Au terme de la formation de 11 de ses éléments par des agents de la police nationale en protection des hautes personnalités (PHP), le PDG de la société de sécurité privée 711, Ouattara Palm Lompo Frédéric Joseph Mohamed, plus connu sous le nom de Bolo Yang nous a accordé une interview dans laquelle il livre l’importance de cette formation.
Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous présenter à nos lecteurs ?
Ouattara Palm Lompo Frédéric Joseph Mohamed : Je m’appelle Ouattara Palm Lompo Frédéric Joseph Mohamed, ceinture noire 4e dan international, plusieurs fois médaillés d’or au championnat national du Burkina Faso plus connu sous le nom de Bolo Yang, tout simplement à cause de mes frappes puissantes qui faisaient beaucoup de KO. J’ai plusieurs fois participé aux différents championnats ouest-africains avec des médailles en poche. De nos jours, je suis le promoteur de la société de sécurité 711 SARL qui est présente dans plusieurs structures privées, étatiques et assure la protection de plusieurs personnalités notamment opérateurs économiques. Nous faisons partie des rares sociétés de sécurité détentrice d’agrément pour porter des armes.
Pourquoi ce nom 711 et quelle est la mission d’un officier de sécurité ?
Ce nom 711 faisait allusion aux 703 communes et 8 régions du Mali en 2010 lors de la création de la société. 711 en anglais “Seven One One Security” est une société qui a été agréée par le ministère chargé de la Sécurité et de la Protection civile. Elle regroupe en son sein des jeunes dynamiques, tous formés suivant le standard Seven One One.
L’officier de sécurité (OS) a pour mission essentielle l’évacuation de l’autorité en cas de danger ou d’agression. Il n’a pas pour vocation d’engager un combat avec l’ennemi. Qui parle d’évacuation parle d’issues de secours. Il doit tout mettre en œuvre pour que les issues de secours soient opérationnelles ou fonctionnelles.
Combien de personnes ont pris part à cette formation ?
Ce sont 11 de nos éléments qui ont pris part à la formation des formateurs en protection des hautes personnalités grâce à des cours théoriques et pratiques sur le terrain. Ces formations ont été dispensées par des instructeurs chevronnés de la police nationale. Au terme de cette formation, il s’agit de doter les apprenants de compétences pour qu’ils soient formés à faire face à toutes sortes d’éventualités dans l’exercice de leurs missions.
En tant que spécialiste, quel doit être la réaction d’un officier de sécurité en cas d’agression ?
En cas d’agression, la réaction de l’officier doit être instantanée. Il doit être plus rapide que son ombre, mais il doit tout mettre en œuvre pour être en situation de légitime défense dans le domaine de la protection, qui n’est rien d’autre que la défense autorisée par la loi en temps réel c’est-à-dire à l’instant T à arme égale et sur un périmètre bien déterminé sinon elle serait assimilée à un acte criminel ou à un cas de vengeance, ce qui est formellement interdit par la loi.
Et si l’officier de sécurité ne respecte pas ce principe de légitime défense que vous évoquez ?
S’il ne respecte pas ce principe, il s’expose à des sanctions disciplinaires qui pourront non seulement le conduire à perdre son boulot mais aussi à répondre devant les juridictions compétentes ; ce qui n’est pas souhaitable.
Des messages à l’endroit de vos éléments et pourquoi cette formation ?
Je ne que peux que les exhorter à rester concentrés sur les sites et à respecter impérativement les consignes sécuritaires. Ils doivent tout mettre en œuvre pour que la formation reste et demeure dans leurs comportements quotidiens car l’ancien président du Burkina Faso Thomas Sankara : disait “Un Militaire sans formation, est un criminel en puissance”. C’est pareil pour les sociétés de sécurité privée.
D’ailleurs, je m’approprie cette pensée pour mieux former mes agents. Permettez-moi également de rappeler que cette formation est partie au-delà de nos attentes. En témoignent les excellents résultats. C’est l’occasion pour moi de remercier le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, l’armée et toutes ses composantes, les directeurs généraux de la police, de la gendarmerie, de la protection civile et tous leurs collaborateurs et surtout les instructeurs qui n’ont ménagé aucun effort pour obtenir ce résultat élogieux. Nous leurs témoignons notre profonde gratitude.
Je ne peux terminer sans saluer vivement les plus hautes autorités en l’occurrence Son Excellence le colonel Assimi Goïta, président de la Transition ainsi que tous les membres du gouvernement sans exception qui s’investissent nuit et jour pour que les citoyens maliens puissent avoir un sommeil paisible.
Un mot de la fin ?
Partant de mes formations en Europe, principalement en Turquie, à Istanbul, où j’ai eu mon attestation internationale en armement et tir avec mention “Excellent”, il est évident de soutenir qu’on ne peut bien évoluer dans ce domaine sécuritaire sans connaître certaines règles comme : contrôle personnel de sécurité (CPS) qui consiste à vérifier le magasin et la chambre de l’arme. Aussi, connaître les règles d’or de l’arme pour éviter toutes situations confuses. Maitriser les trois manipulations essentielles de l’arme. Le chargement, le contrôle du chargement et le retrait de la cartouche. C’est pourquoi, nous tenons à ce que tous nos agents soient formés à l’Ecole nationale de la police. Je tiens à préciser que la communication joue un rôle très important dans le cadre de nos différentes missions qu’elles soient régaliennes ou civiles.
Et dans ces conditions, l’entretien avec une autorité ou un VIP constitue le premier jalon essentiel. L’officier de sécurité doit appréhender les notions sécuritaires avec des arguments solides, tenaces afin de réunir toutes les informations nécessaires sur son autorité et tout ce qui gravite autour d’elle.
Qu’Allah le tout puissant protège et bénisse le Mali, les pays de la sous-région et tous les autres pays du monde entier qui œuvrent pour la paix.
Propos recueillis par Kassoum Théra