Karl Babin, directeur du festival “show les cœurs” : “Notre ambition est que ce festival de solidarité puisse être un succès”

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Karl Babin

Dans cet entretien, le directeur du festival “Show les cœurs” Karl Babin souhaite que cette manifestation puisse connaitre un franc succès. Elle se déroulera durant tout le mois d’octobre, consacré à la solidarité et à la lutte contre l’exclusion.

Aujourd’hui : Vous êtes le directeur du Festival ”Show les Cœurs”, premier festival de solidarité au Mali, comment êtes-vous arrivé à cette fonction ?

Karl Babin : J’ai eu la chance de rencontrer Abdoulaye Tembély, président de l’Association Malienne Philanthropie et producteur de l’Emission éponyme diffusée sur l’Ortm, qui partage la même vision que moi de la solidarité et la philanthropie et moi, je suis un créatif. Mon maire disait que j’étais “Monsieur une idée par jour”. Certes pas toutes réalisables, mais j’essaie toujours d’imaginer ce qui pourrait être fait pour apporter du positif’. C’est en octobre 2016 que j’ai été récompensé par le Trophée du “Philanthrope de l’année” lors de la Nuit de la Philanthropie. Après, les contacts et les rencontres avec le président de l’Association Philanthropie se sont multipliés.

Il faut préciser que j’avais écrit un projet de festival de la solidarité pour le Mali. Dieu faisant bien les choses,  j’ai présenté ce projet à Abdoulaye Tembély qui, à son tour,  a apporté sa contribution et voilà comment est né le début d’un défi commun, le festival “Show les Cœurs” qui se tiendra tout au long du mois d’octobre prochain où chacun a un rôle bien défini.

Quels sont vos futurs projets ? Humanitaires ? Personnels ?

Tout d’abord, que cette première édition du festival ” Show les Cœurs ” soit un succès. Ensuite, la rentrée scolaire approche à grands pas et j’essaie de trouver des partenaires pour acheter les fournitures scolaires pour l’ensemble des 9 villages de la Commune de Tiakadougou-Dialakoro dont fait partie Nénéko, commune qui en 7 ans est passée de 1 000 à 2 000 enfants scolarisés dont une majorité de filles dans la plupart des écoles de 1er cycle. Ce qui est une fierté pour moi. L’autre priorité, c’est la situation des orphelins.  En effet depuis l’arrêt des adoptions pour les non-Maliens en 2012, la situation est plutôt critique pour les centres et les enfants et il faut que tous ensemble, nous arrivions à trouver des solutions pour que ces enfants trouvent ce que tous les enfants doivent avoir, une famille. A titre personnel, j’aimerais vraiment obtenir la double nationalité, j’en serais très honoré. Mais j’espère bien me marier prochainement, avec une Malienne, fonder une famille avec peut-être 7 ou 8 enfants (dont des enfants adoptés), une richesse pour l’Afrique et non un handicap…

Votre souhait pour le pays ?

Evidemment, gagner la bataille contre les terroristes ; retrouver la paix dans le Nord et l’intégrité du pays ; que les medias étrangers ne parlent pas du Mali uniquement pour des raisons tragiques (attentats, attaques terroristes, décès d’un soldat étranger), le peuple malien et le pays ont des facettes bien plus positives à dévoiler.

            Réalisé par A.B. HAÏDARA

 

Karl Babin : Il se veut le plus Malien des français !

”Tubabu kai ni” ou ”Farafi kai ni” c’est ainsi que les enfants ou les habitants de son quartier de Bamako aiment appeler celui qu’on appelle aussi Tonton Karl, Karl Babin, français tombé amoureux du Mali il y a 7 ans et devenu Malien résident d’adoption. Ne lui manque que l’obtention de la double nationalité pour confirmer qu’il est le plus Malien des Français.

‘est en 2009, qu’à travers des suggestions d’amis sur les réseaux sociaux qu’il se lie d’amitié avec une jeune malienne du nom de Korotimi Zougouri, hélas décédée il y a 3 ans. Après une année d’échanges sur leurs différentes traditions, cultures, coutumes, etc., il se décide à franchir le pas, partir en voyage au Mali pour découvrir ce pays. Lui qui n’avait jamais pris l’avion, n’avait jamais mis les pieds en Afrique et dont cela n’était pas le projet car passionné de la culture, la tradition et la cuisine japonaises, a donc entrepris cette expédition en janvier 2010. Expédition car notre Tonton Tubabu est handicapé physique depuis l’âge de 12 ans suite à une maladie et se déplace avec une béquille et son fauteuil roulant électrique, ce qui n’est pas chose aisée dans un pays où les trottoirs n’existent pas ! Mais ce qui aurait pu être contraignant au Mali s’est avéré être une belle preuve de solidarité du peuple malien car les propositions d’aide spontanées lors de ses visites de découverte dans Bamako et les villages de la sous-région ont été très nombreuses, ”ce qui change de la France” dit-il.

Nénéko, le début d’une histoire d’amour.

C’est en allant à Selingué qu’il a découvert le village de Nènèko. “Je suis tombé amoureux du village Nènèko et j’ai discuté avec les sages pour connaître les réalités de leur vie quotidienne et les priorités” s’est-il confié, surpris que la scolarisation des enfants soit la priorité dans ce village qui n’a ni forage d’eau potable ni électricité. Avec des amis de France, celui qui est directeur de Communication de la Ville de Cognac et Collaborateur de Cabinet du Maire a bien pris conscience de la nécessité de créer une chaîne de solidarité pour venir en aide à ces enfants. Ainsi, en peu de temps, les dons sont arrivés : fournitures scolaires, argent pour financer les salaires en retard et apporter des compléments aux enseignants. De par sa profession de communicant dont il use pour ce village, il arrive à susciter la curiosité d’autres ONGs étrangères qui viennent à leur tour apporter leur contribution dans cette commune ; dans le domaine de la santé par la visite d’une équipe médicale, des dons de kits d’hygiène pour les enfants, la construction d’une première tranche de 3 classes, etc.

L’enfance vulnérable, cette vocation est-elle née au Mali ?

“Non pas du tout ! En France déjà, j’ai aidé des enfants, j’en ai hébergé d’autres chez moi. Après le Bac, je voulais être enseignant mais du fait de mon handicap physique cela n’a pas été accepté. Au Mali, cela s’est fait de manière naturelle et s’est même amplifié tant il y a d’enfants en situation de vulnérabilité. Je le constate chaque jour dans les rues de Bamako, au carrefour, dans les orphelinats que j’essaie de soutenir du mieux possible” dit celui qui possède aujourd’hui une assez grande expertise de la situation des enfants dans notre pays.                              A.B.H

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