La station de pompage d’eau potable de Kabala est fonctionnelle depuis le 1er juin dernier. Elle permettra désormais à la Somagep-SA de fournir aux populations de Bamako 346 millions de m3 d’eau potable par jour contre 202 millions il y a quelques semaines.
M. Boubacar Kane, Directeur Général de la Somagep nous parle dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, de l’importance de la nouvelle station de pompage de Kabala et invite nos populations à éviter tout de même le gaspillage de cette denrée vitale qu’est l’eau potable.
26 mars : M. le DG : vous aviez annoncé la fin de la crise d’eau potable dans le District de Bamako courant l’année 2019. Cela, grâce disiez-vous, à la station de production d’eau potable de Kabala. Ce qui est effectif depuis quelques jours. Quelles sont les capacités de cette structure qui vous permettent d’être tant optimiste ?
M. B Kane DG Kane : Je vous remercie pour l’intérêt que vous placez au secteur de l’eau potable en général et en la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable (Somagep-SA), en particulier.
La production d’eau de la première tranche de la Station de Pompage de Kabala, soit 144 000 mètres cubes par jour (m3/jour), autrement dit, 144 millions de litres d’eau par jour, est disponible dans le réseau de la Somagep-SA.
La mise en eau officielle des installations a été faite, le samedi 1er juin 2019 par le Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé.
Ainsi, la capacité de production de la SOMAGEP-SA est passée de 202 millions de litres d’eau par jour à 346millions de litres par jour contre une demande de 370 millions, soit un déficit de 24 millions de litres par jour. Nonobstant ce léger gap, c’est un grand ouf de soulagement non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les populations de Bamako qui voient leur alimentation en eau potable considérablement améliorée grâce à la mise en service de cet important ouvrage.
Rappelons que le projet de Kabala qui compte quatre phases ou tranches, est adossé au schéma directeur d’alimentation en eau de la ville de Bamako qui a fait des projections pour une couverture correcte de la ville de Bamako en eau potable jusqu’à l’horizon 2032. D’ici au 31 décembre 2019, la deuxième tranche, encore 144 millions de litres d’eau par jour, sera mise en service pour porter l’apport de Kabala à 288 millions de litres d’eau par jour. Ce qui naturellement sonnera la fin du manque d’eau dans la ville de Bamako.
26 mars : Est-ce à dire que, même des quartiers comme Lafiabougou, Niamana, Moribabougou, 1008 logements, Kalabancoro…bénéficieront eux aussi de l’eau potable ?
B. Kane DG Somagep-SA : Pratiquement, tous les quartiers que vous citez, bénéficient déjà d’eau potable distribuée par la Somagep-SA, (à l’exception de Moribabougou) qui n’est pas encore couvert par notre réseau mais qui est alimenté par un système privé. Certes, le service se dégradait pendant les périodes de chaleur, mais aujourd’hui, tous ces quartiers sont correctement alimentés avec l’arrivée de Kabala et nos abonnés ont pu constater une amélioration substantielle de la pression au niveau leurs robinets.
Par ailleurs, le réseau se densifie dans les quartiers de Niamana et Kalabancoro pour permettre l’accès au plus grand nombre des populations en eau potable. Pour le cas de Moribabougou, il sera pris en charge dans le cadre des projets futurs.
26 mars : Quels sont les partenaires qui ont contribué financièrement à la réalisation de Kabala ? Pour combien de nos francs CFA?
B. Kane DG Somagep-SA : Comme dit plus haut, le projet de Kabala a quatre phases.
Le coût de la première phase, (172 milliards de F CFA), est financé par plusieurs bailleurs de fonds dont l’Agence Française de Développement (AFD), l’Union Européenne (UE), la Banque Mondiale (BM), la Coopération Italienne (CI), la Banque Européenne Investissement (BEI), la Banque Islamique pour le Développement (BID)et laBanque Africaine de Développement (BAD).
26 mars : Et la part de l’Etat malien dans tout ça ?
B. Kane DG Somagep-SA : Pour la première phase, la participation de l’Etat du Mali est estimée à environ 11 milliards de F CFA.
26 mars : De l’eau potable pour tous dans le district de Bamako, bonne nouvelle. Mais, est-ce-à-dire que, désormais dans le district de Bamako cette eau potable peut être utilisée sans modération ?
B. Kane DG Somagep-SA : Sans détour, je réponds par la négative.
L’eau est une ressource qui se raréfie. Par conséquent, elle mérite une gestion rationnelle pour permettre à beaucoup de ménages d’en bénéficier.
N’oublions pas que Bamako figure parmi les villes africaines qui ont une forte croissance démographique. Devant la non maitrise de ce phénomène, la vigilance doit être de mise pour assurer l’adéquation entre l’offre et la demande pour rester en phase avec le planning du Schéma directeur de l’Alimentation en eau potable de la ville de Bamako.
Un autre aspect de notre vision par rapport à la rationalisation de l’eau se résume dans le slogan ci-après : « Plus ça coule, plus ça coûte ! ».
Propos recueillis par
Aminata Dagnon