L’ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri : “J’accomplis ma mission avec amour et dévouement, nonobstant les contraintes” “Notre coopération avec le Mali sera érigée en modèle sud-sud, conformément à la vision de Sa Majesté le Roi”

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En fin de mission à Bamako, l’ambassadeur du Maroc au Mali, Son Excellence Hassan Naciri, s’apprête à rejoindre son nouveau poste, notamment Dakar où Sa Majesté le Roi Mohamed VI a bien voulu le nommer pour l’y représenter.  Les Maliens retiennent de lui un ambassadeur très présent sur le terrain pour faire évoluer les relations de coopération Maroc-Mali, lesquelles, malgré qu’elles soient jugées excellentes des deux côtés, peuvent connaître un avenir plus radieux, selon le Diplomate marocain avec lequel, dans cet entretien exclusif, nous avons fait le tour d’horizon de la coopération Maroc-Mali dans toutes ses dimensions, non sans évoquer les liens profonds de fraternité, historiques et très forts car se solidifiant dans le temps pour unir davantage Marocains et Maliens, des frères Africains, dans un fort partenariat gagnant, sud-sud.

Aujourd’hui-Mali : Vous êtes sur le point de quitter Bamako, pour rejoindre bientôt votre nouveau poste, notamment Dakar. Peut-on dire que c’est un fin connaisseur du Mali qui s’en va ?

Hassan Naciri : Fin connaisseur ? C’est peut-être trop dire ! Pour autant, il est vrai que le temps passé au Mali m’a offert l’opportunité d’observer l’évolution du pays dans toutes ses dimensions. Le contact permanent tant avec les autorités maliennes qu’avec les composantes de la société, ont rendu agréable mon séjour et m’ont offert des outils d’observation et d’analyse me permettant d’y voir plus clair et de mieux comprendre les grandes tendances loin des lectures conjoncturelles.

Quel coup d’œil jetez-vous sur l’état des relations  bilatérales Maroc-Mali ?

Les relations entre nos peuples remontent plus loin, et avant même l’existence de nos Etats. Je voudrais citer quelques actes marqueurs de notre histoire commune : le rôle déterminant des commerçants marocains dans la propagation de l’Islam au Mali dès le XIème Siècle, le séjour et les récits du célèbre explorateur marocain Ibn Batouta sur Tombouctou et Gao, au XIVème siècle, l’ambassade envoyée au Sultan Abou Al Hassan par Mansa Moussa suite à la victoire de Tlemcen en 1337. Il y a aussi, les écrits de Al Hassan Al Wazan (Léon L’Africain) au XVIème siècle à travers son ouvrage “Description de l’Afrique”, qui constitue la source la plus importante sur l’Afrique soudanaise, notamment le royaume songhoï.

L’histoire contemporaine est caractérisée par l’apport de pères fondateurs : feus les Rois Mohamed V et Hassan II, qui ont tissé des relations d’alliance avec le défunt président Modibo Kéita. De nos jours, il vous souviendra que sa Majesté le Roi Mohammed VI a effectué deux visites historiques au Mali, respectivement en 2013 et 2014, qui ont permis à coup sûr d’enclencher un long processus de reconstruction de nos relations bilatérales.

Naturellement, il s’agit bien de relations fraternelles fondées, comme disait Sa Majesté le Roi Mohammed VI, sur les valeurs de la fraternité africaine. De plus, dans le cas précis du Mali, la fraternité renvoie aussi au partage de l’Islam malékite avec la grande majorité du peuple malien. Du reste, comment en serait-il autrement pour des relations multiséculaires, denses et multiformes ? Il nous appartient en tant qu’autorités publiques de préserver ce leg historique et d’œuvrer pour le transformer en opportunités mutuellement bénéfiques dans tous les domaines possibles.

Vous voulez dire qu’il est nécessaire de transformer les relations d’amitié et de coopération en partenariat gagnant-gagnant ?

En plus des éléments évoqués au début de cet entretien, je voudrais mentionner le fait que les deux pays sont engagés dès l’indépendance sur la voie de l’unité et l’intégration africaine, comme l’atteste leur appartenance au groupe de Casablanca de 1961, dont les travaux avaient contribué concrètement à la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) en 1963. Cette alliance a déjà démontré l’importance accordée par nos deux pays à la communauté de destin et son corollaire, l’intégration et l’unité africaine. C’est conscient de ces liens fraternels que feu le Roi Hassan II a prôné, en 1980, ce qu’il a appelé l’exception malienne et qui a permis d’éviter la rupture de nos relations, malgré certaines contingences politiques. Ce socle de confiance et de franchise a été renforcé par la mise en place dès 1990 et à la demande du Mali, de partenariat novateur dans plusieurs domaines. C’est dire que nos deux pays, contrairement à l’afro scepticisme ambiant à l’époque, ont eu très tôt une authentique vision du décollage du continent africain, anticipant le boom économique qui est en train de faire de l’Afrique d’aujourd’hui un champ privilégié d’expansion.  Il en résulte la création de la richesse, de la valeur ajoutée, la création d’emplois et l’échange régulier d’expériences. A cela s’ajoute bien évidemment un effort conséquent en matière de renforcement de capacités (bourses d’études, stages, formation des imams, séjour de perfectionnement de cadres etc). En somme, l’offre complète que le Maroc assure en matière de coopération suivant la vision royale correspond bien aux attentes de cette coopération sud-sud, Maroc-Mali. Le concept adopté, basé sur le partenariat gagnant-gagnant et un riche arsenal juridique actualisé, incite nos opérateurs à multiplier les initiatives.

Cependant, Excellence, souvent la coopération entre les Etats, si dynamique soit-elle au plan étatique, ne mobilise pas beaucoup les populations. Mais entre les peuples marocains et maliens, ce sont des relations exceptionnelles et on a l’impression que chaque partie œuvre pour une vraie fraternité ?

Sans doute. Il convient de rappeler que Sa Majesté le Roi est venu assister à la cérémonie d’investiture du président IBK en 2013. Ce fut la première participation du Souverain à l’investiture d’un chef d’Etat. Ce fut aussi la première visite d’un Roi du Maroc au Mali depuis celle de feu le Roi Hassan II en 1963. Le Souverain effectua une visite officielle au Mali, en février 2014. Ce qui a permis aux deux gouvernements de signer plusieurs conventions et accords. Durant ces deux visites, j’ai eu à constater le respect profond que vouent à Sa Majesté le Roi, les Maliens, officiels et toutes les composantes de la société. Dans ce cadre, j’ai été marqué par une visite surprise et spontanée d’une forte délégation de grands leaders maliens à la Chancellerie à la veille de la visite pour me faire part de leur pleine disponibilité à mobiliser des milliers de Maliens pour l’accueil de Sa Majesté le Roi “qui est aussi le Roi des Maliens et Commandeur des croyants”, ont-ils tenu à souligner. Bien entendu, tout en remerciant les visiteurs, je les ai orientés vers les autorités maliennes pour examiner la faisabilité en tenant compte des aspects organisationnels et protocolaires. Il est aussi important de souligner que le Souverain a toujours été bienveillant chaque fois qu’une demande émane de la partie malienne, comme en témoignent les gestes généreux posés : hôpital chirurgical militaire, clinique périnatale, centre de formation professionnelle, pèlerinage etc.

Suite à la crise sociopolitique qui a secoué le Mali, depuis 2019, le Maroc a été sollicité, à l’instar d’autres partenaires, pour contribuer à l’apaisement.

Notre Souverain qui jouit d’un profond respect au sein de la société malienne (classe politique, société civile) a suivi de près l’évolution de la situation et a œuvré inlassablement pour la décrispation. En plus des efforts fournis avec les différents acteurs, Monsieur Nasser Bourita, MAE, en sa qualité d’émissaire royal, a réuni à la résidence du Maroc à Bamako, les leaders religieux pour les inciter à soutenir les autorités de la transition. Cette initiative a été grandement appréciée par les autorités maliennes. De surcroit, le Maroc accompagne la transition et souhaite que cet intermède institutionnel soit mis à profit pour entreprendre des réformes prioritaires et aller de l’avant.

Dans le même sillage, Son Excellence le Colonel Assimi GOÏTA s’était rendu au Maroc en visite de travail en sa qualité de Vice-président d’alors. Pour sa part, Son Excellence Monsieur Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires Etrangères a effectué une visite de travail à Rabat en juillet 2021. Ses interactions ont permis de prendre des décisions importantes concernant la redynamisation de tous les mécanismes de coopération bilatérale ainsi que l’assouplissement de la procédure de circulation des personnes entre les deux pays.

Excellence, on dit bien que le Maroc attache du prix au partenariat gagnant-gagnant, mais surtout à la coopération sud-sud ?

Il est vrai que le partenariat gagnant-gagnant est le plus apte à répondre aux attentes de l’Afrique, mais il y a de la place pour tout le monde, sachant que la coopération sud-sud a parfois besoin du mécanisme d’appoint que constitue la coopération triangulaire. En tout cas, Il appartient à chaque pays de choisir les mécanismes qui répondent mieux à ses attentes et à ses contraintes. Encore une fois, il y a un potentiel à explorer entre les pays du sud. Cela devrait être la première option à tester parce que moins chère, adaptée et à portée de la main.

Le Maroc a fait le choix souverain et pragmatique de développer ses liens et renforcer son ancrage en Afrique. Pas besoin de revenir sur les raisons objectives qui ont conduit à ce choix, car évidentes et connues de tous. Dans cette démarche, il ne faut jamais oublier le fait que toutes nos initiatives ont été prises en concertation avec nos frères Africains et souvent à leur demande. A titre d’exemple, la présence des banques marocaines au Mali n’est que la conséquence d’une demande adressée, début des années 90 à feu le Roi Hassan II, par l’ancien président le défunt Moussa Traoré. Il est à constater que le concept de partenariat dans la coopération internationale a été introduit durant cette période. Enfin, il faut souligner le fait que notre doctrine de coopération avec l’Afrique repose sur un concept inédit, à savoir, le partenariat gagnant-gagnant et solidaire, dans le  respect mutuel et loin de tout paternalisme.

Cela appelle donc une bonne implication des représentants diplomatiques, plus précisément des ambassadeurs ?

Evidemment. Il s’agit d’une relation bilatérale dans laquelle l’initiative peut émaner de l’une ou de l’autre des parties, via le canal diplomatique. L’Ambassadeur peut faire des propositions, et dans tous les cas doit assurer le suivi du processus et faciliter la communication entre les parties. Sa présence sur le terrain, son imprégnation des réalités locales ne peuvent que faciliter les choses. C’est dire que les diplomates sont présents en amont, en aval et pendant tout le processus.

Justement, à ce niveau, les Maliens retiennent de vous un ambassadeur très présent sur le terrain pour faire évoluer les relations de coopération Maroc-Mali. Qu’en pensez-vous ?

Avant tout, je suis l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi, porteur de son message et applicateur de sa politique étrangère. Comme vous le savez, j’ai prêté le serment en vue de mieux servir. Et comme tout Ambassadeur, j’essaie de bien remplir les fonctions qui sont les miennes, à savoir, la représentation, la protection de mes compatriotes, l’information objective et la coopération. Avec le pays d’accréditation, j’œuvre au quotidien pour construire des ponts, faciliter les contacts, transmettre les messages et promouvoir la coopération et le partenariat. Je puis vous dire que j’accomplis ma mission avec amour et dévouement, nonobstant les contraintes. L’appréciation du travail accompli revient à nos très Hautes Autorités.

Excellence, nous vivons dans un monde en plein mouvement, entrainé par  les progrès technologiques et les mutations géopolitiques. Ces mutations n’affectent-elles pas aussi la diplomatie ?

Effectivement la diplomatie subit des mutations profondes, en raison de la configuration géopolitique du monde de l’après-guerre froide et surtout en raison du progrès technique en particulier, dans le domaine de l’information et de la communication. Toujours est-il que, ce métier, vieux comme le monde s’adapte et s’impose comme moyen idoine, non seulement pour la résolution des conflits, mais aussi pour l’intégration économique, la régulation des flux de toutes sortes, y compris ceux liées à la technologie 2.0. La diplomatie c’est aussi l’outil idoine pour prendre en charge, de manière collective, ce qu’on appelle les questions globales, ”global issues”. Naturellement, notre diplomatie s’adapte au quotidien, à ce monde nouveau. Cette adaptation comporte trois dimensions ayant trait aux volets humain (formation de base et formation continue), technologique (équipement en hardware) et méthodique (l’usage intelligent du software, aussi bien pour la communication que pour les prestations consulaires. Cette modernisation a visiblement métamorphosé la configuration du siège du ministère et des chancelleries à l’étranger, avec tout ce que cela implique comme investissements, pour se mettre au diapason des technologies de pointe.

Pour revenir à votre question, je dirai que l’essence et la méthode de la diplomatie n’ont nullement changé. Les mutations qui se sont opérées portent sur les moyens, qui assurent désormais plus d’efficacité et de célérité.

De tout ce que vous venez d’énumérer concernant les relations entre votre pays et le Mali, peut-on dire en déduire que le Maroc est bien vu au Mali ?

Je peux affirmer, en toute confiance, que le Maroc est bien vu au Mali, comme une success story. Ce constat est fait sur la base de mes entretiens avec les autorités maliennes et les acteurs de la société civile qui ne manquent pas de se référer à l’expérience marocaine dans plusieurs domaines. J’ai l’impression que, vu les similitudes entre les atouts économiques de nos deux pays, les Maliens mus par la volonté de faire émerger leur pays, trouvent à juste titre d’ailleurs, que le modèle marocain convient à leur plan de développement économique et social. C’est pourquoi, les experts des deux pays travaillent régulièrement pour l’échange d’expérience, notamment dans le domaine de l’agriculture, de la fonction publique, des finances, du transport et de l’énergie, de la défense et de la sécurité.

L’année 2021 est marquée par la lutte contre la Covid-19. Que peut-on retenir comme action du Maroc dans le cadre du partenariat avec le Mali ?

Sur la question de la pandémie Covid 19, je voudrais signaler le geste magnanime que  Sa Majesté le Roi a posé à l’endroit du Mali, dès le début de la crise sanitaire de 2020, lorsqu’il a fait don au gouvernement malien de la clinique périnatale Mohammed VI. Ce geste a été hautement apprécié. Dans ce même cadre, les Maliens qui suivent de près les mesures prises par le Maroc s’étaient déjà inspirés du modèle marocain pour lancer leur fonds de solidarité. Le même intérêt est porté à l’expérience marocaine de vaccination.

Excellence, que pensez-vous de vos compatriotes installés au Mali ?

Environ 1200 compatriotes sont immatriculés auprès des services de l’Ambassade dont plusieurs cadres exerçant dans des sociétés maroco-maliennes et des agences internationales. Ces compétences nationales jouissent d’une bonne réputation.

En dehors de leurs activités professionnelles, nos compatriotes répondent toujours présents quand les services de l’Ambassade les sollicitent pour prendre part à ses activités. En outre, ils ont pris plusieurs initiatives en vue de promouvoir l’image de notre pays au Mali. Comme tous les Marocains du monde, ils se comportent comme des Ambassadeurs qui véhiculent les valeurs du Royaume et contribuent au rapprochement entre les deux peuples. C’est le lieu de leur rendre un hommage appuyé et de remercier les autorités maliennes qui facilitent leur séjour.

Dans le contexte international actuel devenu très difficile, sur lequel pèsent la Covid-19 et d’autres contraintes, peut-on prédire un avenir plus radieux des relations de coopération et d’amitié entre le Maroc et le Mali ?

Je suis de nature optimiste. Objectivement, plusieurs facteurs me confortent dans ma vision. J’en cite trois :

Primo, les relations entre nos deux pays ne peuvent que s’inscrire dans la logique des liens multiséculaires et multiformes qui les ont toujours caractérisées. Secundo, l’avenir ne peut être que radieux, pourvu qu’on multiplie les interactions pour donner un contenu nouveau à notre coopération et renforcer le dialogue sur les questions politiques et sécuritaires. Tercio, sur le plan systémique, nos relations sauront tirer profit des développement heureux des échanges interafricains à la faveur de l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et aussi la réalisation d’infrastructures, telles que la route express Tiznit-Dakhla et le méga projet du nouveau port de Dakhla Atlantique qui consacre définitivement les régions du sud du royaume comme trait d’union entre le Maroc et le reste de l’Afrique. Il y aussi le Gazoduc Nigeria-Maroc, qui intègre sur son parcours, les pays de la CEDEAO dont le Mali.

Pour conclure, je voudrais rappeler que Bamako n’est qu’à trois heures de Casablanca et à moins de deux heures de Dakhla. C’est dire que nos desseins sont liés et le potentiel de coopération est assez vaste. C’est dans cette perspective ô combien prometteuse que notre coopération africaine et avec le Mali en particulier sera érigée en modèle sud-sud, conformément à la vision de Sa Majesté le Roi qui fait de cet axe une priorité de notre politique étrangère.

    Réalisée par El Hadj A.B. HAIDARA

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1 commentaire

  1. Monsieur l’ambassadeur,
    Vous citez à juste titre “Léon L’africain” comme une personnalité importante. Vous avez raison. Mais qui était Léon L’africain ? L’auteur de “Cosmographia de Affrica” qui a rendu mythique dans l’occident la ville de Tombouctou. Léon l’africain est né en Espagne alors omeyade. Il s’appelle à l’époque Hassan al-Wazzan. Sa famille se réfugie au Maroc après la reconquête de l’Espagne par Isabelle la catholique. Il suit des études de théologie avant de devenir un fin diplomate sous la houlette d’un de ses oncles. En 1518, au retour d’un pèlerinage à la Mecque, il est fait prisonnier par un chevalier de l’Ordre de Saint-Jean. Il va se retrouver protégé par le pape Léon X. Il se convertit au catholicisme et prend le nom de Jean-Léon de Médicis, dit « Léon l’Africain ». C’est à la demande du pape qu’il écrit son fameux Cosmographia de Affrica, publiée à Venise sous le titre “Description de l’Afrique en 1525.” Léon l’africain n’est pas un marocain. C’est un espagnol islamisé, qui a grandi au Maroc, a travaillé comme diplomate pour l’empire chérifien. Après avoir vécu un temps à Rome puis à Bologne, il semble avoir fini sa vie en Tunisie retourné à sa foi d’origine.
    “Moi, Hassan fils de Mohamed le peseur, moi, Jean-Léon de Médicis, circoncis de la main d’un barbier et baptisé de la main d’un pape, on me nomme aujourd’hui l’Africain, mais d’Afrique ne suis, ni d’Europe, ni d’Arabie. On m’appelle aussi le Grenadin, le Fassi, le Zayyati, mais je ne viens d’aucun pays, d’aucune tribu”. Un très grand homme, mais revandiquer en lui un marocain: Certainement pas.

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