Interview sur la gestion actuelle de la Faculté des sciences économiques et de gestion : Le Doyen Abdramane Sanogo, sans ambages, nous livre ses impressions.

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Dans un message adressé à notre rédaction, un de nos fidèles lecteurs nous suggérait d’offrir un créneau permanent aux doyens des facultés ou grandes écoles, ainsi qu’à des responsables de structures universitaires pour qu’ils évoquent l’état de gestion de ces différentes structures dont ils ont la lourde charge.  Après maintes réflexions, cette suggestion s’est illustrée très importante, d’autant plus qu’il est de la responsabilité de ces personnes de nous éclairer sur la situation qui prévaut et les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l’accomplissement de leur tâche, et ce dans le souci bien entendu de trouver des solutions idoines. C’est dans cette logique que nous avons approché le Doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG) de l’Université de Bamako. M. Abdramane Sanogo, sans ambages, a bien voulu se prêter à nos inquiétudes et nous livrer ses impressions sur l’état actuel de sa faculté.

Le Flambeau : Bonjour Monsieur le Doyen, votre élection avait fait l’objet d’une très grande polémique au sein de la faculté, qu’en est-il aujourd’hui de ce débat ?

Mr le Doyen : Bonjour ! Je dirai d’abord qu’il n’y a pas eu de polémique, tout s’est bien déroulé conformément aux textes, les élections se sont déroulées normalement et dans la plus grande démocratie. A l’époque, le problème a été que certains étaient un peu nostalgiques du passé et soucieux de leurs sources de revenu. Vous savez, ils semaient du désordre, et s’adonnaient à des pratiques telles que la vente des notes et l’organisation excessive des cours privés, ce qui est de la corruption. Ils ont voulu garder cet état de fait pour s’enrichir et ils ont fait des tapages partout sinon tout s’est bien déroulé. Là maintenant les esprits se sont calmés. Vous savez en réalité, quand on gère une structure, il faut agir dans la rigueur, savoir taper sur la table et tout rentrera dans l’ordre.

Le Flambeau :La FSEG, sur le plan académique et d’un point de vue stabilité, a connu beaucoup de progrès. Quelles sont les raisons de cet état de fait ?

Mr le Doyen : Je suis très content que vous-même, vous ayez constaté qu’il y a eu un progrès parce qu’en réalité on ne peut pas se juger soi-même, ni juger nos actions positives. C’est une très bonne chose et les raisons sont bien simples. Je l’ai tout le temps dit quand vous dirigez les hommes, quand vous travaillez avec les hommes, il faut toujours tenir compte du langage de la vérité, de la sincérité. Quand vous êtes franc, sincère, il n’y a aucun problème. Ainsi vous pourrez avancer et il ne faut surtout pas piétiner les droits des uns et des autres. Il faut être à l’écoute de tout le monde et des étudiants, ainsi que des professeurs car quand vous écoutez les gens, vous pouvez prendre les meilleures décisions qui sont loin d’être dictatoriales. Voilà un peu les raisons. Je ne suis pas dictatorial, j’agis tout le temps dans le langage de la vérité, je suis courageux et marche dans le droit chemin.

Le Flambeau : Quelles sont les relations entre votre administration et le comité AEEM ?

Mr le Doyen : Les relations sont très bonnes et voyez vous-même depuis que nous sommes là, la violence a considérablement baissé. Toutes ces tensions ont baissé   (sous entendu dans le dialogue que j’ai mené avec le comité et dans le plus grand respect). Dans une structure il faut discuter, dialoguer et il faut utiliser l’intelligence et la raison qu’on a pour faire avancer. A reconnaitre que le comité a son droit, il est de moins en moins privé de ces droits car si les droits ne sont pas rétablis ça pousse les gens à la violence. Je suis content car nous avons réussi à inverser cette tendance de violence. Les relations sont vraiment bonnes, je m’en réjouis et surtout content que vous-même vous l’ayez remarqué. Ils avaient voulu changé de comportements ces derniers temps, mais je crois qu’ils ont enfin compris que le meilleur chemin pour leur réussite et la stabilité de leur faculté passent indéniablement par la culture du dialogue, la responsabilité et le bannissement de la violence.

Le Flambeau : Quelles sont les actions que vous avez pu poser depuis votre élection au décanat ?

Mr le Doyen : Nous avons posé beaucoup d’actions, on ne peut  les citer toutes. Nous avons en 1ère position instauré le dialogue avec les collègues, avec les étudiants et même avec les autres travailleurs.

Nous avons mis également en 2ème position les gens dans leurs droits, par exemple les contractuels n’ont plus besoin d’attendre deux mois pour avoir leur salaire, les 30-31 du mois ils sont payés.

Nous voulons aussi activer le processus de paiements des bourses des étudiants.  Les cours se déroulent normalement, quand il y’a des sanctions à prendre on les prend et les notes sont sereinement gérées. Il n’y a pas de corruption, je n’accepte pas la magouille et encore moins la corruption. Nous sommes fondamentalement opposés aux protagonistes, à la démagogie qu’elle soit claire ou discrète, nous ne voulons pas de corruption, tout marche bien et d’ailleurs les étudiants l’ont compris et eux mêmes ils se sont mis d’accord.

Le Flambeau : Que pensez-vous de l’enseignement supérieur dans notre pays ?

Mr le Doyen : L’enseignement Supérieur, la question est un peu vague parce qu’il y a beaucoup à dire. Je peux prononcer sur ce qui est à la FSEG mais d’une manière générale je pense quand même qu’il y a des voix plus autorisées pour répondre que la mienne. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire, beaucoup de choses à revoir, sincèrement le problème doit être revu. On doit marcher avec les autres universités, dans le même diapason que celles de la sous région car on ne peut pas marcher seul dans son chemin alors qu’on veut l’intégration. Revoir tout ça et instaurer le système LMD car il faut qu’on coordonne avec les autres universités de la sous région. J’ajoute que la question est trop importante pour que ça soit moi qui la réponde.

Le Flambeau : En Quels termes voyez-vous l’introduction du système LMD dans notre pays ?

Mr le Doyen : Le système LMD, il faut l’introduire et c’est une très bonne chose car c’est la preuve comme quoi nous marchons sur le même pas que nos autres collègues, nos autres pays de la sous région, les autres pays africains et même que nous marchons sue le même diapason que le monde entier. Aujourd’hui c’est le monde entier qui a adopté ce système, le Mali ne peut pas marcher seul. Donc, je n’ai rien contre et je pense qu’il faudrait que, et comme nos dirigeants ont su toujours donner l’exemple marcher avec les autres dans le bon chemin car si on ne le fait pas, nos diplômes risquent dans peu de temps de ne même pas être reconnus, donc il faut aller avec. Ce n’est pas nous qui avons créé la science, ce n’est pas nous qui avons créé l’université, c’est l’œuvre de tout le monde donc il faut accepter et il faut partager certaines choses.

Le Flambeau : Que faut-il retenir aujourd’hui de la FSEG ?

Mr le Doyen : La FSEG est une structure qui marche à merveille aujourd’hui. Evidemment pas à cent pour cent mais très rapidement nous sommes arrivés à inverser la tendance de la marche pour aller vers le progrès parce qu’on reculait, la faculté était en train de reculer, de plonger dans la magouille, de plonger dans la malversation de certains enseignants et de certains étudiants ; mais nous avons dit non ! A tout cela et nous sommes fiers de délivrer les diplômes aux gens qui ont le niveau. Tout n’est pas fini, nous continuons notre combat et je pense que les dégâts sont limités. Et je suis sûr qu’on a une structure performante et de haut niveau pour donner au Mali des meilleurs cadres dans le processus du développement de notre pays.

Le Flambeau : Qu’en est-il réellement de la situation des dérogés et des étudiants de médecine qui ont effectué le transfert à la FSEG et dont la question des bourses fait l’objet d’un grand débat ?

Mr le Doyen : Est-ce que leur problème fait l’objet d’un grand débat ?

Je n’en crois pas. Les dérogés qui nous viennent de la faculté de médecine ont tous leur droit pour toucher leurs bourses, il suffit tout simplement qu’ils soient sur les états de bourse, tous ceux qui ont leur nom sur la liste des états, perçoivent leurs bourses forcement. Seulement je vois un peu à quoi vous voulez en venir, vous avez demandé à ce que certains puissent bénéficier de la dérogation, les 1ère et 2ème années, logiquement on a fait la liste, on a dressé et le dernier mot revient Monsieur le Recteur car c’est lui qui doit accepter ou refuser, d’accorder la dérogation.  Bon . . . Mr le Recteur a eu des arguments bien appuyés, il a dit << qu’il n’était pas en mesure d’accorder la dérogation à tous ceux qu’on a proposés. Il ne peut pas car ces gens ont échoué leur mission universitaire >>. Donc on ne peut pas leur garder et c’est quand même mon chef hiérarchique, il a ses raisons. Voilà ! C’est ça la situation des états des bourses.

Le Flambeau : Votre dernier mot à l’endroit de nos lecteurs

Mr le Doyen : Soyons francs, soyons justes et soyons travailleurs car c’est le travail qui va permettre au Mali d’aller de l’avant. Les étudiants d’aujourd’hui ont un grand rôle à jouer puisque ce sont eux les cadres de demain. Le travail, la justice et le courage sont les trois choses qui nous permettront de servir ce pays. Pour finir je suis très fier du journal << Le Flambeau >> et je vous souhaite bon vent dans vos actions.

MAIGA

 

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