La Ministre Diarra Racky Talla sur Mikado FM : « Même en période normale, l’État n’a pas les moyens de supporter toutes ces revendications »

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Racky Talla, ex-ministre de la Fonction publique

Suite à la grève de 72 heures de l’UNTM, la Ministre du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat, chargée des Relations avec les Institution, Mme Diarra Racky Talla s’est prononcée, sans détour, sur la situation. C’était sur la radio MIKADO FM. Lisez son analyse.

Mikado : Quelle analyse faites-vous de cette grève ?

Diarra Racky Talla :  Le droit de grève est liberté fondamentale et une liberté syndicale, mais en la matière la loi 87-47 dit qu’un préavis de grève doit faire au moins, au minimum quinze (15) jours avant la date de déclenchement de la grève. Ils peuvent déposer avant, mais au moins un délai minimum de 15 jours et à l’issu de ces délais avant la date de déclenchement, la même loi dit que l’intervalle des 15 jours le gouvernement et les parties sont tenu de dialoguer, de négocier et les négociations doivent être sanctionnées soit par PV (procès-verbal) de conciliation, soit par un procès-verbal de non-conciliation, c’est ce qui se passe en pratique.

Mikado : quelle réponse donnez-vous tout suite à ces grognes sociales ?

En ce qui concerne les préavis de grève de façon générale, nous essayons toujours d’y apporter les réponses idoines conformément à la législation, donc le gouvernement est prêt à redistribué la richesse pour que les maliens se sentent mieux, mais le gouvernement ne peut pas donner ce qu’il n’a pas en réalité.
Et tous ces efforts ont été reconnu par l’UNTM dans la salle et vivement salués. Aujourd’hui en allant loin c’est compromettre les salaires. L’État du Mali obéit comme tous les États appartenant à notre Union Sous Régionale qui est l’UEMOA et avec le FMI (fond mondiale international) obéit à des règles de critères de convergence par rapport à la masse salariale et la règle est que nous ne devons pas dépasser. Aucun pays de la sous-région ne doit dépasser 35% du produit intérieur brut pour la masse salariale. Avec les augmentations que nous avons consenties et que nous avons proposé à l’UNTM parce que nous avons déjà proposé des augmentations de salaires pour les agents du cadre générale, ça été fait, ça n’a pas été accepté, ça n’a pas été relayé à la base, mais avec ces augmentations nous nous retrouvons à 37% donc nous sommes hors critères. Et aujourd’hui force est de constaté, je vous vous donne l’exemple d’un pays voisin qui a procédé à la diminution des salaires et même à la suppression de certains emplois, que quand on dépasse exagérément ces critères là mais les salaires sont compromis, les salaires de l’ensemble des travailleurs du Mali sont compromis, nous ne voulons pas en arriver là. Dire que le gouvernement a négligé, aucune disposition légale ne peut contrainte aucune partie à commencer à tel moment ou à tel moment, l’essentiel est que le dialogue ait lieu avant le déclenchement de la grève, c’est ce que dit la loi 87-47. Bon maintenant dire que le cahier de doléance, le cahier de doléance, nous avons négocié pendant 45 jours, mais il y a de nouvelles revendications dans le préavis de grève que nous devons aussi étudier encore et nous étions cinq (05) Ministres à la négociation, moi-même, le Ministre de l’économie et des finances, le Ministre en charge de l’action sociale, de la solidarité, le Ministre de l’énergie et de l’eau et le Ministre du commerce. C’est quand même preuve de considération à l’endroit de nos partenaires. Nous en appelons encore à la bonne foi des uns et des autres.

Mikado : Est-ce qu’aujourd’hui on peut dire que l’État a les moyens de supporter toutes ces revendications ?

Diarra Racky Talla : Même en période normale, l’État n’a pas les moyens de supporter toutes ces revendications. Je voudrais vous préciser que depuis l’avènement du Président Ibrahim Boubacar Keita au Mali, c’est-à-dire son accession à la magistrature suprême en 2013, des efforts inlassables, immenses et colossaux ont été déployés et consentis dans le cadre de l’amélioration des conditions des vies des maliens de façon générale, mais aussi des travailleurs du Mali. Vous constaterez que depuis 2013 à aujourd’hui les produits de première nécessité, c’est-à-dire denrées, produits pétroliers et autres ont baissé de façon drastique par rapport à leur coût entre 2010 et 2013.

Mariam Konaré

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