Pouvez-vous présenter brièvement le Programme dont vous êtes le coordinateur ?
Le Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) a démarré en 2010 et se poursuivra jusqu’en décembre 2016. Il a pour objectif sectoriel de contribuer à l’accroissement de la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté dans sa zone d’intervention. Son objectif spécifique est de contribuer, de façon durable, à l’augmentation de la production rizicole et des autres productions agro-sylvo-pastorales et piscicoles.
Dans quelles zones le PDI-BS intervient-il ?
Le PDI-BS intervient dans les zones de Maninkoura (ODRS), avec la réalisation d’un Agricole à Kourouba et la consolidation des aménagements existants (Pistes et Périmètre). Dans le Moyen Bani (Bla/San), nous procédons à l’extension des terres aménagées (10 540 ha) autour du seuil de Talo. A Djenné, le programme est présent avec la construction du barrage-seuil de Djenné et l’aménagement (14 000 ha) des casiers de Djenné, Kandara, du périmètre de Sarantomo (1 000 ha) et diverses infrastructures socio-économiques et de désenclavement.
Il faut ajouter qu’à terme, le Programme permettra aussi l’aménagement de 6. 820 ha de bourgoutières pour le développement de l’élevage, 554 ha de cultures maraîchères et 270 ha de mares et étangs piscicoles. Dans le cadre de ses activités, il est prévu des mesures d’accompagnement, permettant l’atténuation et la bonification du Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES), de favoriser l’implication des bénéficiaires et particulièrement des femmes et des jeunes, des services techniques de l’Etat et des prestataires privés, dans le processus de gestion du Programme ainsi que le renforcement des capacités de tous les acteurs. Il faut noter que le programme touchera directement près de 12.000 exploitants Agricoles, soit environ 100.000 à 110.000 personnes.
Pouvez-vous faire un rappel des sources de financement et des composantes du Programme ?
Le Programme est cofinancé par la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la Banque Islamique pour le Développement (BID), la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), la Banque d’Investissement et de Développement Communautaire Ouest Africaine (BIDC), la Banque Mondiale, le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), le Fonds Saoudien pour le Développement (FSD), le Fonds Koweitien pour le Développement Economique (FKDEA), le Fonds de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (F/OPEP), Exam bank de Corée et le Gouvernement du Mali. Le PDI-BS est structuré en quatre composantes : le Développement des Infrastructures de Production, l’Accroissement de la Production, et de la Productivité Agro-sylvo-pastorale et Halieutique, le Renforcement des Capacités et l’appui aux initiatives locales et la Gestion du Programme.
En 2012, avec la crise qui a secoué le Mali, le Programme a enregistré une rupture. Malgré cela, vous avez obtenu des résultats non négligeables…
C’est vrai que nous avons obtenu quelques résultats importants, malgré les difficultés connues suite aux évènements du 22 mars 2012. Il s’agit notamment de l’étude technique du seuil de Kourouba dont les dossiers d’appel d’offre ont été préparés. Les travaux du seuil de Kourouba ont été répartis en deux lots distincts. Le lot I concerne la construction du seuil avec deux volets (génie civil et pont métallique) et le Volet clapet mobile. Le lot 2 concerne la mini-centrale hydro-électrique. Le Dossier de pré-qualification des entreprises pour le lot 1 a été élaboré et transmis à la BAD pour avis en septembre 2014 et l’avis de cette dernière est attendu.
Dans le cadre de la mobilisation parallèle des ressources nécessaires au financement de la mini-centrale hydroélectrique de Kourouba, le Coordinateur de l’Unité Locale a rencontré le Chef de Division des infrastructures et le Chef Division Etudes de la Direction Nationale de l’Energie sur le programme de Valorisation à Grande Echelle des Energies Renouvelables pour les pays à faible revenu (SREP-Mali) pour le développement du secteur avec l’appui de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de la Banque Mondiale (BM). Le site de Kourouba est retenu dans ce projet pour l’étude et la construction d’une mini-centrale hydroélectrique. Un bureau allemand a été recruté pour mener l’étude.
Dans le cadre des travaux de consolidation du périmètre et des pistes rurales de Maninkoura, le recrutement du bureau d’étude est en cours. Le dépouillement et l’analyse des offres techniques ont été effectués en janvier 2014. Le Rapport d’analyse des offres a été transmis le 12 mars 2014. Les travaux pourraient démarrer au second trimestre de 2015, après la campagne agricole.
Concernant le Moyen Bani : les prestations relatives à l’étude ont démarré le 23 juin 2014 pour une durée de 06 mois, dans le cadre de la convention avec l’AGETIER. Le lancement du Dossier d’Appel d’Offres des travaux est prévu pour le premier trimestre 2015.
Venons-en à ce qu’on qualifie de grands travaux dans la zone d’intervention du PDI-BS. Comment se présente la situation ?
En ce qui concerne le seuil de Djenné, les travaux de construction sont en cours. L’état d’avancement physique est de 69, 11% pour un délai consommé de 68,92%. Le financement du lot 1 est assuré conjointement par le FAD (27,57%), le Fond Koweitien (36,83%), la BADEA (25,58%) et la BIDC : (10,02%).
Pour les travaux de construction des voies d’accès et des digues de protection en rive gauche et en rive droite du Bani, le marché a été attribué à l’entreprise Mamadou Konaté (EGK) pour un délai d’exécution de 24 mois.
L’état d’avancement des travaux à la date du 31 octobre 2014 est estimé à 92% pour un délai consommé de 78,77%. Le marché des travaux d’aménagement du casier rizicole de Djenné (5.670 ha) a été attribué à l’entreprise Générale Mamadou Konaté « EGK » pour un délai d’exécution de 24 mois. L’état d’avancement des travaux à la date du 31 octobre 2014 est estimé à 91,35% pour un délai consommé de 81,64%. La fin prévisionnelle des travaux est mars 2015. Les travaux d’aménagement du périmètre de Sarantomo (984 ha) ainsi que de l’ouvrage de contrôle du Pondori sont exécutés par l’Entreprise Abdoulaye DIAWARA (EAD) pour un délai d’exécution de 24 mois. Les travaux ont démarré le 1er février 2014.
L’Etat d’avancement des travaux à la date du 31 octobre 2014 est estimé à 43,60% pour un délai consommé de 38%. La fin prévisionnelle des travaux est mai 2016. Il y a aussi la mise en œuvre du Plan d’Action de réinstallation des populations (Djenné). La réception provisoire des travaux du lot 2 des infrastructures socio-économiques a été faite le 11 décembre 2013. La réception provisoire des travaux du lot 1 des infrastructures socio-économiques a été faite le 11 avril 2014.
Je voudrais aussi ajouter que le paiement des indemnités pécuniaires de reconstruction des bâtis individuels a été correctement fait. La totalité des 3 tranches des indemnités pécuniaires a été payée aux populations à déplacer.
Quelles sont les perspectives au PDI-BS ?
Les perspectives porteront, entre autres, sur le démarrage des travaux du seuil de Kourouba, des travaux d’extension des aménagements du Moyen Bani, des travaux des lots n° 2 (équipement hydromécanique) et n°3 (pont route). Il faut retenir que la mise en œuvre du PDI-BS permettra une production annuelle additionnelle de 52 000 tonnes de paddy, 3 620 tonnes de légumes, 588 tonnes de viande bovine, 6 000 litres de lait et 880 tonnes de poissons pour une valeur ajoutée annuelle de plus de 12 milliards de fracs CFA dans sa zone d’intervention.
Le PDI-BS est conforme aux besoins des populations bénéficiaires et, à ce titre, il constitue une réponse adaptée au souci constant du Gouvernement du Mali, en quête de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté dans la zone du Programme.Source : Monde Rural
(Magazine du Ministère du développement rural)