La quatrième édition du Salon national des inventions et innovations technologiques qui vient de se dérouler du 18 au 21 octobre au Centre international de conférences de Bamako, a enregistré un véritable succès.
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En tout cas, c’est ce qui ressort de l”entretien que le directeur du Centre malien de promotion de la propriété industrielle, Idrissa Ly, a bien voulu nous accorder. Plus de 100 produits ont été présentés avec 78 stands. L”ambition de Idrissa Ly, c”est d”aller vers un salon d”excellence.
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L”Indépendant : Pourquoi l”idée d”organiser un Salon national des inventions et innovations technologiques ?
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Idrissa Ly : Un salon national pour les inventions et innovations technologiques s”explique par le fait que depuis quelques années, les pays africains ont décidé, à travers leurs Chefs d”Etat, d”institutuer une journée africaine de la recherche et de l”innovation. C’est ainsi que les pays de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) qui regroupe 16 pays, ont décidé d”instaurer un espace qui permet aux jeunes d”être connus. C”est ainsi que l”idée du Salon est née.
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Le Mali a commencé son expérience depuis 2001. La quatrième édition vient de se dérouler. Le Salon vise essentiellement à promouvoir la créativité et l”activité inventive au Mali. Il permet également de faire connaître les œuvres et les auteurs et d”instaurer un espace d”échanges entre les créateurs et tous ceux qui peuvent être leurs partenaires (financiers et techniques). Il permet, ensuite, au public d”apprécier l”inventivité et de faire la promotion des œuvres que nous avons créées.
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Il faut dire que la présente édition nous a mobilisé pendant plusieurs mois. Une équipe d”organisation a été mise en place. Nous avons également constitué un jury sur la base des propositions de différents services. Ils ont travaillé pour préparer l”ensemble des activités autour du Salon. Il s’agit des expositions, mais aussi des débats, des conférences, des causeries, des communications et des échanges. Il s’agit également d’une activité intense de communication. Il y a aussi le relationnel où il faut prendre des contacts avec des partenaires qui peuvent être techniques et financiers. Dans un premier temps, nous avons voulu organiser le Salon avant le mois du carême, parce que la date initiale était le 13 septembre, consacrée à la Journée africaine de la Propriété intellectuelle. Malheureusement, cette date est tombée sur le mois béni de Ramadan. Les partenaires ont souhaité ne pas organiser un tel événement pendant cette période. Le deuxième report a permis d’organiser le Salon sur la période allant du 18 au 21 octobre. Ce qu”il faut savoir, habituellement, nous organisons ce salon pendant plusieurs jours, souvent une semaine.
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Le contexte financier n”étant très bon, nous avons préféré faire un salon sur quatre jours. Je pense que l”édition 2007 s”est très bien passée. Nous avons eu 78 stands, plus de 100 produits ont été présentés. Tous les domaines de la recherche étaient présents, de la mécanique jusqu”à l”agro-alimentaire en passant par l”électronique et d”autres types d”inventions.
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Nous avons identifié huit domaines de recherches. Pendant les quatre jours, les gens ont pu apprécier le géni créateur du Mali. Beaucoup de personnalités se sont déplacées, cette année, pour rehausser l”éclat de la cérémonie. Elles ont apprécié le travail qui a été abattu avant de faire des suggestions.
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Il faut dire que certains objectifs ont été parfaitement atteints même si nous avons du travail à faire sur d”autres plans.
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Si l’on vous demande de tirer le bilan, que diriez-vous ?
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Ceux qui me connaissent le savent, je suis très exigent par rapport à ce que moi-même je fais. Je veux dire que le bilan, si nous devons le noter, est moyen. Je n”ai pas beaucoup d”éléments comparatifs par rapport aux salons antérieurs. Par ailleurs, il faut que le Salon soit véritablement national, autrement dit que tous les chercheurs et les inventeurs du pays profond, soient au rendez-vous. Nous ne sommes pas arrivés à réussir ce travail. Faute de moyens. Il faut que nous soyons à même de relever ce défi pour que le bilan soit très bon. J”imagine qu”au fur et à mesure qu”on avance, il faut qu”on améliore la qualité. Je pense qu”il est bon également que nous allions de plus en plus vers un salon de l”excellence. En somme, il s’agit de voir comment arriver à avoir les meilleurs produits et à les présenter dans les meilleures formes pour que ce soit très attractif afin que l”appréciation du jury puisse être une appréciation sans équivoque. Il y a également le problème de communication. Si l’on écoute les uns et les autres, ils estiment que le Salon a été une véritable réussite. Nous, nous préferons une appréciation mitigée avant de dresser le bilan global.
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Peut-on connaître les différents prix décernés à l’occasion de cette édition?
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Nous avons décerné trois prix lors de cette édition. Le grand prix du Salon a été financé par l”OAPI. Il porte le nom du Président de la République. Ce prix, d”une valeur d”un million de FCFA, est accompagné d”une médaille d”or offerte par l”Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle.
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Le deuxième prix a été financé par le ministre de l”Economie, de l”Industrie et du Commerce d”un montant de 500 000 FCFA.
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Le troisième prix a été offert par le ministre de l”Artisanat et du Tourisme. Il est d”une valeur de 250 000 FCFA. Nous avons également deux prix spéciaux. Il s”agit du prix de la meilleure invention féminine, d”une valeur de 250 000 FCFA plus une médaille et le Prix du jeune inventeur d”un montant de 250 000 FCFA. On aurait pu avoir d”autres prix spéciaux. Mais à cause de la modicité de nos moyens, nous nous sommes limités à cela
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Le Grand prix a été remporté par Kalifa Sacko pour son l”invention portant sur la décortiqueuse de maïs "Kabawôrôlaw jigui". C”est Alpha Sidi Cissé qui a enlevé le deuxième prix pour son œuvre portant sur "le procédé de vote par positionnement et son dispositif d”application pour automatiser les opérations électorales". Il se trouve que la même personne avait remporté un prix aux précédents salons sur un outil presque similaire. Il est entré en contact avec des partenaires afin de présenter ses produits à d”autres salons internationaux. C”est ainsi que lui-même a critiqué sa propre œuvre. Finalement, il a remodifié son produit. Il était sur un système informatique électronique qu”il a carrément transformé en manuel et en mécanique.
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Pour nous, même si l”œuvre n”est pas totalement nouvelle, nous pensons que le produit qu”il a obtenu est nouveau. C’est peut-être un exemple de modèle d”utilité, à cause de la capacité de l’auteur à transférer et à transformer une œuvre originale en une œuvre nouvelle. Le jury a ainsi apprécié comme étant une œuvre qui a été véritable bouleversée.
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Le troisième prix est allé à Diango Cissé qui avait un dispositif manuel de commande des feux tricolores et les supports didactiques en langue nationale pour la maîtrise du code de la route.
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Au moment où nous décernions ce prix, Diango était en Guinée Bissau pour représenter le Mali avec un autre produit à un Salon international. C”est Mme Soumaré Kagoro Traoré qui a enlevé le prix de la meilleure invention féminine portant sur "Encens sans feu ni fumée". Beaucoup de gens ont apprécié ses produits. Le meilleur jeune inventaire s”appelle Mlle Zéïnaba Koné qui a inventé un nouveau type d”aliment bétail dénommé «surprise bétail».
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La chance pour ces lauréats, c”est que nous allons les accompagner et les conduire dans les salons africains et internationaux. C”est donc le travail de suivi que nous allons faire.
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Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées au cours de ce Salon ?
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L”organisation de ce genre d”événement a toujours rencontré des difficultés. Honnêtement, celles que nous avons rencontrées n’étaient pas insurmontables. Cela est dû au fait que les gens étaient très engagés.
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Les partenaires ont été aussi disponibles à temps. Il faut également saluer le fait que les médias nous ont aidés. Ce qu”il faut retenir, c”est qu”au regard de nos fortes ambitions, il nous a un peu manqué de grands moyens. Dans tous les cas, nous sommes là pour chercher les moyens. Et ce n”est pas seulement sur l”Etat que nous allons compter.
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La prochaine édition est prévue dans deux ans. Elle doit se tenir courant septembre 2009. La date précise va être dégagée par le ministère de l”Economie, de l’Industrie et du Commerce et la commission d”organisation. Pour nous, l”édition 2009 commence déjà parce que nous allons monter ce projet. Nous avons le temps pour démarcher les partenaires afin de mettre le dispositif en place à temps, pour ne pas subir les pressions de dernière minute.
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