Dans le cadre de la promotion de la lecture comme facteur de développement au Mali, nous avons rencontré un jeune talentueux du nom de Baba Bourahima Cissé. Ce jeune intellectuel pétri d’une immense culture générale, est un fervent lecteur depuis sa tendre enfance. C’est pourquoi, il a accepté de se prononcer sur l’importance de la lecture. Suivez plutôt l’entretien !
Je m’appelle Baba Bourahima Cissé, Journaliste- Communicateur de formation. Je tiens tout d’abord à féliciter et remercier le journal « Bonne lecture » par rapport à son apport précieux pour la promotion de la lecture en général et particulièrement celle de la jeune génération. La lecture pour moi, c’est un raccourci pour accéder à l’univers du savoir. Notre pays est une grande nation dont l’histoire a été marquée par la tradition orale. C’étaient les griots les mémoires de nos traditions. Mais, force est de constater que l’arrivée des livres et autres manuels d’histoire ont incontestablement donné une autre dimension à l’interprétation de l’histoire. Il suffit donc d’éveiller ta curiosité en feuilletant quelques bouquins pour connaître voire découvrir ce qui s’est passé un siècle avant toi.
Quand est-ce que vous avez commencé à lire ?
Mon premier livre lu, c’est le syllaber. C’était quand je faisais la 2ème année fondamentale .Et c’est mon papa qui me le faisait lire. En suite « Mamadou et Bineta sont devenus grands » .Mais, en réalité c’est à ma 6ème année que j’ai été piqué par le virus de la lecture avec les extraits des romans de victoire Hugo , les fables de la Fontaine et certains écrivains africains dont Camara Laye, Amadou Ampathé Ba …..
Qu’est-ce que la lecture vous a apporté ?
Tout ! Je vais vous raconter une anecdote .J’avais il y’a quelques années d’énorme difficultés pour raffermir mes relations amicales voire sociales. Mais un jour, j’ai partagé mon problème avec un ami que j’ai rencontré à la faveur d’un séminaire .Il m’a recommandé de lire Dalle Carnegie. Aussitôt j’ai cherché et lu Carnegie. Sans aucune prétention de faire la publicité dudit auteur, je me suis nettement amélioré. Mieux j’ai découvert une autre approche des relations humaines. Souffrez que je vous dise que je peux sans modestie, collaborer aujourd’hui avec toute sorte de personne.
On a coutume de dire que les maliens ne lisent pas, selon vous, ce constat amer est dû à quoi ?
C’est regrettable. En effet, c’est la triste réalité. Très peu de cadres maliens lisent. Et c’est facile de le constater. Je n’ai pas réalisé d’étude là dessus, mais de mon humble avis, c’est un phénomène qui est tributaire à la paresse intellectuelle. Plus on lit, plus on commet à coup sûr moins d’erreur. Les célèbres dirigeants ont toujours été des rats des Bibliothèques. (Abraham Lincoln des Etats Unis, Mao de la Chine …… )
Avec l’arrivée de l’internet, ne craigniez-vous pas la disparition du livre imprimé ?
Effectivement, on s’achemine vers la numérisation du livre. C’est une exigence du temps. Mais, je n’en crois pas que cela va nous amener à la disparition du livre imprimé. Mieux, mon cousin du village n’a pas les moyens d’acheter les appareils (Ipads , l’ordinateur et autres …) pour lire.
Quel appel avez-vous à lancer pour que les gens lisent beaucoup dans notre pays ?
Si le héros de l’Apartheid a dit ceci : « Une nation qui lit est une nation qui gagne » ; moi je dirai que pour avancer dans la vie, il faudrait lire. La lecture n’a rien à voir avec la volonté politique, c’est individuel.
Votre dernier mot
Mon dernier mot, c’est sans doute ce cri de cœur que je lance à mes camardes jeunes. Il y’a un adage qui nous enseigne ceci : « Dit moi quelle jeunesse tu as, je te dirai quelle nation tu bâtiras » .C’est pas une jeunesse limitée et insuffisante qui ferra le Mali de demain. Outillons- nous en parcourant les romans et autres essais qui puissent nous perfectionner davantage pour être apte à répondre aux attentes de la société.
Interview réalisée par Mamadou Macalou
Joli travai bonne lecture
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