonction Publique, chargé des Relations avec les Institutions a pour attributions : l’élaboration, la mise en œuvre et le contrôle de la législation du travail dans le secteur privé; la prise de mesures de lutte contre le travail des enfants, les discriminations et les harcèlements dans les lieux du travail; l’élaboration, l’application ou le contrôle de l’application des règles relatives à l’emploi du personnel civil de l’Etat et des organismes publics de l’Etat; l’élaboration et la mise en œuvre de la politique salariale et de rémunération de l’Etat ; l’amélioration de la performance du personnel civil de l’Etat et des organismes publics de l’Etat; la promotion du dialogue social, la prévention et la gestion des conflits collectifs ; la coordination des rapports de partenariat du Gouvernement  avec les organisations syndicales et patronales; l’élaboration et l’application des règles relatives à la détermination de la représentativité et de la légitimité des organisations syndicales; la facilitation et le suivi des relations entre le Gouvernement et les Institutions de la République autres que le Président de la République.

C’est vrai que la tâche est énorme et délicate en même temps. Mais vous devez comprendre qu’on vient dans un Gouvernement pour servir et résoudre les problèmes. Et ma conviction ainsi que mon engagement sont si forts que je ne vois pas la charge du travail, mais plutôt le résultat. Nous avons la responsabilité de rendre effective la vision du président de la République, vision pour laquelle le peuple l’a quasiment plébiscité en 2013 avec le score inédit de plus de 77%.

En tant que ministre chargé des relations avec les institutions, comment avez-vous vécu l’intense débat sur le projet de révision constitutionnelle ?

Le débat sur la révision de la Constitution du 25 février 1992 n’est pas nouveau. Déjà, en 2001, avec le président Amadou Toumani Touré et en 2011, avec Alpha Oumar Konaré, les tentatives de révision constitutionnelle, quand bien même pertinentes, n’ont pas abouti.

Déjà le candidat Ibrahim Boubacar Keïta avait pour ambition de restaurer l’autorité de l’Etat; rétablir un meilleur équilibre entre les pouvoirs constitutionnels; réconcilier les maliens avec leur Administration;  rationnaliser les institutions constitutionnelles; renforcer le rôle législatif et le contrôle de l’action gouvernementale; renforcer la cohésion nationale; instaurer une paix durable.

C’est pourquoi, fidèle à ses engagements, le président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keïta, a initié la révision de la Constitution. Cette révision était d’autant plus nécessaire que la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix issu du processus d’Alger nécessitait des réformes constitutionnelles. J’ai apprécié le débat autour de la question en ce sens que cela dénote de l’effectivité de la liberté d’expression et de manifestation dans notre pays. Cependant, j’ai déploré certaines tournures visant à décrédibiliser les institutions de la République et même nos autorités traditionnelles et religieuses.

Est-ce que vous étiez déjà prête à aller défendre ce projet en seconde lecture devant les députés si c’était le cas ?

Je voudrais préciser que je suis ministre chargé des Relations avec les Institutions, certes, mais il y a un ministre chargé de la Reforme de l’Etat qui est chargé du dossier. Ceci dit, je suis un ministre de la République. Je suis un ministre faisant partie de la majorité présidentielle. Je suis républicaine. Si Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République, décidait d’une seconde lecture du projet de révision constitutionnelle devant l’Assemblée nationale, je ne ménagerai aucun effort, comme au premier passage du projet, à m’investir dans le cadre de mes attributions et politiquement, pour faire aboutir cette volonté du président de la République.

Mme le Ministre, il y a eu beaucoup de remous au plan syndical en un moment donné, notamment avec une kyrielle de revendications liées aux salaires et traitements. Mais il semble bien qu’il y a une accalmie. Que s’est-il donc passé ?

Décembre 2016 – avril 2017 a été une période charnière quant à la gestion des revendications syndicales. Vous l’avez dit, la plupart de ces revendications portaient sur des questions de traitement salarial : revalorisation ou octroi de grille salariale, allocation ou revalorisation de primes et indemnités. A ce jour, nous connaissons une accalmie. Cette accalmie est due au fait que le Gouvernement a pris le problème à bras le corps pour trouver une issue favorable pour tous car entre le Gouvernement et les syndicats, c’est une collaboration franche qui prévaut, le partenariat.

Pensez-vous que la trêve que nous vivons actuellement pourra être durable ?

Je ne parlerai pas de trêve, mais plutôt d’accalmie car nous continuons à recevoir des doléances et des préavis de grève. Nous sommes plutôt placés dans l’anticipation et la prévention en installant des cadres de concertation au niveau de tous les départements sous le leadership éclairé et l’engagement sans faille du chef du Gouvernement à apaiser le climat social.

Mme le Ministre, il y a eu des revendications certes, mais aussi des points d’accord. De façon générale, quels sont les efforts consentis par le Gouvernement pour satisfaire les doléances portées à son niveau ?

De 2013 au 31 juillet 2017, les engagements financiers du Gouvernement pour satisfaire les revendications des travailleurs se chiffrent à plus 89 milliards de Fcfa.

La liste des réalisations est longue. On peut citer, entre autres, l’augmentation et/ l’amélioration de certaines primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’Etat à travers le Décret n°2014-0837 du 10 novembre 2014 ; l’indemnité de déplacement et de mission ; la valeur du point d’indice ; l’allocation familiale ; la grille et de certaines primes et indemnités allouées aux magistrats ; la grille des enseignants de tout ordre ; certaines primes et indemnités allouées au personnel des services, notamment ceux de la Santé, de l’Action sociale, la Promotion de la famille, des Affaires étrangères, du Travail, etc…

Si nous prenons le cas des enseignants, où en est ce dossier ?

Le procès-verbal de conciliation du 02 mai 2017 avec les syndicats de l’Education est en cours d’exécution. Au sortir des négociations, une commission de travail, constituée des représentants des syndicats signataires et des départements en charge de la Fonction publique, de l’Education, des Collectivités territoriales et des Finances, a produit un projet de loi qui a été introduit dans le circuit d’approbation sous la forme d’un projet d’ordonnance. C’est ainsi qu’a eu lieu, le 24 août 2017, une réunion interministérielle au Secrétariat général du Gouvernement sur le projet. Le projet d’ordonnance sera incessamment soumis au Conseil des ministres.

Mme le Ministre, il y a aussi le cas des enseignants qui relèvent de la Fonction publique des Collectivités. Qu’est-ce qui a été décidé pour eux afin de les rassurer de la stabilité de leur situation ?

Je voudrais préciser que la situation des enseignants de la Fonction publique des collectivités ne souffre d’aucune instabilité. Aussi, dans le procès-verbal du 02 mi 2017, ci-dessus cité, on ne parle pas d’enseignants de la Fonction publique de l’Etat ou des Collectivités territoriales, mais tout simplement des enseignants.

On ne peut évoquer les agitations du front social sans penser à la grève qui a secoué le secteur de la santé. Peut-on penser qu’il y a eu des accords qui empêchent désormais un pareil mouvement d’humeur ?

Il y a lieu de noter que la plupart des revendications, aussi bien des syndicats de la Santé, de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Magistrature étaient anciennes et sont restées sans réponse de l’ancien régime. C’est avec l’avènement du président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta que ces revendications ont été remises sur la table, en vue de trouver des solutions définitives.

Concernant le cas spécifique du secteur de la santé, sur 9 points il y a eu accord sur 8 huit points, un accord partiel et zéro désaccord. Le procès-verbal qui nous lie est en cours d’exécution. Pour preuve, on peut évoquer le Décret n°2017-0692/P-RM du 14 août 2017 fixant le montant mensuel de la prime de fonctions spéciales allouée au personnel de la Santé, de l’Action sociale et de la Promotion de la famille. Ce décret consacre une augmentation de 100%, sur deux ans, de ladite prime.

De ce fait, nous espérons qu’avec un tel geste le secteur de la santé doit connaître un climat apaisé pendant un certain temps.

Qu’en est-il aussi des revendications des magistrats qui ont eu à protester à travers un mouvement de grève l’année dernière ?

Dans le secteur de la Justice, le Gouvernement a consenti beaucoup d’efforts, notamment l’adoption par le Conseil des ministres du 05 juillet 2017 des projets de textes ci-dessous : le projet de loi portant modification de la grille indiciaire annexée à la Loi n°02-054 du 16 décembre 2002 portant statut de la magistrature ; le projet de décret fixant les taux mensuels de certaines primes et indemnités allouées aux magistrats; le projet de décret portant extension aux magistrats du Décret n°2014-0837/ P-RM du 10 novembre 2014 fixant les taux mensuels de certaines primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’Etat.

Mme le Ministre, si vous deviez faire le point sur les recrutements au niveau de la Fonction publique ces trois dernières années. Que diriez-vous ?

Il faut préciser que le recrutement se déroule à plusieurs niveaux, à savoir : la Fonction publique d’Etat ; la Fonction publique des Collectivités ; le Ministère de la Justice ; le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ; l’Ecole Nationale d’Administration. A cela, il faut ajouter les recrutements aux niveaux de l’Armée et de la Sécurité.

En ce qui me concerne, en tant que ministre chargé de la Fonction publique, il s’agit du recrutement dans la Fonction publique d’Etat. Celui-ci s’effectue par voie de concours directs (pour les fonctionnaires), par décision ou par contrats (pour les contractuels).

Au titre des trois dernières années c’est-à-dire 2014 ; 2015 et 2016, le Centre national des concours de la Fonction publique a procédé au recrutement de : 3 217 fonctionnaires répartis comme suit : pour la catégorie   A :    580  dont    78  femmes  et  09  handicapés ; pour la catégorie B2 :    997  dont  347  femmes  et  15  handicapés ; pour la catégorie B1 :    509  dont  271  femmes  et  15  handicapés ; pour la catégorie  C : 1 181  dont  340  femmes  et  10  handicapés. Les 49 handicapés dont il est question ici ont été intégrés à titre exceptionnel en application des dispositions de l’article 18 du Statut Général des Fonctionnaires.

Des efforts ont été consentis par l’Etat à travers les recrutements spéciaux pour soutenir les campagnes agricoles de 2014-2015 et 2015-2016. Ce qui s’est traduit par une hausse du nombre de fonctionnaires recrutés.

Peut-on dire que votre Département a beaucoup contribué à la Politique nationale de l’Emploi. Et comment ?

Le département du Travail et de la Fonction publique a contribué à la politique nationale de l’Emploi par les recrutements effectués au niveau du Centre National des Concours de la Fonction Publique.  Dans le processus de recrutement, le département contribue aussi à travers les Inspections du Travail, à l’enregistrement des contrats de travail et à la formalisation des stages d’apprentissage, tels que prévus par le nouveau code du travail. Ainsi de 2013 à nos jours, plus de 124 000 contrats de travail (à durée déterminée et à durée indéterminée) ont été enregistrés. Il faut préciser que ce chiffre ne tient pas compte des contrats de travail verbaux. Ce qui voudrait dire que le nombre réel de contrats de travail pendant la période concernée pourrait au moins être le double du nombre de contrats écrits.

Mme le Ministre, vous avez innové en ce qui concerne la publication des résultats aux concours de recrutement de la Fonction publique. Qu’est-ce qui a motivé ce changement ?

En ce qui  concerne la proclamation des résultats des concours de recrutement de la Fonction publique d’Etat, l’innovation majeure est la publication de ceux-ci sur des sites Web (www.fonctionpublique.gouv.ml, www.walanta.com …). Cette innovation qui consiste à faciliter l’accès des usagers à l’information, s’inscrit dans le cadre des réformes administratives visant à dématérialiser les procédures. Le but de ces réformes est de d’assurer la transparence dans l’organisation matérielles des concours d’une part et, d’autre part, de garantir l’égal accès de tous à l’emploi public.

C’est à cet effet que dans le cadre de l’organisation matérielle des concours, il est mis en place une Commission au sein de laquelle tous les départements ministériels sont représentés à travers leurs directions des ressources humaines. Tout cela participe de l’équité de traitement, de la justice sociale et de la transparence tant prônés par le président de la République.

Il faut rappeler que c’est sous le mandat de Son Excellence Ibrahim Boubacar Keïta que des postes ouverts ont été déclarés vacants pour défaut de moyenne ou de candidature; toute chose qui dénote du grand intérêt constamment affiché par le Président de la République en ce qui concerne l’amélioration de la qualité des ressources humaines.

Selon nos informations, il y a aussi beaucoup de dossiers de candidatures rejetés après vérification. Quelles sont les principales raisons de ces rejets ?

Effectivement des dossiers de candidature sont rejetés pour plusieurs raisons : à la phase de dépouillement des dossiers (avant le déroulement des épreuves) pour non-conformité des pièces constitutives du dossier ; à la phase de vérification de l’authenticité des diplômes des admissibles (après le déroulement des épreuves) pour falsification de diplôme (date de naissance ou diplôme lui-même). Tous les faux diplômes ont fait l’objet de transmission à la justice.

Y a-t-il des recrutements en vue ? Et pour quand ?

Il y a des recrutements par voie de concours directs de 814 nouveaux fonctionnaires (au titre de l’exercice budgétaire 2017) programmés pour novembre 2017.

Votre dernier mot, Mme le Ministre ?

Je vous remercie sincèrement pour votre contribution de taille à l’information du citoyen sur l’action Gouvernementale, toute chose qui permet une meilleure appréciation des efforts énormes consentis sous le mandat de Son Excellence Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République, chef de l’Etat et sous l’égide du Premier ministre, Son Excellence Abdoulaye Idrissa Maïga.

Nous devons nous souvenir du contexte particulièrement difficile dont a hérité le président Ibrahim Boubacar Keïta. Grace à sa constance, à sa conviction et à sa foi en Dieu et en le Mali, le pays avance. Nier cette évidence relève tout simplement de la mauvaise foi et de l’antipatriotisme car le Mali appartient à nous tous et nous devons le mettre au dessus de tout.

       Réalisé par A. B. HAÏDARA  

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5 COMMENTAIRES

  1. Juste une manière de battre campagne pour le Président IBK tout en lui sollicitant de rester à son poste. Nul ne restera éternel à son poste. Tu vas quitter làbas parce que tu n’as rien servi

  2. 89 milliards……………… C’est pourtant moins que ce que le pays perd en deux ans à cause du crime économique et la délinquance financière!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  3. Oui Madame nous nous rappelons du contexte particulière difficile dans lequel un Avion a été acheté et également dans lequel des milliards ont été engloutis dans des négociations qui n’ont abouti à rien

  4. les 89 milliards ne sortent pas de la poche du ministre,ni de celle du Président de la république et ses laudateurs.C’est l’argent du contribuable malien,il est plus juste de les utiliser comme satisfaction des doleances des différents corporations des travailleurs que de les laisser tomber dans les poches de quelques individus du regime en place.

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