Le Pr. Younouss Hameye Dicko à coeur ouvert: «On ne peut pas aller au changement avec ceux qui n’ont pas su mener le changement»

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Younouss Hamèye Dicko

Avec le Pr. Younouss Hamèye DICKO, Président du RDS et un des responsables de la COPAM, nous poursuivons notre entretien sur les questions brûlantes de l’heure : le changement, le Nord, le pouvoir en place, etc… Suivez !

ZB : Quel est le contenu que vous donnez à ce changement ? Et qu’est-ce qui fait que des élus tel que le Président de l’Assemblée nationale, qui devient par la Constitution Président par intérim, puis Président de la Transition, devrait partir ? Est-ce que vous avez des moyens légaux et légitimes pour le faire partir ?

YHD : Peut-être les moyens légaux, c’est une question autour de la Constitution quand vous parlez des moyens légaux. Il s’agit de la Constitution, il s’agit des institutions en place. Mais nous, nous n’avons posé aucun problème. Pour l’intérim, le Président de la République, la Constitution permet de faire les élections dans 21 jours, ou dans 40 jours, par le Président par intérim. Nous avons dit que la Constitution doit être respectée. Donc le Président de l’Assemblée nationale tel que prévu assure l’intérim pendant 40 jours. Au-delà des 40 jours il n’y a aucune légalité encore moins une légitimité. Légalement, par rapport à la Constitution, l’intérim n’existe plus après 40 jours. Et c’est pour cela que nous avons dit, après ces 40 jours il faut que le peuple malien s’assoit, puisque la Constitution ne marche plus, la Constitution n’existe plus à partir de ce niveau là, il faut que le peuple malien s’assoit pour trouver une solution qui reste collée à la Constitution. Qu’est-ce qui peut permettre d’être collé à la Constitution ? C’est le peuple, ce n’est pas quelqu’un d’autre ! Ce n’est pas la CEDEAO ! Ce n’est pas l’ONU, ce n’est pas l’UA ! C’est le peuple malien qui reste la continuité des lois. C’est lui qui engendre la loi. C’est lui qui engendre la légalité, c’est lui qui engendre la légitimité. A partir du moment où la légalité est finie, nous demandons que la légitimité la prolonge. La légitimité c’est qu’il y ait une telle convention, qu’il y ait des concertations qui permettent de dire : c’est Monsieur Traoré qui continuera la transition, le peuple malien doit se mettre d’accord sur qui doit gérer la transition. Le Président de l’Assemblée nationale n’a plus aucune légitimité à gérer la transition. S’il veut avoir la légitimité de piloter la transition, c’est le peuple qui va le lui permettre. Le monsieur qui va gérer la transition doit être légitimé par une concertation du peuple malien qui va dire c’est monsieur Traoré, c’est monsieur Diarra, en ce moment celui-là aura la légitimité de piloter la transition. Les chose sont tellement simples. Il y a eu un coup d’Etat, qui a été fait contre un régime, ce n’est pas les hommes qui ont incarné ce régime qui vont continuer la transition ! Je pense que c’est le bon sens, ce n’est rien d’autre, ce n’est pas une personne qui est en cause, c’est des principes qui sont en cause. C’est un système qui est en cause. Donc ce n’est vraiment pas, comme les gens pouvaient le penser, que c’est la personne de monsieur Dioncounda Traoré, ce n’est pas lui. En d’autres termes, ce qu’on nous impose, c’est une punition du peuple malien. Pourquoi les gens ont oser faire le coup d’Etat ? Mais ce n’est pas le peuple qui a fait le coup d’Etat. On punit le peuple, et on lui réimpose ce qu’il a refusé, ce qu’il ne veut plus, ce qui n’a pas marché. Parce qu’on maintient une équipe qui gagne, on ne maintient pas une équipe qui perd. Donc c’est ça le vrai problème, la personnalité du Président de la République n’est pas en cause. Si elle est en cause pour certains, pour d’autres ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est de se mettre dans l’esprit du changement et de choisir des hommes et des femmes capables d’apporter ce changement. Donc si vous voulez c’est ça le contenu réel. C’est d’aller au changement et que, on ne peut pas aller au changement avec ceux qui n’ont pas su mener le changement.

ZB : Dans votre dynamique, est-ce que vous prévoyez des solutions de sortie de crise, notamment par rapport au Nord ?

YHD : Bien sûr, tout ce que nous faisons c’est le Nord ! Je crois que pour l’ensemble des Maliens le problème principal c’est le Nord. Mais il est clair que la résolution du problème du Nord dépend aussi des hommes qui sont en charge de l’Etat en ce moment. Et si ce problème n’est pas résolu, le problème du Nord n’aura pas d’acteurs pour le résoudre. Parce que ce n’est pas la CEDEAO qui va résoudre le problème du Nord, ce n’est pas l’UA, ce n’est pas l’ONU. C’est les Maliens qui doivent résoudre le problème du Nord. Si les Maliens n’ont pas un chef sur lequel ils sont d’accord, le problème ne sera pas résolu à notre satisfaction. Donc nous, nous pensons que pour résoudre le problème du Nord, il faut se choisir un chef. Un. De deux, il faut un gouvernement mais le gouvernement existe déjà. Le chef pour le Mali n’existe pas encore. Ensuite il faut engager l’armée pour reconquérir le Nord. C’est-à-dire lui donner les armements qu’il faut. Nous pensons qu’il y a suffisamment d’hommes et de femmes au Mali, pour libérer leur pays. Nous n’avons pas besoin que des troupes étrangères débarquent chez nous. Donc si ces trois conditions sont réunies, nous allons libérer le Nord. Mais on nous refuse d’avoir un chef, la CEDEAO nous refuse d’avoir un chef. C’est tout juste si ce n’est pas la CEDEAO qui nous paralyse, qui nous empêche de réussir la récupération de nos territoires. La CEDEAO doit être une carte maîtresse pour gagner le changement. Elle est devenue aujourd’hui l’agent de paralysie pour le fonctionnement des institutions de la République. Donc voila ce que nous pensons. Notre stratégie pour récupérer le Nord, c’est d’avoir un chef qui va renforcer le gouvernement en place, et que notre armée soit mise dans des conditions pour reconquérir le nord.

 

ZB : Est-ce que vous acceptez ce gouvernement qui n’a pas été mis en place avec le consentement des forces vives de la Nation ?

YHD : Oui, nous acceptons ce gouvernement pour des raisons très simples. Notre souci, c’est la façon dont le Premier ministre allait être désigné. Nous sommes partis à Ouagadougou, avec le Médiateur nous avons fait une déclaration de Ouaga qui contient les raisons de notre adhésion au choix du Premier ministre. C’est le CNRDRE et le Médiateur qui choisissent le Premier ministre dans l’accord cadre. Mais on nous a réunis à cet effet, pour nous demander comment ça doit se faire. Nous nous sommes exprimés sur la manière dont cela doit se faire. Mais que c’est eux qui désignent la personne. Nous avons même suggéré et accepté que ce soit le Président par intérim qui signe le décret. Nous avons accepté aussi que le Premier ministre ait les pleins pouvoirs. D’abord parce que c’est l’usage, dans ces cas là on donne les pleins pouvoirs au Premier ministre. Maintenant il a formé son gouvernement. Je dis que les personnalités doivent être des personnalités consensuelles. Mais en même temps on a donné les pleins pouvoirs au Premier ministre ! Donc il a le droit de choisir ses ministres. Légalement, on ne peut pas dire au Premier ministre pourquoi tu ne m’as pas appelé ? Pourquoi tu n’as pas choisi avec les forces vives. On ne peut pas choisir les ministres avec les forces vives. On peut consulter à la rigueur les forces vives pour qu’elles proposent des ministres. Ça n’a pas été le cas à ma connaissance, mais il avait les pleins pouvoirs. C’est aussi simple que ça. Aujourd’hui les personnalités qui sont au gouvernement, on peut être d’accord ou pas, moi personnellement, je ne peux pas dire que tous les ministres sont mauvais. Il y a de grands ministres dans le gouvernement. Et à la COPAM nous avons dit que nous allons laisser le gouvernement travailler, nous le jugerons à la tâche. Ceux qui ont été choisis par le Premier ministre, il lui appartient aujourd’hui de transformer son effet en but, et c’est ça que nous surveillons. Comme tout gouvernement, quelque soit la personne qui va être nommée Premier ministre au Mali, elle va être surveillée. On va juger sur le résultat. Mais peut-être aussi dans une période aussi difficile que celle-là. On ne peut pas faire de l’équilibrisme avec les ministres. Pour des ministres qui agissent, qui ont une seule direction de libérer le pays, etc. On ne peut pas avoir des dissonances dans le gouvernement en ce moment. Et c’est la raison pour laquelle nous soutenons ce gouvernement. D’abord parce que le Premier ministre en tout cas a été désigné selon les méthodes et la méthodologie préconisées par les forces vives. Le choix de ses ministres, il a les pleins pouvoirs, il les a choisis. Je crois qu’aujourd’hui, tenter de remettre le gouvernement en cause, c’est parce qu’on ne veut pas que le pays avance. Ceux qui ne veulent pas que le pays avancent, cherchent à mettre le gouvernement en cause, ou veulent le mettre en cause, mais pour quelle raison ? Parce que telle personne n’est pas au gouvernement ? Une vingtaine de personnes, il y aura beaucoup de personnes qui seront dehors.

Mais vraiment en toute honnêteté, c’est sur son travail qu’on va le juger, nous à la COPAM. C’est parti c’est parti, comme le coup d’Etat est parti. Maintenant il faut gérer la suite, et c’est ce que nous faisons. Nous suivons tout ce que fait le gouvernement. Et le moment venu nous dirons au gouvernement attention, il y a ça, il y a ça ! Mais nous ne voulons pas qu’on interfère sur l’action du gouvernement pour l’empêcher d’agir.

A suivre dans notre prochaine parution.

Propos recueillis par Mamadou DABO

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2 COMMENTAIRES

  1. Nous sommes plus à ce niveau tu es tombé après nous le pays veut il a besoin de la paix un vieux qui ne mettre les gens dans le sens c’est grave il aimer le calme jaloux

  2. tu sais pauvre esclave du gourma meme si dionkounta etait tué toi tu ne seras jamais je dis bien jamais responsable dans ce pays c’est fini pour toi espece egris que tu es tu n’auras jamais la personnalité du president de la republique son excellence Dionkouda traore ce mot president kalada ni goussou dira agana ni moyga ok

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