Jimmy Berthé, un jeune amoureux fou de l'art : A travers les Maliens, je vois une Afrique digne

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Fils d’artistes des deux côtés, plus précisément de mère danseuse et de père danseur du célèbre groupe Touré Kunda, Jimmy Berthé, neveu de la comédienne Fanta Berthé, est un jeune étudiant qui s’est retrouvé dans le milieu artistique alors qu’il voulait s’en éloigner. Membre de l’association Deuxième génération, il estime que dans cette association, les jeunes franco- maliens expriment leurs africanités.

Bamako Hebdo : Qui est Jimmy Berthé ?

Je suis un malien né à Paris il y a une vingtaine d’années, donc, un franco-malien, étudiant en sciences juridiques, après avoir fait une classe préparatoire en sciences politiques. Je suis membre de l’association Deuxième génération et membre de l’association Esprit d’ébène, au sein desquelles, je travaille dans la solidarité internationale. Et aussi en même temps dans le milieu artistique malien, avec des artistes comme Rokia Traoré et Fantani Touré.

Dans quel cadre êtes-vous au Mali ?

Je suis au Mali depuis le 11 mai dernier, sur invitation de l’artiste Rokia Traoré qui m’a proposé de travailler dans la Fondation ‘Passerelle’ du côté de l’organisation et de la communication. Le lancement sur les berges du Palais de la Culture a eu lieu le 15 mai dernier. Ce soir là, il y a eu six chansons, interprétées par les jeunes de la chorale. Ces vieilles chansons sont, pour la plupart, d’Ami Koïta, Tata Bambo, Oumou Sangaré… On peut noter parmi ces jeunes, des talents de très haut niveau comme Michelle Kanimba Traoré de Case Sanga, Ami D  et d’autres qui ne sont pas encore connus. Plus de deux milles jeunes ont effectué le déplacement avec entrée libre.

Qu’est-ce que la Fondation Passerelle ?

En fait, c’est une fondation qui a pour but d’aider les jeunes artistes à vivre de leur art, ici au Mali. Elle entend booster l’industrie culturelle au Mali. A cet effet, la fondation a institué un programme pour les jeunes chanteurs, et un autre pour les ingénieurs son et lumière. Elle est partie d’un constat, suite aux demandes d’aide des jeunes artistes pour la production de leurs albums. Alors, elle a jugé, qu’avec cette fondation, elle peut chaque année faire des auditions, sélectionner une dizaine d’artistes pour ensuite, les faire évoluer  sur la scène.

Qu’est-ce que vous aimez chez Rokia Traoré ?

C’est surtout son sens de l’innovation, son côté ouvert à la recherche. Elle a pris les vieux morceaux des grandes cantatrices, qu’elle a mixé avec le folklore, et le résultat a ravi tout le monde. Elle représente en fait, la malienne fière de représenter son pays.

Parlez-nous de l’association Deuxième Génération ?

Deuxième Génération est une association créée en 2004 suite au fait que beaucoup de jeunes s’étaient senti indignés au regard du film " Fatou la malienne " qui était assez stigmatisant. Alors, Ali Soumaré, Mame Siafa et d’autres ont décidé  de créer cette association.  Depuis on a participé au forum franco- Africain à Bamako et à l’organisation de miss Mali- France. On a aussi monté une petite expertise au niveau des évènements. C’est à dire que les gens s’adressent à nous par rapport à la communication  dans la communauté malienne à Paris, par rapport à l’organisation, aux hôtesses. Aujourd’hui, elle regroupe beaucoup de jeunes franco- maliens qui revendiquent leur africanité puisque nous ne sommes ni maliens totalement ni français totalement. En fait, c’est dans Deuxième génération que Rokia et moi, nous nous sommes connus. On a travaillé ensemble à l’Olympia à Paris pour intéresser plus de maliens de la diaspora. Cela marché et de fil en aiguille, on est arrivé là.

Quel rôle jouez-vous au sein de cette association ?

Je suis chargé de communication. En ce moment, elle est entrain d’être structurée pour pouvoir s’étendre plus parce qu’on a beaucoup d’activités aussi bien politiques, culturelles, de solidarité et de santé à travers " Esprit d’Ebène "  Mame Siafa travaille avec Rôle Back Malaria du professeur Ogobara Dombo qui a pour but de lutter contre le paludisme.

Que pensez-vous de la culture malienne ?

Sans être complaisant, je dirai que mon jugement est positif à ce propos. Elle est la base de tout notre être. Les maliens sont tellement riche culturellement, qu’ils doivent en être fiers. A travers le Mali, je vois une Afrique digne.

Quel est votre partition dans la célébration du cinquantenaire au Zénith avec Fantani Touré ?

Je travaille avec Fantani Touré, côté organisation pour la réussite du cinquantenaire au Zénith prévu le 8 octobre prochain avec des grandes têtes d’affiches maliennes comme Salif Sanogo, Rokia Traoré, Oumou Sangaré, Amadou et Mariam, et les artistes africains notamment Koffi Olomidé, et d’artiste français en occurrence Diam’s. D’autre part, je l’aide dans l’organisation du festival "  les voix de Bamako " qui se fait chaque année sur les berges du palais de la culture.

Avez-vous des engagements personnels pour le Mali ?

J’ai rejoint une association qui s’appelle M’Panam- Casa M’Panam. Elle a pour but de favoriser les liens Nord- Sud. Chaque association regroupe dix à quinze jeunes qu’elle amène au Sénégal. Là-bas, on fait l’aménagement de bibliothèques, salles d’informatiques, rénovation d’écoles. Cette fois, j’ai décidé de venir en 2011 au Mali travailler avec l’Union des femmes de Kalaban- Coro pour la réalisation d’une crèche, avec une salle d’informatique, une bibliothèque et une infirmerie. Là, c’est personnel et c’est aussi pour mon association.

Fatoumata Mah Thiam KONE

 

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