En marge de la formation des inspecteurs en charge des services de sécurité, l’Inspecteur en chef à l’Inspection des services de Sécurité et de la Protection civile (Isspc), le Contrôleur général de police Samba Kéïta a bien voulu nous accorder une interview au cours de laquelle il évoque l’impact de cette session sur le rendement des inspecteurs des services de sécurité, les missions de l’Inspection, ainsi que les différentes questions sécuritaires liées à ce domaine.
Aujourd’hui-Mali : Quel est l’impact de cette formation pour les inspecteurs, voire les forces de sécurité intérieure ?
Contrôleur général de police Samba Kéïta : La formation est le meilleur moyen de corriger les insuffisances et les dysfonctionnements constatés dans l’exécution d’une mission assignée. Cette formation viendra sans doute les préparer à y faire face. Après cette formation, les inspecteurs seront bien outillés afin d’accomplir pleinement leurs missions dans le respect des normes internationales. Aussi, la formation est concentrée sur la cartographie des risques parce que c’est le défi du moment. Pour cela, nous avons privilégié la cartographie des risques et le management des risques. Les besoins ne finissent pas, mais nous comptons les prioriser selon les défis du moment et surtout le contexte.
Quel bilan tirez-vous de la collaboration entre l’Isspc et le Dcaf ?
Un bilan très satisfaisant. J’avoue que l’assistance du Dcaf à nos côtés est d’un apport très utile. Le Dcaf nous a appuyés pendant plusieurs années et surtout dans nos missions. Ce, depuis que le partenariat a été ficelé entre nos deux entités. Les différentes formations ont permis d’outiller les inspecteurs dans leur savoir-faire.
Concrètement, est-ce que les rapports entre les forces de sécurité intérieure et la population sont bien établis?
Oui, nous pouvons dire que la confiance est en train de s’installer entre la population et les forces de sécurité intérieure aujourd’hui. Cet aspect a beaucoup évolué. Le département de la sécurité, depuis un certain temps, en collaboration avec ses partenaires tablent sur une sécurité de proximité à travers la mise en œuvre du concept de police de proximité dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie dans plusieurs localités. Cela pour instaurer une relation de confiance féconde avec la population. Je peux vous rassurer que les rapports sont au beau fixe.
Quel est le rôle de l’inspection dans le respect des questions de droits de l’homme ?
C’est très simple, l’inspection veille à la bonne application des lois et règlements avec des recommandations pertinentes en cas de dérives et propose à la hiérarchie des sanctions contre les brebis galeuses. Pour cela, je disais tantôt que cette formation vient à point nommé car elle va encore renforcer les compétences professionnelles des forces de sécurité et les inspecteurs dans leur savoir-faire.
L’inspection a un programme d’activités annuel avec des missions annoncées, des contrôles inopinés et des missions d’enquête après avis du Ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
Par rapport aux moyens conséquents pour inspecter tous les services de sécurité de l’intérieur puisque le Mali est vaste, le gouvernement accompagne l’inspection par un budget de fonctionnement et les partenaires nous appuient pour la mise en œuvre dans notre programme d’activités annuel. Nous travaillons en étroite collaboration avec les inspecteurs des services opérationnels du département afin d’atteindre toutes les localités de l’intérieur.
Avez- vous les moyens pour accomplir vos missions ?
Oui, nous menons nos missions avec les moyens de bord. Mais il faut reconnaître l’accompagnement de nos partenaires qui nous appuient inlassablement dont je salue ici l’engagement sans faille aux côtés du Mali. Le gouvernement du Mali à travers le Ministère de la Sécurité et de la protection civile, dans le souci de la sécurité des personnes et leurs biens, nous assiste beaucoup.
Après cette formation, qu’est-ce que l’inspection compte faire?
Très belle question ! Comme l’objectif de la formation l’indique, nous allons appliquer les acquis de la formation à travers les missions sur le terrain. Dans le cadre de notre politique d’information et de communication, nous vous donnerons les informations qui peuvent être communiquées et tairons celles qui ne sont pas diffusables. C’est cela aussi assurer la sécurité des biens et de la population. Il ne faut pas diffuser une information qui peut créer des problèmes sur le champ. Mais la donner au bon moment.
Que pensez-vous de la sécurité au Mali ?
Toutes les grandes nations du monde ont connu des moments d’insécurité dans leur existence. Elles ont pu surmonter donc nous pouvons surmonter nous-aussi ce défi, si la population continue de faire confiance aux forces de sécurité. Il est bon de saluer l’engagement sans faille du ministre de la Sécurité et de la protection civile, le Général Salif Traoré.
Réalisée par Boubacar PAÏTAO