John Dramani Mahama: “Pour la Cedeao, le négociateur principal au Mali est Blaise Compaoré”

7
Dramani Mahama
John Dramani Mahama lors d’une précédente interview accordée à J.A. à Paris, en mai 2013. © Vincent FOURNIER/Jeune Afrique

Crise malienne, acords APE, épidémie d’Ebola… Élu le 29 mars président de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le chef de l’État ghanéen, John Dramani Mahama, s’est confié à “Jeune Afrique” en marge du sommet Union européenne-Afrique (2 et 3 avril à Bruxelles).

 

 

Jeune Afrique : Le Nigeria bloque-t-il le processus de signature des Accords de partenariat économique (APE) ?

 

John Dramani Mahama : Nous négocions en tant que bloc régional. Lors de la dernière réunion de Yamoussoukro, nous avons approuvé le principe des APE. Le Nigeria a fait part de certaines réticences techniques. Un comité composé de quatre nations (Ghana, Nigeria, Sénégal et Côte d’Ivoire) a donc été mis sur pied pour régler ces problèmes. Il se réunira la deuxième semaine d’avril à Accra. Il faut accélérer le processus.

 

 

Certains avancent que le Nigeria a également été irrité par l’accueil réservé par l’Europe à la loi anti-homosexualité

Cela n’a absolument rien avoir avec ça.

 

 

En quoi les APE vont bénéficier aux pays de la Cedeao ?

L’Union européenne reste notre principal partenaire économique. Il nous faut donc un système de libre échange régional. Cela nous aidera à être plus compétitif en terme de valeur ajoutée et de production. Négocier en tant qu’ensemble sous-régional doit également bénéficier à notre processus d’intégration. C’est pour cela que les APE sont plus intéressants que les accords particuliers et que le Ghana les soutient.

 

 

Certains estiment à l’inverse qu’une rapide libéralisation des échanges avec l’UE pourrait mettre en danger les économies des pays de la Cedeao.

Nous avons entendu ces critiques. Elles sont nombreuses, mais sont le résultat d’une méconnaissance. Si on regarde cet accord dans le détail, cette menace est inexistante. Avoir négocier l’ouverture du marché à 75% permet de préserver des industries et des secteurs essentiels. De plus, nous avons la possibilité de renégocier ces accords dans 5 ans. Cela nous permettra d’effectuer les ajustements nécessaires.

 

 

Le regard de l’Europe sur l’Afrique a-t-il changé ?

L’Union européenne et l’Afrique ont une longue histoire commune. Aujourd’hui, l’Europe comprend mieux le potentiel de notre continent. C’est une bonne chose.

 

 

Vous avez été élu président de la Cedeao. Quelle sera votre ligne de conduite ?

Comme je l’ai annoncé lors de mon discours d’investiture, je souhaite concentrer mon action sur trois axes principaux. D’abord, consolider la paix et la sécurité dans la sous-région. Ensuite, approfondir le processus d’intégration, lever les obstacles à la libre circulation des biens et des services. Enfin, améliorer les infrastructures, les routes, les ports, les lignes ferroviaires.

 

 

Qu’il y ait plusieurs personnes impliquées dans les négociations au Mali n’est pas forcément un problème.

Qu’est ce que la Cedeao doit améliorer pour être plus efficace ?

Principalement le respect du protocole d’accord et des décisions prises lors des sommets. Certains pays ne les respectent pas assez.

 

 

Parlons du Mali, qui sera sûrement l’une de vos priorités en tant que président le Cedeao. Comment jugez-vous l’avancée des négociations dans le nord du pays ?

Nous allons continuer de soutenir la médiation du président burkinabé, Blaise Compaoré. Dans le même temps, la Cedeao doit encourager le Mali à œuvrer pour le développement du Nord. Je crois qu’il faut plus d’investissement dans l’éducation, la santé. Le Mali ne peut pas le faire seul et aura besoin du soutien de la Cedeao.

 

 

Vous parlez du Burkina, mais le Maroc et l’Algérie ont également leurs propres canaux de négociation. Il y a aussi la communauté vaticane Sant‘Egidio. Est-ce bénéfique pour le Mali ?

Qu’il y ait plusieurs personnes impliquées dans les négociations n’est pas forcément un problème. Cela dépend de la manière dont celles-ci sont gérées. Si elles se coordonnent, cela peut même être bénéfique. Parce que l’Algérie, le Maroc ou le Burkina Faso ont une influence sur des composantes différentes. Toutefois, pour ce qu’il en est de la Cedeao, nous considérons que Blaise Compaoré est le médiateur principal.

 

 

Ebola s’est développé à la frontière de trois pays. L’isoler est donc un peu plus difficile.

L’Afrique de l’Ouest est confrontée à une autre crise majeure : le virus Ebola. Craignez-vous une pandémie ?

Ce risque existe. Mais nous sommes confiant qu’avec l’aide de la communauté internationale, nous seront capables de contenir le virus. Cependant, Ebola s’est développé à la frontière de trois pays. L’isoler est donc un peu plus difficile.

La Cedeao va-t-elle prendre des mesures particulières ?

Nous suivons très attentivement l’évolution de la situation. La première chose à faire est de ne pas paniquer.

_________________

Par Vincent DUHEM

Lire l’article sur Jeuneafrique.com : 

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. Blaise n est pas le mediateur un point barre…cela est l avis de la majorite des des maliens.

  2. pourquoi imposer un seul individu au Mali comme médiateur et de surcroir B compaoré qui d’ailleurs à montrer ses limites dans cette affaire mais dans tout cela j’en veux à nos dirigeants maliens pour leur nonchalance à dire non à cette médiation burkinabé sinon pendant la crise ivoirienne combien de médiateurs se sont succedés

  3. Une Afrique de l’Ouest ou l’industrialisation,facteur de croissance
    est decriee,qui n’abrite,sauf au Nigeria,aucune industrie motrice et
    qui n’arrive par consequent ni a soutenir son agriculture et son secteur d’alimentation,ni son secteur de construction,ni meme a promouvoir un secteur textile integre,veut donc ouvrir son marche a 75% a l’Europe pour stimuler sa competitivite economique.Une pure aberration.Si les Europeens veulent garder une part du marche Africain et eviter de faire un faux calcul,ils doivent faire ce qu’ils repugnent a faire:venir effectuer des investissements industriels dans un certai nombre desecteurs bien etudies dans l’espace economique des Communautes economiques Africaines.La competitivite dans le secteur commercial,quoiqu’ils fassent,leur echappe.
    En ce qui concerne l’intermediation de la Cedeao,c’est vrai que sur le plan institutionnel,la mediation incombe a cette Organisation regionale.Le Mediateur designe de la CEDEAO a confondu plusieurs choses;Le Mali n’est pas a pied d’egalite avec le MNLA,un groupement criminel instrumentalise par certains pays Europeens, qui ne possede
    aucun droit dans ses revendications politiques.De ce fait,le Mediateur de la CEDEAO a fait preuve d’une ignorance totale du Droit International.Ce Mediateur a aussi prouve qu’il n’etait pas neutre.
    Pour les Maliens,il en a profite pour se venger d’un vieux conflit anterieur survenu entre le Mali et le Burkina-Faso,un pays voisin frère,conflit qui n’a point change les bons rapports entre le people Malien et le people Burkinabe.

  4. VA TE FAIRE VOIR DRAMANI. BLAISE N EST PAS ET NE SERA PLUS LE MEDIATEUR TANT QU IL CAUTIONNERA LES ACTIONS DU MNLA DANS DES HOTELS SOMPTUEUX DE OUAGA. DE TOUTES LES FACONS , LUI MEME , IL TOMBERA CETTE FOIS CI. ALORS C EST POUR CA QUE LES 78 % DES MALIENS ONT ELU IBK. KAYES EST SOUS DEVOLPPE COMME KIDAL, ALORS BARRE TOI SI DEJA LA FRANCE VOUS A JETER LA POUDRE DANS LES YEUX

  5. Le Mali doit envoyer une délegation au Ganha pour faire comprendre que Blaise que Blaise que Blaise n´est pas un médiateur credible.

  6. Encore c’est la cedeao qui demande a une majorité legale d’un pays souverain de negocier avec une poignée de bandits armée, quelle bassesse des dirigeants noirs???

  7. ❓ mediateur dans la crise malienne la seule occasion pour B COMPAORE d echapper a la mauvaise ambiance de ouagadougou?

Comments are closed.