On ne connait jamais suffisamment les femmes militaires si l’on ne discute pas profondément avec eux. Lt Diakité Fatoumata Mariko se révèle véritablement dans l’entretien que nous avons eu avec elle sur la journée internationale de la femme. Sa parole de femme et militaire qu’elle fait découvrir, a une portée universelle.
Instituée par la communauté internationale pour rendre hommage à la femme, la Journée du 8 mars est l’occasion, pour beaucoup de femmes, de se remettre en cause pour une participation active au développement de notre pays. Pour la circonstance, Lt Diakité Fatoumata Mariko nous a accordé un entretien exclusif sur cette journée.
Le Rayon: Après 4 ans d’exercices à la tête de deux différentes unités d’enquêtes et d’investigation judiciaire de la gendarmerie, quel service avez-vous rendu au Mali ?
Lt Diakité Fatoumata Mariko : Merci de m’avoir donné cette opportunité de m’exprimer sur cette journée si importante pour les femmes. Ce que j’ai donné au Mali est tout naturel car c’est le Mali qui m’a tout donné en premier lieu. Mais, qu’à cela ne tienne, j’ai servi avec loyauté et persévérance étant à la tête de deux brigades territoriales de gendarmerie. Il s’agit les brigades territoriales de Bamako-coura et Ouenzzindougou de 2015-2019. Ainsi, mes services rendus m’ont permis de mettre hors d’état de nuire plusieurs bandits de grand chemin. J’ai procédé à la saisie de plusieurs autres drogues et substances toxiques. J’ai mené plusieurs investigations sur les violences sous toutes ces formes basées sur le genre. En plus, de cela, j’ai contribué à renforcer la confiance entre population et la Force de sécurité à travers des activités de police de proximité…
Que vous inspire le thème de cette année ?
Lt Diakité Fatoumata Mariko : Comme annoncé précédemment, j’ai personnellement écouté des femmes victimes des violences (physique, psychologique, économique, morale…) et contribuer à l’arrestation de leurs bourreaux afin de les remettre à la disposition de la justice. Après quoi, je me suis attelée à la tache pour mettre ces femmes à la disposition des structures de prise en charge.
Mme Diakité, c’est quoi alors le prochain défis, après avoir commandé avec succès deux brigades territoriales ?
Lt Diakité Fatoumata Mariko : J’avais dit que c’était faisable et je l’ai fait. Je suis présentement en attente de déploiement à la Mission multidimensionnelle intégré des Nations-Unies pour la stabilisation en Centre Afrique (Minusca) en tant UNPOL (Police civile des Nations-Unies) dans les Opérations de soutien à la paix (Osp). «Quand la femme travaille dur, c’est le pays qui gagne… »
Avez-vous un dernier mot mon lieutenant ?
Lt Diakité Fatoumata Mariko : En réalité, je remercie infiniment tous ceux qui de près ou de loin, ont contribué à ma réussite, notamment, le directeur général de la gendarmerie, le général de brigade Satigui dit Moro Sidibé qui, d’ailleurs fut le tout premier DG de la gendarmerie à avoir nommé un personnel féminin à la tête d’une brigade de gendarmerie. Je rends un vibrant hommage à mon époux Ousmane Diakité qui, agissant dans l’ombre fut cette main invisible en me soutenant inlassablement dans toutes mes actions. Car, il n’est pas donné à tous les hommes de laisser sa femme sortir en patrouille de 20 heures à 5 heures du matin où d’être en contact de tous les risques liés à l’exercice de cette fonction.
Propos recueillis par Lassana