Le comité d’orienté stratégique est un cadre politique de 50 membres issus des forces vives de la nation pour définir les périmètres de reformes politiques et institutionnelles à faire pendant la transition. Il a été mis en place par le gouvernement et lancé le lundi passé. Kaou Abdramane Diallo, membre du comité et porte-parole du parti pour l’Action civique et patriotique(PACP), donne ses impressions sur le chronogramme électoral et aussi le délai de la transition.
Mali tribune : Est-ce que le nouveau Comité d’orientation stratégique a été concerté pour l’élaboration du chronogramme électoral publié par le gouvernement ?
Kaou Abdramane Diallo : Tout à fait le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités a fait publier le chronogramme des élections générales, il y a quelques jours, en son temps, nous l’avions dénoncé. Nous avons dit que cela doit être fait dans le cadre du Comité d’orientation stratégique. Lors de la session inaugurale du comité stratégique, le Premier ministre a rappelé que cette publication faisait suite à l’engagement du Président de la transition à tenir les élections dans le délai. Quand même cette communication du chronogramme n’a pas été faite en aval avec les partis politique au sein du comité d’orientation stratégique. C’est pourquoi nous, nous pensons ces dates données çà et là, sont susceptibles d’être revues au fur et à mesure que le comité avancera dans les travaux.
Mali tribune : Donc les dates pourront changer dans les jours à venir ?
K A. D. : Nous, nous pensons qu’on ne devrait pas balancer les dates comme ça. Les dates devraient être proposées en fonction du périmètre des reformes que nous allons adopter. Nous pensons que les dates ne sont pas adaptées pour en compte toutes les reformes que nous nous souhaitons. Si vous suivez, dans le chronogramme, il est question de l’organisation des élections de conseils de collectivités. Nous, nous pensons que cela n’est pas en adéquation avec les reformes. Le plus important, les dates-là seront une base de travail pour nous. Et que s’il y a matière à réviser, nous n’hésiterons pas à les proposer.
Mali Tribune : Que voudriez-vous dire par l’organisation des Conseils de collectivités et son rapport avec les reformes en cours ? S’agirait-il de la création du Sénat ?
K A. D. : Si vous constatez, tous les mandats sont arrivés à terme au Mali. Les maires, les conseils de cercles et régionaux tous. Malgré cela, pour nous, la transition devrait s’atteler à l’organisation de l’élection présidentielle, peut être à la limite, les législatives couplées. Parce que l’élection des conseils de collectivités dépendra des autres réformes en cours. C’est trop demander à la transition de s’occuper de toutes ces élections.
Mali Tribune : A vous entendre, « reformes politiques et élection des conseils de collectivités », surtout votre réticence à ce sujet, pouvons-nous penser à la création d’un Sénat au Mali dans les futures reformes.
K A. D. : Le Sénat est un maillon dans le vaste sentier des nouvelles reformes débattues dans notre pays depuis longtemps mais tout dépendra des reformes à effectuer. S’il faut une reforme à minima, certains articles ou s’il faut aller à une 4ème République. Le comité est pluriel, divers et représente presque toutes les forces vives de la nation, le consensus qui va se dégager sur le type de reforme et d’architecture institutionnelle, que nous verrons jusqu’où peuvent aller les reformes.
Il n’y aura pas de fétichisme de date. Car fixer des dates sans connaitre le contenu des reformes à faire, c’est un peu mettre la charrue avant le bœuf. Et nous n’hésiterons pas à partager nos points au premier ministre qui a mis en place ce comité pour l’aider à prendre des décisions dans ce sens.
Mali tribune : Vous dites qu’il n’y aura pas de fétichisme de date, que pensez-vous des 18 mois fixés pour la transition ?
K. A. D. : Là aussi, nous ne rentrons pas dans le fétichisme de date. Le plus important c’est que nous soyons à la tâche. Les organes de la transition sont mis en place. Le travail est en train de se faire. Un calendrier a été désigné. Que les gens se mettent à la tâche. Au moment venu, nous estimons que le temps suffit pour le faire, tant mieux. Si cela ne suffit pas, c’est à nous Maliens, de voir combien il faut ajouter pour pouvoir terminer.
Mali Tribune : Est-ce qu’il y a un moyen de le faire ?
K.A. D. : Oui la Charte de la transition. Bien sûr. La Charte peut être modifiée pour le faire. Mais moi je ne le conseillerais pas. C’est de mettre tout en œuvre pour que nous puissions faire ce qui est possible dans ce laps de temps-là. Mais il n’y a pas de fétichisme de date. Si au moment venu nous voyons que le temps est répressif, ce serait aux Maliens de voir avec l’ensemble des partis, ce qu’il y a de faire. Il ne faut pas se limiter en se disant on ne peut jamais faire ça. Ne jamais dire, jamais, en fait.
Propos recueillis par
Koureichy Cissé