Président du Groupe parlementaire RPM à l’Assemblée Nationale, Sory Ibrahima Kouriba, député élu à Niono revient dans cette interview sur l’adoption par l’Assemblée nationale de la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, malheureusement éclipsée par le débat autour de la révision constitutionnelle, mais qu’il trouve bon. L’honorable Kouriba parle également, actualité oblige, des efforts faits par le groupe parlementaire RPM et la Majorité Présidentielle pour sensibiliser davantage sur le projet de révision et y faire adhérer le maximum de ses compatriotes.
Le Point : L’Assemblée Nationale a récemment donné son quitus à la DPG du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga. En tant que président du groupe parlementaire RPM, c’est quand même une victoire pour vous ?
Sory Ibrahim Kouriba : Je vous remercie de me donner la parole. L’Assemblée Nationale a effectivement donné son quitus à la Déclaration de politique générale du Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga. Il faut être réaliste. Cette DPG s’articule autour de quatre grands axes qui prennent en compte tous les secteurs d’activité. Nous l’avons lue, examinée et analysée et nous avons trouvé que le Premier ministre n’a occulté aucun secteur d’activité de la nation, tant au plan sécuritaire, du développement et social.
La DPG prend notamment en compte le programme d’urgences sociales du président de la République. Il s’agit de constructions de routes, de ponts et d’autres activités… Nous lui avons donné notre confiance puisque nous avons trouvé que cette DPG est une DPG réaliste, mesurable, quantifiable et réalisable !
L’opposition parlementaire, elle, estime que cette DPG est plutôt un inventaire de déclarations d’intention ?
Sory Ibrahim Kouriba : L’opposition est dans son rôle et ce n’est que justice ! Cela ne nous surprend guère. Depuis le début de la mandature, l’opposition n’a jamais voté aucune DPG. De Mara à Abdoulaye Idrissa Maiga, en passant par Modibo Kéita (puisqu’il faut rappeler que Oumar Tatam Ly n’a pas présenté de DPG avant son départ, ndlr). Je ne suis nullement surpris qu’elle n’ait pas voté pour la DPG du PM Maiga. Ils sont dans leur rôle et c’est tout. A leur place, je ferai la même chose. Qu’il s’agisse d’intentions ou d’annonces, je pense qu’il ne faut pas se leurrer. Le Mali est en chantier malgré la crise. Cela est indéniable.
Cette DPG prend également en compte les questions de sécurité en générale dont justement celle de la zone Office du Niger qui vous concerne directement en tant qu’élu de Niono…
Sory Ibrahim Kouriba : En effet, elle prend en charge les questions de sécurisation de l’ensemble du territoire national. La zone Office du Niger, qui est une grande zone de production, demande à être sécurisée pour que les paysans puissent vaquer à leurs activités et à leurs affaires sans crainte aucune. Dieu merci, aujourd’hui, il y a plus d’accalmie. Cela ne doit pas nous empêcher qu’on soit vigilants et que des mesures soient prises. Au-delà de cela, il y a des mesures qui s’imposent à cette zone-là.
Nous avons demandé et obtenu des autorités administratives de la région de Ségou la levée partielle de la principale mesure qui consiste à l’interdiction de circuler à moto 24h/24h.
Il faut rappeler que cette mesure n’était pas normale car le paysan ne peut pas aller au champ sans sa moto. L’engrais ne pouvait pas être acheminé au champ sans les motos. C’étaient des mesures sécuritaires qu’on avait prises au début mais qui devaient être assouplies avec cette arrivée de l’hivernage ne serait-ce que partiellement. Soit de 6 heures du matin à 18 heures.
Le projet de révision constitutionnelle adopté par l’Assemblée Nationale et soumis au referendum divise les Maliens. Que fait le groupe parlementaire RPM ou la majorité présidentielle pour davantage convaincre les citoyens à adhérer au projet ?
Sory Ibrahim Kouriba : Excellente question ! J’étais dans le cercle de Niono où je suis élu. Notre séjour a coïncidé avec le lancement de la campagne agricole. J’y étais avec quatre à cinq députés (majorité et opposition, ndlr) pour la restitution sur la révision constitutionnelle initiée dans tous les cercles du Mali. Nous avons eu une rencontre avec le Préfet de Niono à cet effet et nous avons expliqué convenablement le projet.
Vos détracteurs, notamment les opposants au projet, disent que le camp du oui fait campagne avec les moyens de l’Etat et que déjà, des sacs d’engrais circulent dans les zones rurales pour forcer la main aux électeurs. Qu’en diriez-vous ?
Sory Ibrahim Kouriba : La campagne n’est pas encore ouverte à ce que je sache et je n’en suis nullement informé. Pour accuser quelqu’un d’achats de conscience, il faudrait d’abord que la campagne soit ouverte. Je ne suis pas en campagne. Je suis dans mon droit de venir restituer. J’ai mes mandants et en tant que députés, il est de notre devoir de restituer à nos mandants. Je ne suis pas au courant qu’on soit en train de donner des sacs d’engrais jusqu’à preuve du contraire.
Réalisé par Amaye Maki