Liberté de la presse au Mali : Trois questions à Me Cheick Oumar Konaré sur l’affaire Boukary Daou : « La sécurité d’Etat est une zone de non-droit »

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Le Républicain : Quelles sont les irrégularités constatées dans l’affaire Boukary Daou dont l’annulation des poursuites a été prononcée par le tribunal?

Me-Cheick-Oumar-Konaré,
Me-Cheick-Oumar-Konaré,

Il y a eu plusieurs irrégularités. D’abord il y a irrégularité procédurale quand un délit de presse n’est pas poursuivi selon la procédure prévue par la loi sur la presse. Boukary Daou a d’abord été cueilli à sa rédaction par la sécurité d’Etat. On ne voit pas ce que la sécurité d’Etat vient chercher dans un délit de presse. La Sécurité d’Etat, après l’avoir arrêté, a procédé à des auditions, et d’après Boukary Daou lui-même, il a subi des traitements inhumains et dégradants dans les locaux de la S.E. Il a été déshabillé et jeté dans une chambre rempli de moustiques. Suite à cette détention que nous considérons comme arbitraire, nous avons été (Me Lamissa Coulibaly et moi) au niveau de la sécurité d’Etat. On nous a catégoriquement refusé l’accès des locaux, alors que la Constitution prévoit que l’avocat puisse accéder à son client à tout moment et en tout état de la procédure. Donc il y a eu violation des droits de la défense à ce niveau là. Au niveau de la BIJ qui est une instance judiciaire, la SE étant une zone de non droit, nous avons poussé un ouf de soulagement.
Mais il a été incarcéré après, était-ce nécessaire ?
Les PV ont été communiqués au parquet en même temps que la personne de Boukary Daou. Le procureur a cru bon de le placer sous mandat de dépôt alors qu’il n’était pas nécessaire de l’incarcérer, c’est un journaliste connu, qui a une rédaction connue, un domicile connu, qui est marié, qui a des enfants et une garantie de représentation. Sa détention n’était pas nécessaire à la manifestation de la vérité, les faits pour lesquels il était poursuivi étaient déjà entièrement publics, donc il n’y avait pas à cacher quoi que se soit ou détruire quelle que preuve que se soit. Son placement sous mandat nous a paru quelque peu étrange. Enfin, la poursuite elle-même reposait sur une irrégularité de taille : l’absence de citation que l’article 61 de la loi sur la presse sanctionne par la nullité de la procédure entière.
Boukary Daou peut-il exercer une action récursoire ? Si oui, contre qui ?
L’une des particularités de ce dossier, c’est qu’il n’y a pas de partie civile. Or le ministère public ne peut être poursuivi en raison des actes de poursuite posés. Cependant, si Boukary Daou veut obtenir des dommages et intérêts, il peut engager la responsabilité de l’Etat malien pour avoir violé les lois qui garantissent l’intégrité de la personne humaine et le droit à un procès équitable. Bien entendu, s’il faut pousser le bouchon très loin, ceux qui l’ont torturé ou arbitrairement détenu peuvent être personnellement poursuivis en raison de ces faits graves non susceptibles d’être couverts par leurs fonctions.
Propos recueillis par Moussa Samba Diallo

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3 COMMENTAIRES

  1. Me Konare,malheureusement pour toi,heureusement pour le Mali,la securite d’Etat de tous les pays du monde sont des zones non-droit.Quand tu essaies de regarder sur le retroviseur,tu veras que la CIA,le MOSAD,MI6,la DGSE,etc,ont tous oeuvre contre leur citoyen,voire contre les citoyens d’un autre pays.

  2. Félicitations Me Konare et Me Lamissa pour ce bon travail pour notre confrère
    . Par ailleurs je suis très content que tu sois l’avocat contre cet autre journaliste Moustaph Maiga le Segovien dans l’affaire qui l’opposé a l’homme d’affaires Mamadou SOW ou certains journaliste confondent journalisme et dirigent sportif ou l’homme pense qu’on peut étant journaliste faire les batailles entre dirigeants sportifs avec sa propre plume ou sa propre langue quand il va jusqu’à en parler mal sur RFI
    . Tout comme la FEMAFOOT vient de suspendre Moustapha Maiga de 5 ans j’espère que ta défense permettra une bonne fois de mettre à nue les mensonges de ce journaliste opportuniste d Segou

    • Mamadou Sow, homme d’affaires (mon œil !!), un voleur de la FEMAFOOT ouais ! Tu n’as même pas honte, tu te caches derrière un clavier pour insulter celui qui t’empêche de dormir. Même si tu vas à Diapaga, tu seras découvert et traduit. Prends tous les noms que tu veux, Innocent, Hamed, tes écrits seront découverts puisque, analphabète que tu es, tu écris comme tu parles. Ton avocat journaliste chauve souris (Moustaph dit dans son journal que c’est un caméléon) est un piètre avocat, toi et lui êtes entrain de perdre ce procès parce que vous n’avez rien dans la tête, impies que vous êtes. Le Procureur de Ségou t’a humilié hier au tribunal, il dit que, malgré que tu es un citoyen malien, un soit disant Président de la Ligue de Ségou, tu ne peux utiliser les juridictions de Ségou !!!!! puisque tu n’es pas de Ségou (un vrai peulh doit s’immoler mais un sakè, bof !!!!! Moustaph va vous dénoncer et dès le 12 juillet prépare toi à accompagner Kola au Lycée de Bamako coura avec votre vol de marché de 380 millions de F CFA pour des travaux de construction souvent trompe-l’œil. Imalola !!!!!!!

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