Le président du Groupe Attijariwafa Bank, Mohamed El Kettani, samedi dernier à Bamako :\ Le Groupe Attijariwafa Bank a remporté le prix de la meilleure banque africaine de l\''année 2010 grâce en partie à la BIM SA"

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Deux ans après que son Groupe eut acquis 51% du capital de la BIM SA, le président   d’Attijariwafa Bank, Mohamed El Kettani, était à Bamako pour faire le bilan d’étape auprès du président de la République. Avant de regagner Casablanca  il s’est dit très satisfait de l’évolution de la BIM SA  au cours d’un entretien qu’il  nous a accordé samedi au siège de la banque  au sortir d’une réunion avec le personnel.

L’Indépendant : Monsieur le président peut-on connaître les raisons de votre visite au Mali ?

 

Mohamed El Kettani : Il y a environ deux ans, Attijariwafa Bank a acquis 51% du capital de la BIM SA. A cette occasion, j’ai eu le privilège d’être reçu, au nom du Groupe  Attijariwafa Bank, par le chef de l’Etat, Son Excellence  le président de la République Amadou  Toumani Touré. Aujourd’hui, j’ai encore  le privilège d’être reçu  par lui pour lui faire un bilan d’étape. Et pour lui annoncer que les engagements pris à l’égard de l’Etat malien par Attijariwafa  Bank ont été tous remplis avant terme au niveau de la restructuration de la BIM SA, de sa restructuration, de sa transformation intitulé  dans le cadre du programme " Nyeta " qui a refondu, réorganisé et modernisé la banque. En même temps, pendant ces deux années, nous avons enrichi le réseau de la BIM SA d’une vingtaine d’agences supplémentaires. En effet, on est passé de 54 agences à 72 agences et tout le programme d’expansion va continuer parce que nous avons pris l’engagement de participer activement à la bancarisation du Mali, c’est-à-dire développer  un réseau de proximité pour être proche des ménages, des citoyens de classe  moyenne, des salariés, des fonctionnaires, mais en même temps nous ouvrir de plus en plus  aux  très petites entreprises, aux PME-PMI et accompagner de grands projets d’infrastructures initiés par le président de la République et le gouvernement pour le bien-être économique et social du Mali. Voilà un peu l’objectif de cette visite qui m’a permis de faire le bilan d’étape. Je sors  de cette audience avec Son Excellence M. le président totalement confiant  et fortement rassuré. Nous sommes engagés à renforcer  davantage notre plan de développement stratégique  pour les trois années à venir  afin d’accompagner la dynamique socio-économique engagée par l’Etat du Mali.

 

Qu’est-ce la BIM SA Groupe Attijariwafa Bank a, selon vous, apporté à l’économie malienne?

 

MEK : Déjà le Groupe a accéléré son développement au niveau  du continent. En effet, en cinq années de développement sur le continent africain, nous sommes présents dans douze pays en tant que banque. Il s’ajoute que nous sommes également présents dans sept pays en Europe. Nous disposons aujourd’hui  d’une présence dans dix sept pays dans le monde  et de cinq bureaux de représentation au Moyen Orient et dans un certain nombre pays africains où nous n’avons pas encore acquis de banque. Tout ce que nous ambitionnons pour la BIM SA repose sur le fait qu’entre le royaume du Maroc et votre pays  il ya une histoire vieille de plusieurs siècles  et une proximité spirituelle, de fraternité. Nous souhaitons régénérer les caravanes anciennes du commerce et depuis que nous nous sommes installés au Mali  et grâce aussi à la dynamique  insufflée  par Son Excellence l’ambassadeur du Maroc au Mali, SE Moulay Idris Fadhil, les deux pays n’ont jamais connu un foisonnement aussi important de rencontres entre opérateurs privés maliens et opérateurs privés  marocains. Ces rencontres et missions d’affaires sont en train de développer aujourd’hui et donner de la substance à la coopération maroco-malienne. Nous avons pris un engagement que nous n’allons plus nous intéresser uniquement aux grandes entreprises maliennes, aux multinationales qui opèrent au Mali. Nous souhaitons être partie prenante dans les tissus socio-économiques du Mali, c’est-à-dire nous ouvrir davantage aux revenus faibles du Mali et les revenus moyens  parce qu’aux classes moyennes maliennes nous devons aussi apporter des solutions de financement, d’accompagnement, de conseil aux très petites entreprises, aux PME-PMI. Dans le continent africain, la PME-PMI et la très petite entreprise, c’est le nerf de la guerre, c’est l’essentiel du tissu de production et notre rôle à nous c’est d’apporter une réelle valeur ajoutée à ce tissu, lui apporter des produits, des financements à des conditions abordables, mais aussi une qualité dans le conseil et l’accompagnement dont ont besoin ces entreprises, mais aussi les ménages qui veulent s’équiper soit en équipements domestiques soit  en immobilier.

 

En terme d’innovation, comment voyez-vous le développement de la BIM SA Groupe Attijariwafa Bank ?

 

MEK : Je vais vous donner quelques exemples concrets parce qu’au sein du Groupe on est très  pragmatique. Quand nous avons remporté la privatisation de la BIM SA, la monétique n’existait pas à la Banque. Aujourd’hui, après deux ans nous sommes déjà à 25 guichets automatiques. Cette année, nous envisageons de doubler ce chiffre en passant à 50 guichets automatiques. Nous avons apporté le savoir-faire marocain en matière de financement du commerce international, des PME-PMI, que ce soit des produits d’investissement, ou en matière de prévoyance. Nous avons dupliqué des produits qui ont très bien fonctionné dans la société marocaine, des produits  que nous avons adaptés aux spécificités maliennes, cela grâce au génie  des Maliens et des Marocains, des produits répondant aux besoins des ménages et des entreprises maliennes. Nous continuerons dans cette voie de l’innovation et de la créativité pour accompagner cette dynamique malienne et nous sommes fiers d’avoir participé au financement de la centrale électrique, de  l’extension de l’aéroport de Bamako et d’un certain nombre de projets structurants dont le Mali a besoin.

 

A l’inverse, peut-on savoir ce que l’acquisition de la BIM SA a apporté  au Groupe Attijariwafa Bank ?

 

MEK: La BIM SA nous a enrichi parce qu’on  ne pouvait pas avoir  une implantation dans plusieurs pays de la région sans être au Mali. Je le dis et je le réitère  à nos équipes maliennes : entre Tombouctou et Marrakech, il y avait  des échanges : échanges entre les hommes, des biens, des services, la spiritualité. Le sang marocain est mêlé au sang malien et vice-versa. Dans notre philosophie nous nous sommes toujours dit  que le Maroc ne sera jamais le centre de ce dispositif. Quand on est au Mali on est Malien, quand on est au Sénégal on est Sénégalais, quand on est en Tunisie on est Tunisien. Autrement dit, chaque banque devient le centre pour ses sœurs. Ainsi, au Mali, la BIM SA travaille beaucoup avec Attijariwafa Bank du Maroc, mais elle travaille beaucoup plus avec le Sénégal, la Côte d’ivoire,  et bientôt le Burkina Faso puisque nous venons d’ouvrir, la semaine dernière, nos activités bancaires dans ce pays. Elle travaille aussi avec l’Europe grâce à nos implantations fortes. En Europe, nous disposons de soixante succursales dans sept pays européens. Au regard de tout cela, le Mali nous a enrichi dans la mesure où il a fourni au Groupe un maillon très important qui lui manquait. En même temps, nous avons importé au Mali le dispositif  d’Afrique du nord, d’Afrique Sub-saharienne que ce soit l’Afrique de l’ouest ou l’Afrique centrale.

 

Quels sont vos projets à court, moyen et long termes?

 

MEK : Vous me demandez de dévoiler nos stratégies à nos chers confrères (rires) ? Plus sérieusement, nous avons de très fortes ambitions pour la BIM SA. Je veux dire aux effectifs, à nos équipes de management, tout d’abord, que, à moyen terme, là où nous sommes les équipes doivent être dans une banque de référence dans le pays d’accueil. C’est-à-dire que la BIM SA est en train de conforter sa place de banque de référence dans  tous les métiers et, à moyen terme, la BIM SA  doit être l’un des leaders majeurs de l’activité bancaire au Mali. Cela sous-entend qu’elle doit apporter de l’efficience, de la qualité de service, de la proximité et de la réactivité vis-à-vis de sa clientèle. Cela sous-entend aussi qu’elle doit diversifier  ses  métiers : des métiers de banque de détail qui s’intéressent  aux ménages, aux PME-PMI, aux très petites entreprises, amis aussi les métiers les plus sophistiqués de la finance, c’est-à-dire de métiers de marché de capitaux, de devises, de FCFA, de conseil, de financement de projets qui est une dynamique initiée par Son Excellence le président de la République pour améliorer l’efficacité de infrastructures maliennes. Pour tous ces projets, la BIM SA Groupe Attijariwafa Bank doit être un contributeur parmi d’autres contributeurs et elle doit bénéficier justement  de cet apport de valeur ajoutée  sur le marché bancaire et financier  malien

 

Votre mot de la fin ?

 

MEK : Je rentre extrêmement  satisfait  à Casablanca parce que, en premier lieu, nous avons la confiance du chef de l’Etat et de son gouvernement, satisfait de ce qui a été fait par  les équipes maliennes ici au sein de la BIM SA puisque le programme " Nyeta "  a  transformé la banque. Je rentre aussi très satisfait  parce que j’ai trouvé  ici des femmes et des hommes déterminés, mobilisés et fiers d’appartenir au Groupe Attijariwafa Bank qui, avec toute la modestie exigée en la matière, a remporté  le prix de la meilleure banque à Washington au titre de l’année 2010 à l’échelle africaine. Quelque part, les équipes maliennes participent  aussi  à  cette  récompense. C’est une récompense qui consacre les 22 pays où il y a  13 000 collaborateurs qui travaillent. Je tiens à remercier fondamentalement nos ressources humaines qui sont déterminées  et qui sont engagées à relever le défi du progrès  et participer activement aux transformations socio-économiques que connaît le Mali, pays frère et ami du Maroc.

Yaya SIDIBE

 

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