Le président de l’association Latiketon-Afum Youssouf Kéïta accuse : “Mohamed Ali Bathily n’est pas un exemple à suivre”

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Don de parcelles à l’équipe nationale de Cecifoot, les réalisations de l’Association Latiketon-Afum, élection présidentielle de juillet 2019 sont, entre autres, les sujets abordés au cours d’une interview que le président de l’Association Latikèton-Afum, Youssouf Kéïta, nous a accordée lorsque nous l’avons reçu dans nos locaux.

Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Youssouf Kéïta :  Je m’appelle Youssouf Kéïta, président de l’Association Latiketon-Afum, je suis président communal de l’Udd en commune IV et conseiller du même parti dans cette circonscription.

Vous avez remis récemment une vingtaine de parcelles à l’équipe nationale de Cecifoot, qu’est-ce qui vous a motivé ?

Notre association est fondée sur des valeurs d’entraide, de solidarité. Nous intervenons aussi dans le cadre de la formation de compatriotes pour des activités génératrices de revenus. S’agissant de cette donation, il faut d’abord rappeler que l’équipe nationale de Cecifoot est revenue avec le trophée de vice-champion d’Afrique et s’est qualifiée aussi pour la coupe du monde en Espagne. Ces exploits de nos jeunes joueurs ne sont pas connus du grand public. Et nombre de nos compatriotes   ignorent également qu’un non-voyant peut jouer au football.  C’est en parrainant une activité d’une radio de la place que j’ai fait la découverte de ces jeunes gens et ils m’ont relaté leur parcours. C’est à l’issue de cet entretien que j’ai informé les autres membres de notre association pour qu’on puisse les encourager afin qu’ils continuent à hisser toujours haut le drapeau du Mali. C’est dans cette circonstance que notre association a offert 18 parcelles à ces joueurs.

Peut-on savoir l’emplacement de ces parcelles ?

C’est vrai que je suis un conseiller communal de la commune IV, mais je précise au passage que je n’ai pas de réserve foncière. Ces parcelles, je les ai achetées sur fonds propres dans la commune de Moribabougou et je les ai données au nom de l’Association Latiketon-Afum.

Au-delà de la remise de ces parcelles, est-ce que vous pouvez nous citer quelques réalisations de cette association ?

Avant que l’Association ne prenne le nom de Latiketon-Afum, nous avons mené plusieurs activités et fait des dons à des démunis. Dans ce registre, nous avons eu à réparer le bus de l’Amaldeme qui était à l’arrêt depuis 13 mois et après la réparation c’est l’Honorable Moussa Timbiné qui a présidé la cérémonie de remise de la clé.  Nous avons offert des équipements au centre de santé de Hamdallaye… En un moment donné, nous avons fait une fusion avec l’association Kaoural-Cav qui nous a permis aussi d’avoir des conseillers à l’issue de l’élection communale. Mais aujourd’hui, cette alliance a volé en éclats. C’est après mon départ de Kaoural que j’ai créé Latiketon, qui a été fusionnée à Afum, dont la présidente, Oumou Diawara, est décédée il y a quelques mois de cela. Il faut aussi préciser que la défunte Oumou Diawara avait claqué la porte des Apm pour créer Afum.

le président, l’élection présidentielle s’approche à grands pas. Est-ce que vous allez appeler à voter pour un candidat. Si oui lequel ?

Naturellement, nous sommes des citoyens et nous comptons participer aux débats de la cité. Pour ce qui est de l’élection présidentielle, nous avons décidé au sein de l’association Latiketon-Afum de porter notre choix sur le président Ibrahim Boubacar Kéïta. Nous pensons qu’après avoir fait 5 ans au pouvoir, aujourd’hui il est le mieux placé pour nous sortir de cette crise. Il est temps de mettre le pays au-dessus de nous, de ne pas personnaliser le débat, mais d’analyser les choses objectivement.

Afum est sortie des flancs de l’Apm lorsque le ministre Bathily était aux affaires. Pensez-vous que cette décision sera suivie par la base ?

Evidemment ! Ceux qui ont quitté les Apm pour Afum sont partis parce qu’ils n’approuvaient pas certains agissements de l’ex ministre Mohamed Ali Bathily qui, pour moi, n’est pas un exemple à suivre non seulement sur le plan politique, mais dans la vie courante. Car c’est au Mali seulement qu’on peut voir quelqu’un qui est ministre durant plusieurs années et qui passe tout son temps à faire l’éloge du régime, mais une fois débarqué du gouvernement, il se met subitement dans la peau d’un opposant. Et dire après que cette même personne veuille incarner le renouveau ou le changement.  Je doute fort car à mon avis, aucun ancien ministre se trouvant aujourd’hui dans l’opposition ne peut jurer sur le coran que sa gestion dans son département était blanche comme neige.  C’est la déception de perdre leur fauteuil ministériel qui les met dans cet état de colère. Il est temps pour nous Maliens de regarder la réalité en face. Prenez l’exemple toujours sur le cas de Bathily, s’il était en Europe, il allait démissionner de lui-même avant qu’il ne soit viré car dans l’affaire de la démolition des maisons de Souleymanebougou, depuis le jour où il a perdu le procès, il devait rendre le tablier pour sortir par la grande porte. Malheureusement, il a raté le coche.

Votre mot de la fin ?

Je dis simplement à nos compatriotes que c’est vrai que le pays traverse certes des difficultés, mais nous ne sommes pas à terre. Donc faisons attention pour le choix du futur locataire de Koulouba car il y a un adage malinké qui dit que c’est le “dernier cultivateur à quitter le champ qui est le mieux placé pour savoir où se trouve les dabas et les charrues”. Donc IBK, après avoir fait 5 ans au pouvoir et posé les jalons d’une sortie de crise, peut ramener cette paix et le mieux-être auquel nous aspirons tous.     

Réalisé par K. THERA

 

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