La rubrique Champ de mire des Femmes a rencontré pour vous une dame de cœur, elle c’est Mme Raïs Aïcha Wafi, militante de première heure du parti CNID Faso yiriwa ton, aujourd’hui 3e adjointe au maire de la commune VI du District de Bamako. Qui est-elle ? Comment elle venue à la politique ? Quels souvenirs enjambent la carrière ? D’un sourire inquiet du faite de la situation que traverse le pays, elle répond à nos questions.
L’Enquêteur : Présentez vous à nos lecteurs ?
Mme RAÏS : Je m’appelle madame Raïs Aïcha Wafi. Je suis née à Bamako en 1957 mais j’ai fait mes études au Niger jusqu’à mon mariage en 1972. Je suis revenue au Mali plus précisément à Kita parce que mon mari y a été muté entant que chef de District. Je suis mère de 3 enfants. Ceci dit, je suis la présidente du Mouvement des Femmes CNID de magnambougou et des femmes de la commune VI et la première secrétaire à l’organisation du parti au comité directeur. Enfin je suis la 3e adjointe au maire de la commune VI du District de Bamako.
L’Enquêteur : Comment êtes-vous arrivée à la vie publique ?
Mme RAÏS : J’ai commencé avec une association des femmes ressortissantes du nord en 1984 qui évoluait sous forme de tontine. Mais après j’ai créé ma propre association avec pour objectif de subvenir aux besoins des enfants démunis et participer à leur insertion socioprofessionnelle. L’association s’appelle IDIEWE SOUBA NAFA qui veut dire l’avenir de la jeune fille en sonrhaï.
L’Enquêteur : Vous êtes connue comme une femme politique engagée et une grande militante du CNID. Racontez nous vos premiers pas dans la vie politique ?
Mme RAÏS : J’ai adhéré au CNID en 1990 de mon propre chef. En effet, j’ai commencé avec le CNID association qui plus tard deviendra le parti et depuis j’y milite jusqu’aujourd’hui.
L’Enquêteur : Et pourquoi avoir choisi de faire la politique ?
Mme RAÏS : J’ai choisi de faire la politique d’abord pour ce que j’aime ça et ensuite parce que les femmes sont mises à l’écart de la vie publique. Elles ne sont au courant de rien. D’ailleurs les droits des femmes ne peuvent être défendus que par les femmes.
L’Enquêteur : Quels sont les plus beaux souvenirs que vous avez enregistré au cours de votre carrière politique?
Mme RAÏS : J’ai été formé au CNID dans la gestion des activités génératrices de revenus notamment la savonnerie, la teinture, les microcrédits et j’en passe. A mon tour, j’ai formé des femmes dans la conception et dans la mise en œuvre de micro projets de développement communautaire et de dynamisation des regroupements féminins.
L’Enquêteur : Des difficultés rencontrées entant que femme politique ?
Mme RAÏS : Les difficultés j’en ai beaucoup rencontrées surtout du temps où mon parti était membre du collectif des partis politiques de l’opposition le COPPO sous le régime de Alpha Oumar Konaré en 1997. J’ai été emprisonnée à trois reprises, frappée violemment et traitée de tout.
L’Enquêteur : Pouvez-vous nous donner un peu plus de détails sur cette période douloureuse de carrière politique?
Mme RAÏS : Ma toute première arrestation a eu lieu chez moi dans les premières heures de la création du COPPO. Je me rappelle que les gendarmes ont débarqué chez moi à 18h30mm me prendre sans ménagement m’envoyer au camp 1 me poser de nombreuses questions dont je ne comprenais pas forcement le sens. Et comme, c’était pour la première fois de me trouver dans de telle situation, je me suis évanouie et eu des malaises cardiaques. Suite à cela j’ai été autorisée à rentrer chez moi. Ma deuxième arrestation s’est déroulée la même année 1997 à la veille de la fête de Ramadan. J’ai été envoyée manu militari à la brigade au niveau de Bamako Coura. Ma dernière interpellation a eu lieu au siège du MIRIA. Là bas nous avons été tabassés à sang. Il y avait des femmes leaders, des responsables de partis politiques entre autre Choguel Maïga, l’ancien président de l’Assemblée Nationale Sidy Diarra, des journalistes. Je me souviens de la femme de Choguel. Nous avons été frappés et débarqués au GMS. Une fois arrivés, ils nous ont mis dans une salle et continuer à nous bastonner ; certains ont eu le bras cassé, d’autres des séquelles que je ne peux décrire tellement la bastonnade était violente. Malgré tout cela, nous avons été encore transportés au Camp I. Un militant de l’US RDA venu de Ségou a eu la côte cassé. Il était couché sur mes pieds alors que moi-même avais l’avant bras fendu. Finalement certains ont été consultés à l’infirmerie du camp I et libérés plus tard.
L’Enquêteur : Malgré tout, vous continuer à faire la politique. Qu’est ce qui vous motive jusqu’à ce point ?
Mme RAÏS : Parce que c’est mon choix et je l’assume. Je suis restée à la politique parce que mon objectif n’est pas encore atteint.
L’Enquêteur : Ah oui ! Quel est cet objectif qui vous rend si forte et si combattante?
Mme RAÏS : Mon objectif c’est de faire élire Me Mountaga Tall président de la République du Mali. Mon objectif sera atteint quand mon président sera à Koulouba. Et même après ça, je vais continuer à travailler pour consolider son pouvoir.
L’Enquêteur : Vous êtes élue communale. Cela je suppose que relève d’un dur combat au sein de votre parti pour avoir une position éligible sur la liste électorale de votre section ?
Mme RAÏS : Oui, l’établissement des listes aux approches des élections ce n’est pas toujours facile. Il faut se battre contre les hommes parce qu’ils ne nous cèdent pas la place malgré notre importance numérique. Ce n’est pas parce que tu es ancienne ou que tu as travaillé d’arrache pieds dans le parti que tu seras garantie d’une place d’éligibilité sur la liste électorale. A cela, il faut ajouter le paiement de la caution qui peut s’élever jusqu’à 7 millions de FCFA selon qu’on veuille être premier ou deuxième sur la liste. Ces cautions sont énormes à dessein parce que, ce sont des stratagèmes pour barrer la route aux militantes puisque la plupart d’entre elles n’ont pas de moyens.
L’Enquêteur : Aujourd’hui le Mali traverse une grave situation de crise. Quel peut être le rôle des femmes dans la recherche de solutions?
Mme RAÏS : Depuis le début de cette crise, les femmes maliennes ont fait beaucoup d’efforts pour une sortie de crise. Parce que quand, il y a crise dans un pays, les femmes sont les premières à sentir cela. Nous perdons nos enfants, nos maris et nous même périssons. C’est dire que nous sommes les premières victimes et les premiers à crier pour chercher des solutions.
L’Enquêteur : D’accord, mais peuvent-elles aller au delà des points que vous venez de souligner ?
Mme RAÏS : Si les femmes se donnent vraiment la main, je pense qu’on peut vraiment pousser les hommes à se réveiller. Moi, j’ai comme l’impression que les femmes sont sur pieds mais les hommes dorment jusqu’à présent. Pour ce qui est des militaires qui doivent aller au nord, il est temps que les femmes les encouragent même s’il faut aller avec eux sur le champ de bataille. En nous voyant derrière eux, c’est sûr que les hommes vont prendre courage et ne vont pas baisser les bras.
L’Enquêteur : Votre mot de la fin ?
Mme RAÏS : Merci Ange. Je vais commencer à encourager les jeunes filles à cultiver le courage. De ne pas céder aux rumeurs, de foncer. Parce que, si tu as un objectif à atteindre, tu ne regardes personne, tu vas tout droit au but. Et seul le courage peut conduire à cela. Pour ce faire, je les conseille à embrasser la politique qui participe à l’éveil de conscience. La politique est une école à part. Aux autorités, je lance cet appel. Trouver des solutions durables aux situations des enfants de la rue qui airent le long des grandes artères de Bamako, leur créer des centres d’accueil et d’insertion socio professionnel à hauteur de souhait avec de grandes capacités d’accueil dotés de programmes de formation répondant au marché de l’emploi. Enfin pour ce qui est de l’implication des femmes dans la gestion des affaires publiques, je demande au ministère de la Famille, de la promotion de la femme et de l’enfant de prendre toutes les dispositions afin de permettre aux femmes de faire face au paiement des cautions au moment de l’établissement des listes électorales.
Ange De VILLIER
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Il est temps de voir une femme Chef d’Etat-major ou ministre de la défence au Mali.
soyons moderes, pas d insulte meme si elle est ce que vous lui reprochez
Cette femme est une peste , elle est pire que mariko c’est la réincarnation de Satan , tous ce qu’elle fait c’est pour gagner de l’argent . Sale pute.
C’est une tribune soit poli les insultes te ne t’honore pas. Merci Mme on est avec toi. La vérité finira par triompher.
me Tall vient de démontrer tout de suite qu’il est un homme d’ État .
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