Dans le cadre du déplacement du ministre de la solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du Nord dans la région de Ségou les 8 et 9 mai 2014, le Directeur General de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM), Luc Togo est revenu sur la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Obligatoire dans la région, notamment ses avancées, ses difficultés ainsi que les mesures envisagées pour son amélioration à long terme.
Républicain : Mr. le Directeur vous venez de participer à une tournée dans la région de Ségou. Quelle appréciation faites-vous de cette visite ?
Merci de m’avoir donné l’occasion effectivement de dire un mot par rapport à la mission du ministre. C’est la première fois depuis que l’AMO a commencé à être mis en œuvre que le ministre se déplace pour voir comment ça se passe sur le terrain. Je crois que ce n’est que normal compte tenu de l’importance que cette reforme a au niveau de la protection sociale et pour le Mali en général. Donc, il s’agissait entre autres choses de voir exactement comment au niveau des prescripteurs, des dispensateurs de médicaments, des structures qui ont en charge de gérer l’assurance maladie, les choses se passent sur le terrain. Relever les avancées et identifier également les difficultés qu’il faudrait nécessairement prendre en compte pour assurer une amélioration certaine dans la gestion de ces régimes.
Qu’avez-vous constaté au cours de ces visites en ce qui concerne la mise en œuvre de l’AMO dans la région de Ségou ?
La première chose qu’il faut relever c’est que tout le monde reconnait que l’assurance maladie a contribué à Ségou et a assuré en partie le financement des structures de santés. C’est une des fonctions de ce système d’assurance. Parce qu’il a deux fonctions : permettre aux gens d’accéder aux soins en déboursant peu et permettre de financer les structures de santés. Autre point positif, aujourd’hui on enregistre une amélioration notable dans les délais de remboursement des prestations des centres de santé, des hôpitaux et des officines de pharmacies. Sur les instructions du ministre, il a fallu que la CANAM, l’INPS et la CMSS s’organisent et prennent des dispositions importantes pour respecter les délais de remboursement de 15 jours pour les pharmacies et de 60 jours pour les établissements de soins. Il y a aussi la question de ré-adhésion. Les gens sont unanimes qu’aujourd’hui, il ya un mouvement de ré-adhésion notable.
Vous-avez évoqué les avancées du système dans la région, mais quelles sont les difficultés auxquelles la gestion du régime est confrontée ?
Il y a des difficultés dans la gestion du régime. Prenez par exemple le cas des feuilles de soins, nombreux sont les gens qui se plaignent que certaines prescriptions ne sont pas bien faites. Les feuilles de soins des prescripteurs tiennent ne sont pas remplies souvent avec satisfaction. Il y a toujours des petites erreurs ou des omissions. Ce qui ne facilite pas toujours au niveau des pharmacies d’ honorer les engagements contractuels. Il y a aussi le problème des cartes qui a été posé. Nous en sommes conscient. En principe, si vous cotisez et que vous déposez vos dossiers, vous avez aussi la possibilité d’accéder aux soins parce que vous avez un récépissé de dépôt, quelques temps après vous avez un récépissé sans photo. Ça vous permet d’accéder aux soins. Il est tout à fait légitime que les gens demandent la carte avec photo. Compte tenu de l’histoire de la CANAM, le dossier est en voie d’être géré. D’ici l’année prochaine, on prendra des dispositions pour que la carte puisse être produite à l’interne.
Quelles sont les mesures envisagées ou les perspectives préconisées pour une amélioration de la mise en œuvre efficace de l’AMO ?
Nous sommes entrains de nous concertés pour déployer un certain nombre de mesure, de manière à ce que dans les jours à venir par rapport à ces différentes difficultés qu’on puisse permette de donner une espèce de réponses. La première se serait la formation, la mise à niveau pratiquement de façon permanente des structures prestataires de manière à ce que les gens améliorent leurs aptitudes et leurs connaissances par rapport à la tenue des feuilles de soins, ça c’est essentiel. Au niveau de la communication aussi, nous avons reconnu qu’il y a nécessairement des efforts à faire, il y a des choses qui se font. Mais sans doute de plus en plus, il y a des thématiques sur lesquelles il va falloir mettre l’accent, telles que le phénomène de ré-adhésion. Aussi, il y a la poursuite de la déconcentration des payements avec le système informatique. Nous sommes entrain de travailler sur le système informatique pour intégrer un certain nombre d’applications de manière à ce qu’on soit en réseau qui prennent en compte les pharmacies, les établissements de soins, pour un meilleur suivi dans la gestion de ce régime.
Ousmane Baba Dramé