Il est le délégué général des élections au Mali ( DGE), il a été membre de la ceni au Mali, avant de venir à la délégation générale des élections, les hommes politiques maliens l’appellent ”Monsieur fichier électoral”. C’est au fil des années avec les expériences acquises qu’il est devenu expert en matière d’élection de l’organisation internationale de la francophonie (OIF) c’est qui l’a amené en guinée, pour épauler la CENI. C’est lors du conseil des ministres du vendredi 24 septembre 2010, qu’il a été élevé au grade de général de brigade de l’armée malienne. Siaka Toumani Sangaré, a au compte de l’OIF passé dix mois en Guinée au sein de la CENI, dans cette interview il nous parle de comment il est venu à la tête de la CENI en guinée ? Les préparatifs du second, l’organisation du travail à la CENI et l’espoir qui l’a anime pour bien organiser, dans la transparence le second tour de la présidentielle guinéenne entre Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, prévu le dimanche 7 novembre 2010.
L’Indépendant : Comment vous vous êtes devenu président de la CENI en Guinée ?
Siaka Sangaré : On peut dire c’est une confiance de la communauté internationale placé en notre pays, cela ne peut pas se faire sans l’intervention du président de la république, Amadou Toumani Touré, que je félicite parce que j’ai son soutien. Mais le plus important pour moi c’est de relever le défi en organisant bien ce second tour, ce qui fera du bien à notre pays, mais aussi à la Guinée et aux guinéens. C’est pourquoi nous allons tout faire pour que le second tour de l’élection présidentielle se déroule et bien dans la transparence.
C’est pourquoi dès ma nomination par le général d’armée Sékouba Konaté, après ma prise de fonctions, j’ai commencé tout d’abord par réconcilier la famille de la CENI. En commençant, par les deux vice-présidents qui sont sur le même décret que moi-même. J’avoue que cela a été très facile parce qu’ils ont fait preuve d’un sens élevé de responsabilité et surtout d’un sens patriotique qui caractérise tout bon guinéen.
J’ai fait les mêmes démarches en direction des autres membres de la CENI qui, comme un seul homme, se sont levés pour s’engager à nos côtés afin que nous puissions conduire le bateau du processus électoral qui a suffisamment tangué. Heureusement qu’il n’a pas chaviré. Nous avons conclu qu’il était important de procéder à une demande de report à la fin de l’évaluation, nous avons pu proposer une date, notamment le 31 octobre.
Au moment où nous proposions cette date, il y a des événements majeurs qui se passaient dans certaines localités du pays. A Conakry, à Siguiri, à Kissidougou, et à kouroussa. Ces événements ont amené les hautes autorités à fixer la date du 07 novembre. Depuis cette date à ce jour, nous nous sommes toujours attelés à la préparation du scrutin. A ce jour, on peut dire que nous allons organiser un second tour nettement amélioré que le premier tour. Par rapport à ces incidents des populations se sont déplacés comment vont-elles voter le 7 novembre prochain ?
Siaka Sangaré : les déplacés identifiés pourront voter à leur lieu d’accueil, la CENI est techniquement prête pour le 7 novembre selon son président. Mais voteront seulement ceux qui détiennent les cartes bios et alphanumériques. Les détenteurs de récépissés ne voteront pas sauf à l’étrangers où les ressortissants guinéens recensés n’auraient pas eu la possibilité de vérifier si leurs noms figuraient sur la liste des enrôlés avant l’impression des cartes d’électeurs.
Et les personnes hospitalisées suites à ”l’empoisonnement” les militants RPG ?
Les personnes hospitalisées, elles voteront par procuration. Pour ce qui est des accesseurs de l’UFDG à Siguiri, Kouroussa et Kissidougou, nous avons saisi le gouvernement, afin qu’il prenne des dispositions pour assurer la sécurité de tout le monde pour la bonne organisation du scrutin, pour permettre aux guinéens d’aller aisément aux urnes sans inquiétude. Parce que la question de sécurité, des citoyens relève de l’Etat.
Un moment il y avait des rumeurs par rapport à des listes parallèles quant en est il ?
Ces listes parallèles sont retirées, maintenant ce sont des vraies listes qui sont affichées devant les bureaux de vote, avec l’acheminement du matériel électoral les gens verront, nous sommes prêts, et tout se fera dans la transparence et la confiance, c’est pourquoi nous ne faisons aucune activité sans la présence des représentants des deux candidats, le RPG et l’UFDG afin que se passe devant eux-mêmes. Il en sera de même dans les régions, communes, quartiers et dans les bureaux de vote, ce qui donnera du crédit au scrutin.
Est-ce que les coordinateurs régionaux ont été nommés ?
Nous avons nommé les coordinateurs dans toutes les régions, a commencé par la région de Conakry, qui est composé de 5 communes, chaque commune à un commissaire, ainsi à Matam, Matoto, Ratoma, Kaloum et Dixinn chaque commune connaît son commissaire. Dans les Kindia, ( Kindia, Télémélé, Coyah et Forecariah), la région de Boké ( Fria, Dubreka , Boffa, Boké-Gaoual et Koundara), la région de Mamou ( Mamou, Dalaba, Pita) , la région de Labé ( Labé, Mali, Koubia, Tougué, Lelouma), la région de Faranah ( Faranah, Dabola, Dinguiraye, e Kouroussa), la région de Kankan ( Kankan, Siguiri, Mandiana, Kérouané et enfin la région de N’Zérékoré (Kissidougou, Gueckedou, Macenta, N’zérékoré, Beyla, Lola et Yomou), tous les coordinateurs et les commissaires sont connus et des lettres de nomination ont été envoyées partout.
Quelle sera la méthode adoptée pour le décompte des voix ?
La commission électorale nationale indépendante, CENI a opté la méthode couplée. Le décompte sera à la fois manuel et informatisé. Pour nous le niveau de préparation tient à deux choses essentielles, la logistique et la formation.
Et le point de la préparation au niveau de la CENI ?
La préparation, elle avait été pratiquement achevée mais, il reste encore une dernière formation qui est la mise à niveau des membres des démembrements de la CEN, les formateurs de ces démembrements ont été formés. Et si tout se passe conformément au programme arrêté, ceux-ci devraient être formés ce mercredi. Ou au plus tard ce jeudi pour qu’ils puissent être au même niveau. L’autre étape de la préparation le matériel. A ce jour le matériel et les documents complémentaires se trouvent au niveau des préfectures et sont en voie d’être acheminés. Donc à la date d’aujourd’hui, je peux affirmer sans me tromper lourdement que les dispositions sont prises pour l’organisation d’un scrutin suffisamment fiable et crédible le 07 novembre.
Vous êtes optimiste pour le second tour de la présidentielle en guinée ?
Si chacun joue son rôle, les acteurs les politiques et les membres de l’organisation, il n y aura aucun problème, c’est pourquoi nous au niveau de la CENI, nous allons être le plus transparent possible afin que les deux camps soient traités sur le même pied d’égalité et rien ne se fera à la CENI en leur absence, ils ont tous des délégués avec nous, donc nous ferons tout notre possible pour que ça marche bien. C’est pourquoi quant il y a eu , le week-end dernier, des événements qui ont provoqué le déplacement de certains électeurs de leurs résidences où, ils avaient été enregistrés et affectés dans les bureaux de vote. Il y a également, des électeurs qui se sont retrouvés dans les hôpitaux et qui peut-être, le jour du scrutin ne seraient pas à mesure de faire le déplacement pour aller voter. Donc, il nous fallait prendre un certain nombre de dispositions pour garantir l’exercice du droit de vote de ces déplacés et de ces malades. C’est pourquoi la CENI a mis en place des commissions techniques, le dimanche 31 octobre, pour procéder à l’identifier des malades dans les hôpitaux, mais, également à l’identification des électeurs déplacés des localités de kouroussa, Kissidougou et Siguiri. Nous pensons si les dispositions qui sont prévues étaient entièrement mises en application, que d’ici là, ces électeurs qui se trouvent dans des situations particulières, pourront exercer leur droit de vote le 07 novembre. Comme je l’ai dit nous n’allons pas nous fatiguer de faire le maximum pour que le scrutin du 7 novembre ne soit pas reporté.
Entretien réalisé par Kassim TRAORE