Le matin : Depuis que vous êtes à la tête de la Mairie de Kalaban-coro, quels sont les chantiers que vous avez pu exécuter ?
Issa BocarBallo: Depuis que je suis à la tête de la Mairie de la commune rurale de Kalaban-coro, mon seul objectif a été le développement de Kalaban-coro. A cet effet, il y a des grands chantiers qui ont été menés. Le grand marché de Kalaban-coro qui a fait couler des salives, est aujourd’hui un joyau et bientôt les marchands vont aménagés dans leur marché flambant neuf. Je me suis donné corps et âme pour que Kalaban-Coro ait son centre de santé et aujourd’hui cela est devenu une réalité. On a construit des Cscom et des écoles dans plusieurs localités que sont entre autres : Kalaban-coro Koulouba, Tiébani, Gouana, Nérécoro, Siracoro-Néguetana, Tabacoro…Avec l’ambassade de France, nous avons construit un pont à Kalaban-coro Plateau. Un pont qui désenclave une partie de la commune notamment pendant l’hivernage. Par rapport à l’assainissement, nous nous sommes octroyé sur fonds propres plusieurs véhicules : des camions bennes, des Spyroses. Kalaban-coro étant jonché de collines, ces véhicules ont beaucoup servi à décamper certaines voies. Elles ont également permis le ramassage des ordures. Un commissariat de police est actuellement en chantier. Conscient qu’on gère une commune par le pouvoir donné par la population de décider à sa place, j’ai fait de l’Education, la Santé et l’Hydraulique mon champ de bataille. Du point de vu hydraulique, un travail colossal a été abattu…
Quelles sont les mesures prises pour réorganiser et redynamiser la Mairie ?
Quand je suis arrivé à la tête de la Mairie, les travailleurs de la Mairie avaient du mal à avoir leurs salaires. Aussitôt, j’ai réorganisé la machine administrative et le travail. Et en ce moment, non seulement chacun a son salaire, mais, on n’a pu doter la Mairie de matériels de travail, ainsi que les six (6) centres secondaires d’Etat civil qui manquaient de tout. La Mairie a recruté plus de 100 jeunes qu’elle paye régulièrement sur ses fonds propres. Pour réussir une mission, il faut créer l’union. C’est pourquoi quand je suis venu à la tête de la Mairie, j’ai fait de l’union mon cheval de bataille. J’ai réussi à créer une unité d’action entre les responsables du bureau communal, entre les personnels et aussi entre les travailleurs de la Mairie. Et aujourd’hui, je peux vous dire que nous formons un tout, une chaine indivisible.
Pouvez-nous citer quelques difficultés auxquels la Mairie est confrontée ?
Il faut reconnaitre qu’on a des difficultés par rapport à l’apport de l’Etat. Kalaban-coro est une commune rurale sur papier, mais aujourd’hui nous dépassons la commune urbaine de Kati sur toutes les lignes. Que ça soit par rapport à la population et aux nombres de conseillers communaux. Pour preuve, aujourd’hui Kalaban-coro a 37 conseillers communaux alors que Kati en a 33. Les communes de Bamako bénéficient des avantages de l’Anict mieux que la commune de Kalaban-coro, cela n’est pas normal. L’Etat doit veiller à appuyer beaucoup, à la dimension des communes urbaine, la commune rurale de Kalaban-coro ; une commune qui est seulement de nom ‘’rurale’’, mais qui a tous les aspects d’une commune urbaine. A cet effet, je pense qu’on doit être traité au même titre que les communes urbaines.
Beaucoup de gens pensent vous avez fait une mauvaise gestion du foncier. Qu’avez-vous à répondre sur ce point ?
Je suis musulman, j’ai été à la Mecque deux (2) fois et il n’est pas de mon habitude d’écouter et de répondre aux rumeurs. Je suis musulman et je me préserve beaucoup de parler des autres. Je ne suis pas un spéculateur foncier…Et personne ne peut dire que je lui aie privé de sa parcelle ; je n’en ai pas besoin et mon éducation ne me permet pas cela. Mais quand tu es responsable d’une institution tu subis toute sorte de préjugés et de commérages. Je vous assure que la gestion du foncier est très complexe. Et beaucoup de gens pointent la Mairie du doigt alors qu’ils ignorent la réalité. La Mairie de Kalaban-coro est rentrée dans la gestion des affaires foncières à partir de 2010 et 2011 par suite d’un arrêté interministériel. Kalaban-coro a été longtemps géré par les Préfets. Et beaucoup d’actes ont été posés par ces derniers.
Et que direz-vous de votre incarcération à la maison centrale d’arrêt de Bamako dans une affaire de spéculation foncière ?
Je me promène la tête haute. Jamais un propriétaire terrien ne m’a accusé de quoi que ce soit. Jamais ! Mais par contre, j’ai été victime de beaucoup d’injustices. Comme tout bon musulman, je me remets à Dieu. Je crois à Dieu et je crois au destin. Car, le destin de l’être humain est déterminé par l’apposition des astres au moment de sa naissance. Tout ce qui m’arrive, je ramène ça à Dieu. Il y a des prophètes qui ont été emprisonné à tort. Moi aussi j’ai été injustement emprisonné. Ce sont des choses qui peuvent arriver à tout le monde qu’il soit musulman, chrétien, animiste ou libre penseur… Voilà pourquoi en tant que musulman, je réduis tout ça à zéro et sans rancune aucune. La vie continue, on ne peut pas changer le destin de l’homme.
Les élections communales, régionales et du District de Bamako ont été maintes fois reportés. Que pensez-vous de ces reports successifs ? Etiez-vous candidat ?
Je ne vois pas de mal au report de ces élections, d’autant plus qu’il s’agit de préserver le caractère unitaire du Mali. Ce sont les hautes autorités qui décident de la tenue et la non-tenue de ces élections et s’ils pensent que toutes les conditions ne sont pas encore réunies pour tenir ces élections, je ne peux que les saluer pour leur initiative. Mais, même si on ramène la tenue de ces élections à demain, je serais candidat. Je serais candidat parce que je dois aider les populations à remonter les difficultés. Cela n’est pas une question de politique et cela date de longtemps bien avant l’avènement de la création des communes rurales au Mali. Car, j’ai toujours lutté pour le développement de ma commune.
Un trophée de mérite et de reconnaissance vous a été décerné par l’association des Jeunes Premiers du Mali. Quel sentiment vous anime ?
Ce prix de reconnaissance qui m’a été décerné, aujourd’hui, a été une surprise pour moi. D’autant plus que je travaille avec conscience professionnelle, pas pour être applaudi, mais je travaille pour atteindre des objectifs satisfaire les besoins de des populations de ma commune. Je suis très ému et fier de recevoir ce trophée qui montre que des actes que j’ai eu à poser dans ma commune sont bien appréciés et bien perçus par d’autres. C’est avec ce trophée de mérite que j’ai su que depuis bien même l’avènement des communes rurales au Mali, j’ai toujours travaillé pour l’intérêt public. Je donne un seul exemple : l’école de Kalaban-coro Koulouba que j’ai forgé, bien avant la venue de la décentralisation au Mali, de toute pièce et qui porte officiellement aujourd’hui mon nom…
Réalisée par Aliou Touré
FRANCHEMENET 9 NE SERAIT JAMAIS 10
Comments are closed.