Dans une interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, Kêfing Kanté nous parle non seulement des contours de sa désignation, mais aussi de ses priorités pour ce quinquennat.
Le Pouce : Dans quel contexte est intervenue votre élection ?
Kêfing Kanté : « Je voudrai d’abord dire que la section syndicale de l’Administration Générale du SYNTADE est composée de huit comités. Ils s’agissent des comités de l’ANPE, L’APEJ, du FAFPA, de la DNIE, le CMSS, la DNT, le MFP. Ma désignation n’est pas survenue à la fin du mandat de l’ancien bureau que présidait Siaka Diakité. Suite à la mise en place du bureau du SYNTADE en 2013 lors de son 12ème congrès, la section de l’Administration a eu beaucoup de problèmes. La crise qui a secoué le SYNTADE a mis en mal, notre section. C’est dans ce contexte très tendu que l’ensemble des secrétaires généraux des huit comités de la section de l’Administration ont décidé à l’unanimité de mettre en place un nouveau bureau du fait que la personne de Siaka Diakité a posé d’énormes problèmes. Il fallait trouver une solution à cette situation. Syndicalement Siaka était fatigué. La redynamisation de la section était devenue une nécessité pour que celle-ci puisse convoquer un congrès extraordinaire afin que ses membres figurent en bonne et due forme dans les réunions statutaires du SYNTADE. C’est ainsi qu’il a été convenu que l’ANPE continue à diriger la destinée de la section de l’Administration Générale. C’est ainsi que le bureau que présidait le camarade Abdoul Karim Sogoba, pendant que Siaka était en mission, a démissionné. Un nouveau a ensuite été mis en place avec à la tête ma modeste personne. »
Le Pouce : Sous quel signe avez-vous placé votre mandat ?
Kêfing Kanté : « Je place mon mandat sous le signe de l’unité syndicale. C’est d’abord de consolider la cohésion entre les huit comités qui forment la section. Ceci permettra aux membres de la section de demander un congrès extraordinaire du SYNTADE dans le but d’avoir une digne figuration dans les instances de décisions. Cette action donnera l’occasion au SYNTADE d’avoir la force syndicale de faire adhérer les militants qui n’étaient pas au rendez-vous de son 12ème congrès. Notre objectif c’est de donner un nouveau souffle au SYNTADE qui a été secoué. »
Le Pouce : Quelles sont vos priorités ?
Kêfing Kanté : « C’est le rassemblement de tous les camarades syndicalistes pour la défense des droits des travailleurs. Notre objectif c’est de réunir tous les syndicalistes de la base jusqu’au sommet. La crise survenue au SYNTADE nous a écartés. Il faut rassurer les uns et les autres en les faisant comprendre que notre volonté est de réunir la famille syndicale autour des objectifs de sauvegarde de nos droits communs. Il nous faut à ce sujet parvenir à travers des arguments, à défendre les intérêts moraux et matériels des travailleurs issus des huit comités. Ils ont besoin de notre soutien. Nous allons nous atteler à résoudre rapidement certaines préoccupations urgentes. Nous avons senti que l’Administration persécute certains syndicalistes. Il faut que cela cesse le plus tôt possible, surtout au niveau de nos camarades de l’APEJ. Les syndicalistes ne peuvent pas être poursuivis et persécutés pour leur opinion syndicale parce que les conventions internationales et les textes nationaux l’interdisent. Ces dispositions interdisent la menace telle que subit par les syndicalistes de l’APEJ. »
Le Pouce : Avez-vous un appel à l’endroit de vos camarades ?
Kêfing Kanté : « C’est dire à tous qu’on ne peut rien faire seul dans une lutte syndicale. Seule l’union des forces et la cohésion entre les gens permettent d’atteindre les objectifs. L’unité syndicale et la démocratie syndicale doivent être notre ligne de conduite. Nous devons nous baser sur ces éléments pour construire. Parce que si nous avons gagné la bataille de la démocratie, c’est dans l’unité. Il faut que les travailleurs adhèrent à cette volonté. L’amélioration des conditions de vie des travailleurs dépend de l’unité syndicale. »
Entretien réalisé par Jean GOÏTA