Le Président du MPM à cœur ouvert à « Mali Demain » :

M. Mamadou Bagayogo, Docteur, professeur de son état, spécialiste des questions de l’éducation et fin politicien, parle de la grave crise que vit notre pays, la nation malienne. Avec le verbe qu’on lui connait, l’homme, qui a été chevalier de l’ordre national du Burkina Faso, sait de quoi il parle lorsqu’il fustige les comportements éhontés d’une certaine classe politique et sa « presse », celle-là même qui est à la base de la désagrégation du bateau-Mali. La seule manière de résoudre le problème du nord est la « nécessité d’un tandem Dioncounda Traoré, Président de la transition, du Premier Ministre Dr Cheick Modibo Diarra et du Capitaine Amadou haya Sanogo, chef du CNRDRE. Donc un véritable trio de choc qui sera renforcé par une prise de conscience de nos politiques qui doivent mettre d’abord l’intérêt supérieur de la nation au-dessus des leurs.

« Lorsqu’une Nation est attaquée, c’est en ce moment que les forces vives intérieures doivent se donner la main », martèle Dr Bagayogo.

Mali Demain : Comment voyez-vous le dénouement de la crise actuelle que traverse notre pays ?

Dr Mamadou Bagayogo : Il faut une nécessité d’un tandem, voir une complicité interne car dans la vie d’une nation, le moment où elle est attaquée de l’extérieur, c’est en ce moment que les forces vives intérieures doivent se donner la main pour faire face à l’adversité.

Engel disait ceci : «C’est dans la douleur que les partenaires se reconnaissent ». Pour le Mali de demain, le premier partenariat serait ce qui va se tisser entre Dr Dioncounda Traoré, Dr Cheick Modibo Diarra et le capitaine Amadou haya Sanogo. Si cela à pu se réaliser, il n y a pas de raison que la classe politique ne s’entende pas. Mieux, si différents regroupements s’entendaient, il n y pas de raison que les forces  armées et les populations ne s’entendent pas. Enfin, si tout cela se faisait, il n y a pas de raison que la CEDEAO et l’UA ne nous suivent pas !

Les politiciens doivent se poser la question de ce qu’ils ont fait pour le Mali

C’est le moment pour les politiciens de se poser la question de ce qu’ils ont fait pour le Mali en détresse et non ce que le pays devrait faire pour eux. Nous sommes convaincus de cet état de fait. En clair, il faut donner plus que de recevoir pour bâtir un Mali meilleur. Ce qui fait partie de notre tradition. « Fais ce que tu peux pour ton pays et non ce qu’il peut faire pour toi », dixit John Kennedy.

« La     reconquête du nord doit être la priorité des priorités »

Mali Demain : Comment voyez-vous la reconquête des trois régions du Nord ? Selon vous, comment cela devrait-il?

Dr Mamadou Bagayogo : En vérité, elle doit être la priorité des priorités. Il est temps que cela cesse d’être théorique, romantique, philosophique pour devenir pragmatique faisant appel à l’action concrète et immédiate. Ceux qui prônent la négociation, est une bonne chose au cas où l’on est en position de force. C’est en ayant l’argument de la force que l’on pourra imposer la force de l’argument.

Il faut que les divertissements cessent…

Ce qui est important, il faut que les divertissements cessent. Par exemple, on nous distraie en rabâchant nos oreilles avec l’enquête sur l’agression du Président Dioncounda Traoré. A force d’insister sur cette affaire, d’autres réclameront une enquête sur l’assassinat de Mamadou Diarra et du Ministre Bakary Traoré. En voulant « creuser » ces affaires, nous nous rendrons compte que ce sont les mêmes gens, les mêmes acteurs et commanditaires qui se font aujourd’hui démasqués.

Insister sur l’agression de Dioncounda, c’est creuser d’autres affaires

Ceux qui ont posé la main sur le Président Dioncounda, il y a vingt ans avaient assassinés les personnalités citées ci-dessus. Ce sont de grands ennemis du Mali. A vrai dire, nous devons éviter de prêter le flanc ; donnons-nous la main, cessons de vilipender notre pays, des occasions que des étrangers utiliseront pour nous affaiblir. Tous ensembles, nous devons aider le Mali à s’en sortir. D’abord nous entendre ici pour aller libérer le nord ; ne jamais oublier les conditions sine qu’anone de toute victoire que sont la cohérence et le partenariat entre nous antagonistes du sud. Le premier de ce partenariat est celui que tissent le Président Dioncounda Traoré et le Premier Ministre Dr Cheick Modibo Diarra. C’est pour cela que nous invitons tous les regroupements politiques, les associations, les syndicats, les religieux de protéger et de renforcer ce partenariat.

« Un Ministre, c’est quelqu’un qui sera prêt à donner plus… »

Mali Demain : Quel commentaire faites-vous de l’élargissement de la monture gouvernementale ?

Dr Mamadou Bagayogo : Il serait bon que la sagesse prenne le dessus sur tout ce que nous voulons faire pour sortir enfin de cette crise qui n’a que trop durée. Cette sagesse recommande qu’on peut réussir sans être membre du gouvernement. En clair, que chacun se donne pour la patrie ! Ce critère devra être une volonté et un courage d’avancer pour servir le Mali. Un Ministre, c’est quelqu’un qui sera prêt à donner plus qu’il ne recevra parce que nous sommes en crise. Ce à quoi nous assistons, c’est qu’il y en a qui sont sevrés et dont les économies diminuent dangereusement, veulent mettre le feu au pays rien que pour leurs intérêts. Pour moi, un Ministre doit être compétent, spirituel, c’est à, dire qu’au-delà du pouvoir, il y a celui de Dieu. Donc, un Ministre doit avoir peur de ses actes pour plus tard. Donc, le Pm devrait composer un gouvernement de gens qui savent pardonner. Nous, avions pardonné. Et ce sont les mêmes qui n’arrivent pas à pardonner. Cela devient un spectre dans ce cas ! Ce sont des gens hantés. Le gouvernement du Dr Cheick Diarra doit être renforcé, corrigé ses lacunes car, il n y a pas de gouvernement parfait. Dans ce réaménagement, on ne doit pas chercher à plaire mais travailler pour avoir un Mali indépendant où il fera bon vivre. Que chacun joue son rôle dans la construction nationale. Je veux dire que les politiciens fassent preuve de patriotisme à travers leur capacité de discuter, de s’entendre sur l’intérêt supérieur du Mali qui se résume à la : paix, discipline et justice ; que els opérateurs économiques jouent leur rôle et devoirs en s’acquittant des taxes et impôts correctement. Par exemple, le CNRDRE a lâché du lest, ce n’était pas de la lâcheté mais c’est par amour au Mali, pourquoi les politiciens en veulent pas reculer ?

« C’est le moment pour la presse de prouver son patriotisme »

Mali Demain : Que pensez-vous de la presse ?

Dr Mamadou Bagayogo : j’ai beaucoup de respect pour les hommes de médias. C’est le moment pour elle de prouver son patriotisme contre les détracteurs en faisant savoir la vérité pour vendre l’image positive du Mali. Je veux dire que vous devriez dire les réalités du pays avec assiduité. J’ai un respect pour des journaux comme « Info-Matin ou Mali Demain » qui savent faire leur travail. Le rôle de la presse c’est informer certes, c’est aussi éduquer. Dans notre jargon, c’est le troisième canal après l’éducation formelle. Il ne faudrait pas que la presse locale favorise un  terreau pour celle étrangère. La presse doit devenir un Soldat avec la plume ou le micro contre l’ennemi. Elle doit éviter d’envenimer les choses.

Mali Demain : Nous venons de débuter le carême, avez-vous un appel ?

Dr Mamadou Bagayogo : C’est le mois de la tolérance et du pardon. C’est le moment pour ceux qui veulent faire repentance de le faire. Qu’on donne l’occasion à la bonne parole d’être dite que plutôt celle belliqueuse. En fait, nous avions besoin de paix. Et je suis convaincu que le nord va se libérer par la force et simultanément par la négociation.

Propos recueillis par Bokari Dicko 

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