Interview Zacharia Dembélé DCAP de Ségou

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Au moment même où nous faisons cet article Monsieur Zacharia Dembélé est nommé Directeur de l’Académie d’Enseignement de Ségou en remplacement de Monsieur Mamadou Sokona appelé lui aussi au secours de l’Académie d’Enseignement de Kati.

 

Ségou-tignè : Monsieur le DCAP, vous venez d’assister à la finale. Quelle appréciation faites-vous du match ?

Zacharia Dembélé : Un match à hauteur de souhait. En fait c’était aussi l’avis des autorités scolaires qui avaient pour l’occasion effectué le déplacement au terrain de sport de la mission catholique. Le niveau de préparation était bon ; ainsi l’on a espoir que le sport scolaire a un avenir.

 

Ségou-tignè ; Etes-vous satisfait du niveau technique des deux équipes ?

Zacharia Dembélé : Le niveau technique était fort appréciable. Telle doit être la logique classique. L’école doit être la pépinière naturelle où la sélection de bons joueurs doit-être faite. Ces deux équipes (Sido-Soninkoura et Soninkoura) doivent être suivies de façon rigoureuse en vue de développer en chacun le talent nécessaire pour devenir des footballeurs de haut niveau. Oui j’étais satisfait du niveau technique des deux équipes.

Ségou-tignè : Monsieur le DCAP, pour qui suit les activités sportives au niveau du CAP, il semble y avoir un certain ralentissement. Est-ce un désintérêt ou quels en sont les motifs ?

Zacharia Dembélé : L’administration scolaire, c’est-à-dire depuis les écoles, doit promouvoir le sport scolaire à travers une commission sportive et culturelle mise en place à cet effet. Chaque Directeur doit y mettre du sien avec l’appui des maîtres d’EPS et autres enseignants intéressés par les activités sportives et culturelles.

 

A mon humble avis le sport scolaire évolue lentement mais sûrement ; Le niveau technique des deux équipes qui ont joué la finale de la coupe du DCAP l’en atteste à suffisance. Aussi, il faut rappeler, que les deux écoles manquent d’espace de jeux, ce qui influe négativement sur la promotion du sport scolaire. Nous souhaitons l’engagement des enseignants pour donner plus de visibilité aux talents sportifs qui couvent en nos enfants, mais qui malheureusement se meurent faute d’encadrement. En d’autres termes nous avons bon espoir que tout sera mis en œuvre pour dynamiser cette activité au sein de nos structures éducatives à cause de la mise en place du sous-district du sport scolaire.

 

Ségou-tignè : Monsieur le DCAP, j’ai posé cette question car depuis un certain temps, les grandes manifestations sportives (tous sports confondus) n’existent plus. Même en foot- Ball, ce sont des championnats qui n’arrivent pas à terme. A quand le renouveau ?

Z .D : Le renouveau du sport scolaire est pour bientôt en raison du changement qui est en train de s’opérer dans la gestion de l’école. Pour ainsi dire, presque toutes les écoles ont constitué leurs commissions sportive et culturelle. C’est assez encourageant et prometteur. Aussi, le sous-district est constitué sans occulter la présence d’un partenaire de taille. « Right to Play » qui a déjà fait des preuves dans nos établissements scolaires à travers l’organisation des Play Day ; de tournois frisbee etc.  La formation de coaches frisbee. Vous comprenez aisément que nous allons vers la dynamisation voire le décollage du sport scolaire dans le CAP de Ségou.

 

 

L’organisation de la finale de la coupe du DCAP de Ségou en est une illustration significative. Ce mouvement aujourd’hui perceptible en plusieurs endroits sera renforcé très prochainement par la mise en place d’un arsenal sportif assez important dans l’arrière cour du CAP en vue de promouvoir le sport scolaire et de masse.

 

 

En clair, le nombre de maîtres d’EPS a augmenté depuis 2011 et d’autres mesures sont en vue pour affecter des maîtres d’EPS dans tous les second-cycles du CAP de Ségou. C’est en cela que se fonde toute ma politique de développement du sport scolaire au service de l’épanouissement intellectuel et physique des élèves du CAP de Ségou .A mon avis ce sont les maîtres d’EPS qui sont à mesure d’impulser toute la dynamique à l’essor du sport scolaire.

 

Ségou-tignè : Monsieur le DCAP, si l’on juge par l’apparence, on semble être en face d’un ancien athlète. Mais avez-vous pratiqué ou avez-vous été un simple admirateur des autres ?

ZD : Merci pour cette appréciation qui me fait penser que je tiens toujours au plan physique et que paraît encore jeune. Je suis un admirateur et un sportif, car j’ai longtemps pratiqué la course de fond et de vitesse. Maintenant je pratique le jogging et la marche rapide. Je marche 3kms presque tous les soirs.

 

 

Segou-tignè : Monsieur le DCAP, enfin une dernière question. Même si le moment est mal choisi pour en parler, de façon très brève, que comptez- vous faire pour moraliser le déroulement du DEF à Ségou ?

 ZD : Je peux vous assurer que le déroulement du DEF se fait normalement même s’il y’a des aspects à améliorer. La perfection est une suite d’actions permanentes et inspirées. Chaque jour et chaque année des dispositions sont prises pour corriger les dysfonctionnements à travers le choix judicieux des Présidents de centres et des surveillants. Des mesures au plan sécuritaire sont prises pour dissuader les esprits mal intentionnés. IL faut être toujours vigilant et alerte pendant toute la période des examens. Aussi, il faut espérer sur un changement de comportement à tous les niveaux pour que les résultats du DEF reflètent la réalité de la valeur intrinsèque des élèves.

 

 

Ségou-tignè : Encore si vous permettez. Un élève peut-être renvoyé de l’école pour plusieurs motifs. En votre qualité de père de famille, éducateur, ne pensez-vous pas qu’il ya vraiment certains cas où il faut tendre la perche à l’élève renvoyé ?

 ZD : A mon humble avis, je pense que tous les enfants sont bons et intelligents. IL faut avoir l’encadrement pour réduire de façon drastique la déperdition scolaire. Je reconnais qu’il y’a trop d’exclusions et de redoublements. Notre système ne mérite pas cela. En la matière, il faut remettre les enseignants au travail, activer davantage le suivi de proximité par les directeurs d’école ; consacrer plus de temps au suivi et à la supervision pédagogiques. Le tutorat doit être appliqué tant à l’interne qu’à l’externe. La pédagogie différenciée doit être un levier permanent entre les mains de l’enseignant. Le sacrifice de l’enseignant doit aller jusqu’à l’organisation de cours de rattrapage à l’intention des élèves faibles ou incapables de suivre le rythme des apprentissages. Je voudrais tout simplement dire que l’enseignant doit être attentif à chaque cas. Voilà qu’il y aura moins d’exclusion si tous ces paramètres étaient respectés. Quant à la perche à tendre aux élèves en détresse, il faut seulement regarder du coté des privées. Nous serions allés à l’encontre des textes qui régissent le fonctionnement de l’école s’il était envisagé autres pistes. En effet je suis père de famille, mais ma conviction est fortement orientée dans le sens du renforcement de l’encadrement familial, en inculquant les valeurs du travail bien fait, de la morale sociale et enfin de la discipline. Cet enfant bien éduqué sera plus réceptif à l’apprentissage et au respect du règlement intérieur de l’école. Vous savez, je suis un homme de conviction et d’action. Je crois fermement en la possibilité de l’homme à opérer le qualitatif souhaité.

 

 

Ségou-tignè : Le mot de la fin

 ZD : L’école est le terreau favorable au développement personnel de l’enfant. Elle forme, éduque l’enfant qui doit devenir le bâtisseur de demain. Pour avoir une école performante, il faut des enseignants bien formés et engagés ; une administration scolaire consciente de la prééminence de son rôle dans la réussite scolaire ; un partenariat solide. En un mot l’école est l’avenir politique, social et économique de la nation.

A. Yérélé

 

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