Le DG de l’Agencer nationale pour l’emploi (ANPE) : « Jeunes, ce n’est pas en restant à la maison que vous trouverez de l’emploi »

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L’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE) vole de succès en succès. Après la tenue de la 20ème session du Conseil d’Administration, le Directeur général Moussa Makan Sissoko dans une Interview qu’il nous a accordée, parle  des grands axes débattus lors  de ladite session,  des futures orientations et des perspectives de l’Agence.

Le Combat : Quels sont les grands axes abordés au cours de la 2oème session du Conseil d’Administration  de l’ANPE?

Moussa Makan Sissoko : Le 20ème  Conseil d’Administration avait, à son ordre du jour, l’examen et l’approbation du compte 2010 et l’adoption du plan stratégique de développement. Il ressort de l’examen du compte 2010 que le programme d’activité de l’année dernière a été exécuté à 98% pour un budget qui s’élève à peu près  à 2 milliards 700 mille francs CFA. Et le plan stratégique de développement étant un plan quinquennal qui a pour vocation de faire de l’Agence, l’instrument essentiel de la politique de la mise en œuvre de l’emploi en renforçant les moyens d’intermédiation qui est le cœur de notre métier. De ce plan stratégique, je pense que nous arriverons à faire de l’ANPE, l’instrument idéal d’insertion des jeunes dans la vie active.

Quels sont les perspectives en cours au niveau de l’ANPE ?
La première perspective est d’abord la mise en œuvre de ce plan stratégique de développement. Ensuite, au cours de l’exercice 2011-2012, nous allons renforcer nos moyens pour élargir la stratégie taxi ; en renforçant le parc taxi urbain avec la mise en place des minibus de transport en commun. Nous allons également continuer la mise en œuvre des résolutions du 1er salon malien des mets qui concerne la création des moyens de restaurant sur toute l’étendue du territoire national, qui représenteront en priorité les plats maliens que nous allons essayer d’introduire dans la carte des grands hôtels du Mali. Car il faudra que le tourisme qui débarque chez nous découvre les spécialités maliennes, plutôt que celles auxquelles il est habitué. C’est ça notre ambition.

Il est prévu un développement de l’aquiculture, l’élevage de lapins ; la production de semence de pommes de terre qui doit atteindre sa vitesse de croisière si l’on sait que tous les semences consommées sont importées. Il s’agit d’avoir une production nationale, donc une multitude d’activités.

Tout ça, bien sûr, autour de notre activité classique qui est l’intermédiation de placement d’étude sur le marché de travail.

En matière de création d’emploi, quels sont les défis relevés ainsi que ceux en instance?

En faite, il faut savoir d’abord  que ce sont les entreprises qui créent les emplois. Donc, nous au ministère de l’emploi, n’avons pas vocation à créer d’emploi. Nous avons vocation à aider les gens à s’insérer dans les entreprises et donc nous avons plus de pouvoir de mettre en place des moyens pour assainir le climat des affaires pour permettre la création d’entreprise. Plus les entreprises se créent, nous créons des emplois pour les nationaux, donc le défi qu’il y a, c’est que par rapport au peu d’emplois existant, il faudra faire en sorte que les Maliens aient la qualification nécessaire pour occuper ces emplois, parce qu’il y a beaucoup d’emplois au Mali pour lesquels les Maliens n’ont pas les qualifications nécessaires. Ce sera donc le premier défi des autorités d’assurer l’adéquation entre la formation et l’emploi. Car c’est aussi notre étude qui nous permet d’identifier les besoins de l’entreprise, afin d’informer le pouvoir public pour pouvoir orienter la politique de formation professionnelle pour la satisfaction des besoins de ces entreprises.

Ensuite aider, autant que faire se peut, aider tous ceux qui ont des idées de projet, pour créer des entreprises. Parce que s’il n’y a pas d’entreprise, il n’ y a pas d’emploi. Nous avons aussi vocation à mettre en place des mécanismes pour aider les gens à créer leur entreprise, soit en finançant nous même les petits projets, soit en donnant la garantie permettant aux jeunes d’aller vers les banques pour mettre en place des projets de PME-PMI.

Quel bilan faites-vous, en matière de création d’emplois ?
Le bilan est satisfaisant parce que cette année quand même, nous avons réussi à peu près 7.000 demandes d’emploi et on a pu placer, à peu près 3.000 jeunes soit au moins 50% des demandes reçues dans les entreprises. Nous avons fait, en plus de cela, un financement direct qui s’élèvent à presque 8 milliards de FCFA d’investissement si l’on prend en compte tout ce que nous avons mis en place pour le renouvellement du parc taxi avec les banques et tout ce que nous avons réussi à mettre en place au niveau de la bourse de l’emploi et de la formation professionnelle dont la 1ère   édition est en train d’être bouclée et dont la seconde édition sera lancée à partir de septembre prochain. Donc, le bilan est globalement satisfaisant et comme on le dit : on peut toujours mieux faire. Il est certain que l’Etat a pour ambition de trouver le maximum de travail pour les Maliens, si nous demeurons convaincus que la première méthode pour lutter contre la pauvreté est un emploi, et un emploi décent avec des revenus permettant à chacun de vivre dignement.

Peut-on savoir les orientations futures de l’ANPE ?

L’Agence a pour vocation première le placement. Nous voulons faire en sorte que le recrutement se fasse dans la clarté, la transparence et que toutes les offres d’emploi publics et privés, soient publiées pour que tous les Maliens soient au même niveau d’information. Que chacun sache qu’un poste  est vacant à tel niveau sur l’ensemble du territoire national !

 Et comme nous avons constaté que les gens ne viennent pas à l’Agence, nous allons partir vers eux, recenser leurs besoins et les aider. Mais surtout les former et chercher du travail pour eux. Parce que les gens ne savent même pas qu’il faut chercher du travail. Il y a des spécialistes en technique de recherche d’emplois qui sont là, qui vont aider les jeunes à se prendre en charge, car ce n’est pas en restant à la maison qu’ils vont trouver du travail. L’Etat n’est pas censé savoir que vous êtes disponibles sur le marché, c’est à vous de faire l’effort de venir à l’Agence. Maintenant nous allons déployer les moyens sur l’ensemble du territoire pour aller recenser ceux qui n’ont pas fait l’effort de venir vers nous car cela aussi fait partie de notre mission.
Interview réalisée par Paul N’guessan

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