Le ministre Ibrahim Ikassa Maïga au sujet de la Journée nationale de la souveraineté retrouvée : «Il s’agit de maintenir la flamme du patriotisme»

7

Pour dénoncer les sanctions injustes de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) contre notre pays, le peuple malien s’est fortement mobilisé le 14 janvier 2022. D’où la décision du président de la Transition d’institutionnaliser le 14 janvier comme «Journée nationale de la souveraineté retrouvée».

Dans cette interview, le ministre chargé de la Refondation de l’État, Ibrahim Ikassa Maïga, explique le sens de cette journée et dévoile les activités qui sont au programme de la première célébration de cet événement

L’Essor : Le 14 janvier a été consacré «Journée nationale de la souveraineté retrouvée» au Mali. La première célébration aura lieu le samedi prochain. Quel sens donnez-vous à cette journée ?

Ibrahim Ikassa Maïga : Le 14 janvier 2022, les Maliens se sont massivement mobilisés, dans un sursaut patriotique inédit, contre les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines imposées à notre nation, à l’issue du double sommet de l’Uemoa et de la Cedeao, tenu le 9 janvier 2022 à Accra, au Ghana pour freiner l’action du gouvernement malien. Qui a décidé de poursuivre la mise en œuvre de la volonté du Peuple malien exprimée à travers les recommandations des Assises nationales de la refondation tenues du 11 au 30 décembre 2021.

Dès l’annonce des sanctions, notamment, la fermeture des frontières entre le Mali et les pays membres de la Cedeao, le gel des actifs du Mali au sein de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), la suspension des transactions commerciales, la rupture des aides financières et le rappel des ambassadeurs, etc, le gouvernement de la République du Mali a, dans un communiqué du 9 janvier 2022, annoncé le principe des mesures de réciprocité, en réaction aux sanctions.

Dans le même sens, le président de la Transition a lancé un appel au Peuple malien, pour une mobilisation patriotique de toutes les couches socio-politiques pour la défense de la souveraineté nationale.

Le vendredi 14 janvier 2022, ce sont plus de quatre millions de personnes qui se sont mobilisées à Bamako, dans les régions et localités de l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur, pour dénoncer ces mesures et réaffirmer l’attachement du Peuple aux idéaux du changement et du renouveau défendus par le gouvernement de Transition pour la restauration de la souveraineté nationale et la Refondation de l’État.

Ainsi, cette journée revêt une importance symbolique au regard de l’impact de cette manifestation historique, sur la vie de la Nation notamment le renforcement de la résilience des populations, l’engagement du Peuple pour le respect de la souveraineté du pays, l’éveil de conscience. D’où son institutionnalisation par le président de la Transition, lors de la session du conseil des ministres du 30 novembre 2022, comme « Journée nationale de la souveraineté retrouvée ».

La célébration de l’anniversaire de cette grande mobilisation est prévue le 14 janvier 2023, en vue de renforcer le sentiment patriotique et magnifier la souveraineté retrouvée du Mali qui repose désormais sur les trois principes définis par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, conformément à la vision du Peuple malien, à savoir : le respect de la souveraineté du Mali ; le respect des choix stratégiques et de partenariats opérés par le Mali ; la défense des intérêts vitaux des populations maliennes dans toutes les décisions prises.

L’Essor : Quelles sont les activités prévues à cette occasion ?

 Ibrahim Ikassa Maïga : Cette commémoration vise à mener plusieurs activités ayant trait aux objectifs suivants : renforcer le sentiment patriotique ; célébrer le drapeau national, emblème de la patrie ; saluer le courage, la détermination et la résilience des Maliens ; renforcer la conscience d’appartenance à la Nation malienne ; réaffirmer l’attachement à la souveraineté.

Il s’agit, entre autres, de l’animation des leçons-modèles et jeux concours en milieu scolaire et préscolaire sur les thèmes du patriotisme, la souveraineté, la résistance nationale et la refondation de l’état ; la montée des couleurs ; des conférences-débats, des visites aux forces vives de la nation, des dons de sang pour les blessés de guerre et des prières et bénédictions pour la Nation, en présence des membres du gouvernement, à Bamako, dans les capitales régionales, mais aussi dans les représentations diplomatiques.

D’ores et déjà, il s’agit de maintenir la flamme du patriotisme et de la défense de notre souveraineté retrouvée et de notre indépendance nationale, pour permettre aux Maliennes et aux Maliens de poursuivre leur idéal de changement pour la refondation de notre Nation.

L’Essor : Journée de la souveraineté retrouvée : est-ce à dire que notre pays n’était pas souverain ? Quid des efforts consentis par nos pères fondateurs ?

Ibrahim Ikassa Maïga : C’est d’ailleurs un des meilleurs créneaux pour rendre un vibrant hommage aux pères de l’indépendance, qui de par leur patriotisme et dévouement, ont arraché notre accession à la souveraineté internationale. Oui, les célébrer à travers un rappel historique des faits ayant conduit le pays à l’indépendance, toute chose qui permettra à la jeune génération de savoir davantage d’où vient leur pays et quel doit être sa direction.

Aujourd’hui, ce que vit et traverse notre nation est historique et s’inscrit en droite ligne de la vision et de l’esprit du combat héroïque de nos pères fondateurs.

L’Essor : Dans le cadre de la refondation de l’État, le patriotisme est autant prôné. Est-ce à dire qu’il va être intégré dans notre système éducatif ?

Ibrahim Ikassa Maïga : Absolument, il le faut. Et nous sommes avec le projet de Programme national d’éducation aux valeurs qui est une volonté manifeste des plus hautes autorités de notre pays, afin d’aboutir à la construction d’un citoyen de type nouveau dans la perspective du projet Mali kura, de reconstruction de la citoyenneté, de l’état et de la Nation.

L’objectif est donc de concevoir un programme d’enseignement et d’éducation civique, morale et patriotique sur le respect des valeurs et de la bonne gestion du bien public. C’est aussi la raison pour laquelle, les leçons modèles ont été initiées au titre de la commémoration de cette journée du 14 janvier.

L’Essor : Qu’attendez-vous du peuple malien pour cette célébration ?

Ibrahim Ikassa Maïga : C’est de les inviter au sursaut patriotique pour la défense de la patrie car dans le Mali refondé chaque Malien est un soldat pour la souveraineté et l’indépendance. Aussi, le chemin est épineux, rien ne sera plus comme avant. Il va falloir dans un élan de solidarité, soutenir la transition, faire des sacrifices encore avant qu’on ne commence à profiter des fruits des efforts en cours pour le bonheur du peuple.

In fine devons-nous garder, constamment à l’esprit que le processus de refondation repose nécessairement sur des valeurs qui fondent le vivre ensemble, l’appartenance à une communauté de destin, l’amour de la patrie, la protection du patrimoine national, la sauvegarde de l’intérêt général qui passe nécessairement par les hautes orientations du président de la Transition; à savoir :  l’affirmation de la souveraineté et de la dignité, le libre choix de nos partenaires stratégiques et des intérêts bien compris de notre peuple. Par la grâce de Dieu, nous relèverons tous ces défis

  Propos recueillis par

Massa SIDIBÉ

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. Ce que nous avons retrouvé ce 14 Janvier n’est pas la souveraineté.
    Nous avons retrouvé un jour férié de plus. Nous avons fait un pas de plus dans la fainéantise et la paresse. Un pas dans le populisme. Un pas dans le mensonge. Un pas dans la misère.
    Nous ne trouverons pas notre souveraineté dans le refus du travail, l’agitation du drapeau, la vocifération et la vindicte. Notre drapeau ne trouvera sa dignité que dans le fruit du travail.
    les pays qui sont aujourd’hui souverains et vers lesquels nos jeunes se dirigent en se jetant dans la mer au péril de leur vie n’ont pas décrété un jour férié pour célébrer leur souveraineté.
    Seul le travail et la discipline nous rendra souverain. Tout autre démarche relèvera de guignolade.
    Au lieu de vociférer contre la France, la Cote d’ivoire le Niger, la Cdeao, l’ONU, l’UEMOA et le monde entier, on ferait mieux de se battre contre la pauvreté, l’ignorance et la laideur de notre environnement.
    Un Pauvre n’est ni respecté ni craint et encore moins souverain.
    Comment retrouver la souveraineté dans la misère ?
    N’est ce pas une foutaise de décréter une journée de souveraineté retrouvée au moment même où 3/4 du territoire national est hors de contrôle, les écoles fermées, le commerce perturbé, les transports interdits, la liberté entravée, l’agriculture la pêche et l’élevage rendus impossible par l’insécurité ?
    Qui a eu cette folle idée au sein de ce gouvernement ?
    Il ne s’est pas trouvé une seule personne pour signaler l’incongruité de cette journée ?
    E ALLAH !!
    Qu’est ce que nous avons fait au bon Dieu pour avoir au sommet de notre pays la fine fleur de l’incompétence incarnée ?
    Né DABALI-BANA

  2. Je ne trouve pas très pertinent qu’il faille décréter chômé et payé cette journée , car elle ne survivra pas aux besoins efficients de notre économique , il n’y pas de souveraineté magique sans travail , un pays qui produit peu ne fait que réduire ses marges de manœuvres .je crois qu’il faut tenir le discours de vérité aux maliens et les appeler à plus d’efforts et de responsabilités dans le travail pour enfin espérer un Mali meilleur pour des générations futures .

  3. Kakobe ke, kakobeke Maliba ban na djon gna ma! Aissatou je ne sais pas quel pays est de loin en retard, mais un jour ferie ne va pas faire une difference dans la vie d’un Homme ou d’une nation! Rien ne vaut que la dignité humaine et la souverainite d’une Nation!

  4. Oui Ibrahim IKASSA MAIGA, vous avez parfaitement raison, mais, mais, mais les dirigeants de notre pays depuis la nuit des temps créent trop d’injustices entre les fils et filles de notre espace autonome qu’est le Mali et c’est ce qui rend difficile le maintien de cette flamme du patriotisme. Il y a des maliens qui croient qu’ils sont plus maliens que les autres et tant que de tel sentiment existe, il y aura toujours des frustrés et ce qui fait mal, les autorités de ce pays montrent à suffisance qu’il y a effectivement des maliens indispensables et plus prioritaires que d’autres. Il faut rapidement casser de sentiment d’existence de deux groupes de maliens, l’un plus malien que l’autre, c’est regrettable. Il y a des très mauvais maliens qui n’ont posé des actes de destruction des institutions de ce pays depuis très longtemps, mais nous continuons à les voir ces personnes sur nos écrans en donneurs de leçons, cela s’appelle se moquer des maliens sincères. Il est temps et grand temps que cela cesse rapidement afin de nous rassurer pour la mise en place de ce Malicoura.
    « Que cette journée de jumma commence avec pleine de bonheur et d’espoir. Qu’Allah nous donne plus de foi et de force pour l’adorer plus et espérer ses bénédictions. Allah protège nous et nos familles des épreuves de l’existence. Allah donne nous la baraka de nous entraider dans l’accomplissement des bonnes œuvres, de la piété et de ne pas nous entraider dans les pêchés et transgression. Meilleure santé aux malades. Repos éternel aux défunts. Paix au Mali. Acar TOURE

  5. CHOMER ET PAYER LE 14 JANVIER C’EST VRAIMENT UN JOUR DE TROP. AU ALI ON A TROP DE JOUR FERIE. TENIR TETE DEVANT LA CEDEAO, LA FRANCE ET SES ALLIES A TRAVERS UNE LUTTE COMMUNE C’ EST CE QUI FAIT D’UN PAYS UNE NATION. C’EST çA LA DEFINITION MEME DE LA NATION ET LE MALI EST UNE NATION. SI NOUS VOULONS ETRE DANS LE CONCERT DES PAYS QUI AVANCE TRAVAILLONS BEAUCOUP DANS L’IMPARTIALITE CAR SEUL LE TRAVAIL PAIE. TROP DE JOUR FERIE DANS UN PAYS C’EST VRAIMENT UNE BOMBE A RETARDEMENT SURTOUT UN PAYS QUI EST DEJA DE LOIN EN RETARD.

Comments are closed.