Le maire adjoint du Grand Lyon au Mali : «Nous souhaitons la libération rapide du maire de Bamako»

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Dans le cadre de la coopération entre les deux villes, le Grand Lyon a dépêché une délégation à Bamako, la semaine dernière pour le raffermissement des relations. A cette occasion, nous avons eu un entretien avec  l’Adjoint au Maire du Grand Lyon, Hubert Julien-Laferrière, qui, au-delà des objectifs spécifiques de leur mission, a exprimé son soutien au Maire du District, Adama Sangaré, dont il souhaite la libération immédiate.

 

Le Prétoire : Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Hubert Julien-Laferrière, maire adjoint du Grand Lyon, vice-président du Grand Lyon  en charge de l’action internationale, aussi de la coopération décentralisée entre le district de Bamako et le Grand Lyon

 

                       

Pouvez-vous nous parler de l’objet de votre visite à Bamako ?

Notre visite a trois objectifs. Il s’agit d’abord de renforcer la coopération bilatérale qui existe entre nos deux territoires depuis environ 15 ans. Cette année qui est particulièrement difficile pour le Mali, nous souhaitons être encore plus solidaires avec Bamako après le conflit qu’a subi le Mali. Car Bamako doit répondre à d’énormes défis, en particulier celui de l’urbanisation. Je tiens à souligner que notre coopération prend en compte à la fois l’appui aux services urbains du district de Bamako s’il y a la nécessité de gérer les questions sanitaires, en particulier les déchets, et l’assainissement. Mais aussi nous aidons Bamako à répondre à ce défi énorme qui est l’urbanisation. Avec plus de 100.000 habitants par an, on parle d’un doublement de la population de la ville de Bamako en dix ans. C’est pour dire que le défi est grand. Avec cette croissance démographique très rapide, il y aura un développement anarchique de la ville. Et de plus en plus de nombreuses personnes vont habiter la capitale sans les services essentiels qu’un maire doit à ses citoyens. Pour prévenir cette situation, nous allons travailler avec les autorités municipales de Bamako pour les aider à planifier son développement à l’horizon 2030. C’est pour cela que nous mobilisons l’agence d’urbanisme du Grand Lyon pour contribuer à la création d’une agence d’urbanisme à Bamako qui permettra de planifier ce développement.

 

 

L’autre volet de notre mission, nous sommes venus avec un projet important de formation de cadres opérationnels qui vont contribuer à la reconstruction du Mali. C’est pour cela que nous sommes venus avec le directeur de l’école de référence en France qui forme les cadres de l’humanitaire et de développement. Avec lui, nous allons développer un programme de formation de cadres,   de 15 à 20  par an. Ceux-ci ne vont pas travailler à l’étranger mais  contribuer au développement de leur pays.

N’oubliez pas que notre mission se situe dans un contexte post-conférence de donateurs où la communauté internationale s’engage à hauteur de 3 milliards d’Euro pour le développement du Mali. Donc, lors de  mon rendez-vous avec le  ministre de développement français, je vais lui rendre compte de notre mission au Mali et plaider en faveur des collectivités territoriales  maliennes. Parce que c’est important que l’aide publique au développement transite au moins en grande partie par les collectivités territoriales. Car c’est quand on gère l’aide publique au niveau local qu’on  fait des projets concrets.

 

Vous venez de tracer les perspectives de vos relations avec la ville de Bamako, mais dans le passé avez-vous eu à faire des réalisations concrètes ?

On a déjà travaillé,  en particulier dans le domaine de l’assainissement. Dans certains quartiers de Bamako comme Sogoniko, qui n’est qu’une partie de la ville, nous avons financé les travaux d’aménagement. Si on veut avoir plus de résultat, il faut qu’on travaille à la fois sur l’investissement mais aussi sur le renforcement de la maîtrise d’ouvrage et la capacité du District à gérer ce service. Les résultats ne sont pas trop visibles, mais ça fait déjà un moment qu’on travaille avec l’agence d’urbanisme pour aider à planifier l’urbanisation de Bamako à long terme et on ne peut pas voir ces résultats tout de suite.

 

 

On parle de l’urbanisation de Bamako, au même moment, le maire du district de Bamako, Adama Sangaré, est privé de sa liberté, bénéficie-t-il de votre soutien ?

Le Maire Adama Sangaré est un ami, c’est quelqu’un avec qui nous travaillons depuis très longtemps. Bien sûr ! nous lui apportons notre soutien en espérant qu’il recouvre sa liberté le plus vite possible. Il est en détention préventive, c’est à dire qu’il n’y a pas encore eu de jugement. Je ne veux pas me prononcer sur le fond du dossier. Je crois qu’il faut que la justice fonctionne, mais là, elle ne fonctionne pas, puisqu’il y a une  détention provisoire, il n’y a pas de jugement. C’est cela qui est un tout petit peut gênant. Il faut qu’il y ait soit une libération ou une décision de justice rapidement.          J’espère qu’après l’élection présidentielle, les choses vont se décanter si ce n’est pas avant. Encore une fois, je ne veux pas me prononcer sur le fond, je ne connais pas le dossier pour lequel il a été incarcéré. En tout cas,  je sais que c’est un bon maire et je souhaite que les choses puissent se régler très rapidement.

 

Par rapport au soutien au Maire du District, vous venez d’émettre des souhaits. Allez-vous entreprendre des actions concrètes pour contribuer à sa libération?

Avec d’autres collègues élus de France, nous allons entreprendre une action, pas pour demander sa libération mais pour demander des explications. Car une détention provisoire n’est jamais trop bonne. Il faut que la justice d’une manière indépendante se prononce ou qu’il soit libéré.

Oumar KONATE   

 

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