Karim Rahhoui, Consul honoraire du Mali à Toulouse et de la Région Midi-Pyrénées : «Les enjeux de demain pour le Mali, il faut les préparer dès maintenant»

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Consul honoraire du Mali depuis avril 2010, Karim Rahhoui a beaucoup travaillé dans la mise en place des projets de coopération, notamment dans le milieu formation et universitaire avec la ville de Toulouse qui constitue la deuxième ville pôle étudiant après Paris, avec plus de 150 000 étudiants. C’est du moins ce qu’il nous révèle dans l’interview qui suit.

 

Karim -Raahoui
Karim Raahoui

Le Katois : Quel est l’objet de votre présence à Bamako ?

Karim Rahhoui : C’est d’abord pour voir nos autorités nouvellement installées, puisqu’on sait que le nouveau Gouvernement est arrivé depuis peu. Donc, il s’agissait de faire cette démarche de prise de contact avec les nouveaux membres du Gouvernement. J’ai eu la chance de rencontrer et d’échanger avec le ministre des Maliens de l’extérieur, Dr. Adrahamane Sylla. Sachant que je représente les Maliens de la région Midi Pyrénées, j’ai eu une réunion très constructive avec le ministre Sylla et on a convenu de préparer un programme de la visite du ministre Sylla à Toulouse pour rencontrer la diaspora du grand Sud-ouest. J’ai aussi rencontré le ministre de l’Equipement et des Transports, puisqu’on travaille également sur le volet du développement du transport aérien pour l’Afrique et bien évidemment, pour le Mali, parce qu’on est en ligne directe avec le ministre du Désenclavement, car c’est enjeu social, économique et politique pour nous. J’ai eu aussi des échanges fructueux avec le Secrétaire général du ministère de la Santé, Pr. Ousmane Doumbia qui est par ailleurs un ami. Là-bas, j’ai proposé la candidature d’un chercheur en microbiologie, chimiste et en pharmacologie. Sanofi est en train de restructurer en France et met à disposition dans le cadre de missions nationales et internationales du personnel hautement qualifié et payé par Sanofi, mais qu’on peut mettre à la disposition d’un pays. J’ai saisi cette opportunité pour le Mali, parce que je pense que dans le domaine de la pharmacologie, de la cancérologie ou de la recherche urologique, il y a de la matière à bénéficier de cette compétence, gratuitement.

 

 

Au niveau de la Culture, j’ai eu des échanges fructueux avec la ministre Ramatoulaye Diallo, chez laquelle j’ai perçu beaucoup de dynamisme et de volonté d’exécution. Je pense qu’on aura des axes de travail à développer entre la culture malienne et toulousaine.

 

Vous êtes depuis 4 ans, Consul honoraire de la République du Mali pour la région de Midi Pyrénées. Quels sont les grands axes sur lesquels vous êtes intervenus ?

Le premier volet qui est important pour moi, ce sont les études, notamment la formation. Je suis un génie de la deuxième génération, parce que mes parents sont marocains d’origine, mais installés en France depuis 50 ans. Je sais quel est l’enjeu de bien travailler à l’école et puis, de se doter de maximum de bagage. Je pense que la jeunesse malienne a besoin d’une bonne formation et d’un bon système d’éducation pour ensuite pouvoir transposer les modèles d’études qu’ils ont au Mali, parce que le Mali de demain, ce sont les jeunes d’aujourd’hui. Les enjeux de demain pour le Mali, il faut les préparer dès maintenant.

 

Le premier axe de mes interventions a été l’avènement de la bourse d’excellence et ça été mon cheval de bataille. Nous a avons proposé 11 bourses d’excellence et je souhaite qu’on puisse les poursuivre.

 

Le second axe a été le jumelage du Barreau du Mali avec celui de Toulouse. Cela a été la première signature d’une convention pour Toulouse avec un Barreau africain et cela a été officialisé en octobre 2012 où une forte délégation des avocats avait effectué le déplacement. On a une coopération avec la banque postale du Mali et celle de Toulouse. Nous intervenons également sur des axes politiques, notamment avec l’organisation du Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec). J’ai aussi organisé les votes des Maliens de Toulouse et de la région de Midi Pyrénées à Toulouse pour les élections présidentielles.

 

 

Peut-on connaître les futurs projets sur lesquels vous envisagez de mener ?

Le prochain projet immédiat, c’est la venue du ministre des Maliens de l’Extérieur, Dr. Abdrahamane Sylla, à Toulouse. L’objectif est qu’il y ait une grande réunion avec les Maliens et Maliennes du grand Sud-ouest qui fédère en plus de la région Midi Pyrénées, 8 autres Départements : Montauban ; Castre ; Toulouse ; Albi ; Bordeaux ; Perpignan et Montpelier. J’ai proposé d’organiser cette réunion, parce qu’il est important que la diaspora, soit d’avantage plus proche de nos autorités politiques. Je sais qu’on a tendance à aller à Paris ou à Bruxelles, mais le ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdrahamane Sylla, a bien compris le message qu’il était important d’aller aussi en province pour voir les encouragements de la diaspora locale. J’ai également proposé au ministre de la Santé de venir à Toulouse pour voir les industries pharmaceutiques et les industries médicales. Toulouse est le premier centre de recherche avec le canceropole en Europe avec 300 chercheurs sur le site. Malheureusement, le cancer concerne aussi le Mali, puisque c’est un fléau mondial. Je pense qu’on peut trouver des systèmes préventifs pour des cancers aussi basiques qui tuent encore au Mali comme la prostate, le cancer du col de l’utérus ou le cancer du sein. On va tâcher de rapprocher les parties et de trouver des voies d’entente entre les deux.

 

 

Vous êtes également représentant du corps consulaire au niveau de la Chambre du commerce. En quoi consiste ce travail ?

Je suis élu à la Chambre en tant que Conseiller représentant du corps consulaire. Cela consiste à représenter les 37 consulats étrangers de Toulouse auprès de la Chambre du commerce. Dès lors qu’il y a une délégation politique type ministérielle ou ambassade à Toulouse, nous les recevons, parce que vous savez bien, la diplomatie, c’est aussi une diplomatie économique. Nous, les consuls, sommes des guichets transfrontaliers pour les entreprises à la fois de Midi Pyrénées qui souhaitent se développer, pour mon cas au Mali. De ce fait, j’ai déjà fait venir à Bamako des entreprises toulousaines, mais il y a aussi des entreprises où il y a des compétences en matière d’exportation maliennes sur la région toulousaine ou en Midi Pyrénées ou en France. Je pense à la filière des mangues et je sais qu’il y a matière à faire. Ce sont des axes qui peuvent m’intéresser.

 

Réalisée par Mamadou DIALLO

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2 COMMENTAIRES

  1. Détrompez-vous!
    Il y a beaucoup de malien de l’extérieur qui ont essayé de faire les mêmes choses, seulement dans ces cas les maliens révèlent leurs mauvais aspects primaires Egoïsme et jalousie font qu’ils qu’ils finissent par décourager beaucoup de bonnes volontés.
    Avant de faire quelque chose le malien regarde toujours la partie qui va tomber dans sa poche.

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