La présidente de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, l’honorable MME Camara Saoudatou Dembélé « Notre commission a adopté de 2007 à 2011 près de 140 projets de loi »

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Dans un entretien exclusif qu’elle nous a accordé le lundi dernier, la députée MPR, présidente de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, l’honorable Mme Camara Saoudatou Dembélé fait le point de la législature qui tend vers sa fin,  en parlant de l’adoption prochaine de la loi portant Code des personnes et de la famille, l’examen de la loi de finances, le contrôle de l’action gouvernementale en général. Pour cette brave dame, présidente du collectif des députés du District de Bamako, présidente de la Section du Mouvement des  femmes MPR de la Commune VI et Secrétaire aux Relations extérieures du Bureau Exécutif Central du MPR,  membre de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, première femme à diriger la Commission des lois de l’auguste assemblée, le rôle social du député est aussi très important. Elle a joué sa partition en Commune VI du district de Bamako où elle a été élue et a des chances d’être réélue en 2012. Interview.

Nous venons d’entamer la dernière session budgétaire de la législature. Quels sont vos sentiments?

Cette session budgétaire est en effet la 5ème et la dernière de la présente législature.  C’est un sentiment de fierté légitime et de grande satisfaction qui m’anime. De la session d’octobre 2007 à aujourd’hui, je mesure l’immensité du travail abattu. Quand on est loin de l’Hémicycle, on ne se rend pas compte de l’ampleur de la tâche. La vie de député n’est pas de tout repos surtout si vous présidez une commission parlementaire. Je profite de cette occasion pour dire combien je me suis sentie honorée par mes collègues qui ont fait de moi la première femme présidente de la prestigieuse commission des Lois et qui m’ont réitéré régulièrement cette confiance tout au long de cette législature.

La Commission des lois, cheville ouvrière de l’institution parlementaire, a joué un rôle décisif dans le dossier du Code des personnes et de la famille et dans le projet de révision constitutionnelle. Pouvez-vous faire le bilan de votre travail législatif ?

Les commissions parlementaires jouent un rôle important dans la procédure législative. Elles concourent à l’enrichissement des textes législatifs en apportant des améliorations de fond et de forme aux projets présentés par le gouvernement. La commission des lois occupe une place particulière dans ce dispositif parce qu’elle est une commission transversale saisie pour la plupart des textes de loi soit au fond soit pour avis.

  C’est notre commission qui a été saisie au fond pour l’examen en août dernier, du projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992. Pour la présente session, nous aurons à nous pencher sur plusieurs projets  dont le Code de la famille qui vient en seconde lecture ; sans compter que c’est la session budgétaire et que nous sommes saisis pour avis pour l’examen des budgets de huit institutions de la République. Pour vous donner une idée, notre commission a adopté de 2007 à 2011, près de 140 projets de loi.

 En plus du vote des lois, il faut ajouter les missions de contrôle de l’action gouvernementale et l’écoute des populations sur le terrain.  Vous comprenez donc aisément pourquoi il serait fastidieux de faire un bilan même succinct de notre travail législatif dans les limites de cet entretien.

Le député est, on le sait, sur plusieurs fronts (politique, social, etc) au niveau de son électorat ou de sa base. Pouvez-vous nous parler un peu de vos interventions au niveau de la commune VI où vous êtes élue ?

La mission du député est triple : voter les lois, contrôler l’action gouvernementale, être en contact permanent avec ses mandants et les aider à résoudre certaines de leurs préoccupations. En Commune VI, mes deux collègues et moi, avons ouvert un Bureau du Député dans l’enceinte de la Mairie pour accueillir les populations et les assister, ce qui ne m’empêche pas de recevoir à domicile sans demande préalable de rendez-vous,  parfois jusqu’au-delà de 23heures. Les populations sinistrées de la Commune ont reçu de notre part des  matériels de cuisine,  des moulins, des dons en espèces entre autres.  J’ai fait construire une salle de spectacles de 300 places à Niamakoro d’une valeur de plus de 63millions baptisée Chéché Dramé, du nom de cette étoile montante de la musique malienne précocement arrachée à notre affection et qui était domiciliée en Commune VI.  Ceci était une grande préoccupation des jeunes et des femmes de la Commune. Auparavant toutes les manifestations en salle de la Commune se déroulaient au Palais de la Culture ou au CICB. J’ai également fait clôturer le foyer des jeunes de Magnambougou pour un coût estimé à plus de ….millions.

    Pour célébrer le cinquantenaire de notre indépendance, nous avons organisé une grande manifestation et des activités d’intérêt public qui ont regroupé les militantes de tous les partis politiques et des associations féminines évoluant dans la Commune. Pour ne citer que cela.    

  Comment votre parti, le MPR, prépare-t-il les prochaines échéances électorales, notamment la présidentielle et les législatives ?

 Au MPR, c’est la direction nationale du parti, le BEC qui décide du choix du candidat à l’élection présidentielle  et qui détermine la politique d’alliance. Or, il est prévu avant la fin de l’année, la tenue du Congrès qui aura à élire une nouvelle direction.  Je souhaite donc réserver cette réponse pour le moment. Je promets de vous la donner  après le Congrès. Pour les élections législatives, je crois que ma Section et le BEC me réitéreront leur confiance pour porter les couleurs du MPR en Commune VI. En ce qui me concerne personnellement, je me suis bien préparée en conséquence.

Quelles sont vos chances de réélection ?

Un match n’est jamais gagné d’avance. Mais, mes chances sont grandes. Je compte d’abord sur mon bilan pour solliciter la poursuite des actions en cours. Je compte ensuite sur mon parti qui n’a jamais été aussi fort que maintenant en Commune VI. Je compte également sur le soutien de ma famille : mon mari, mes enfants et tous mes  parents et amis. Je compte enfin et surtout sur la solidité de notre alliance qui regroupe, outre le MPR, l’ADEMA, l’UDD, le RPM, le CNID. On ne change pas une alliance qui gagne !  

Quid des récentes démissions enregistrées par le MPR en Commune VI ?

 Il faut relativiser ces départs. Ils n’ont pas conduit à une hémorragie au sein du parti. Bien au contraire. Nous sommes en période de renouvellement des instances et organes. Certains, battus démocratiquement, n’ont pas digéré leur défaite et ont choisi de claquer la porte. C’est leur décision, nous la respectons. Mais, je redis haut et fort que jamais le MPR  ne s’est aussi bien porté dans notre Commune. Ceci dit, chaque parti a sa ligne de conduite et ses règles morales. Au MPR, nous n’accueillons jamais les transfuges au son des tam-tams et des balafons. Notre credo est que les adversaires d’aujourd’hui  peuvent être les alliés de demain, il ne faut donc en aucun cas insulter et le passé et l’avenir.

Le mot de la fin ?

   Je commencerai par un constat : le rôle et la fonction de député ne sont pas suffisamment connus des citoyens. Or, dans le système de démocratie représentative, l’Assemblée nationale occupe une place prépondérante.  D’autre part, ma participation au travail législatif a conforté ma conviction que  favoriser l’accès des femmes aux mandats électoraux et aux  fonctions électives est un atout majeur dans la construction d’une société de démocratie et de progrès. Je souhaite une présence plus grande des femmes au parlement pour la consolidation du processus démocratique et le développement de notre cher pays.

Interview réalisée par Bruno D SEGBEDJI 

 

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