C’est un Premier ministre apparemment abattu et fatigué qui nous reçoit dans sa résidence, au bord de sa piscine. Devant laquelle il dévore les nombreuses parutions de la semaine tous les week-ends. Ce dimanche- là ne fait pas exception à la règle, puisque Modibo Sidibé a sacrifié à sa tradition. Cigarettes sur cigarettes, le Pm cache mal sa glaire par rapport aux nombreux titres qui l’accablent.
Le Matin : Bonjour M. le Premier ministre, on ne vous fait pas de cadeau dans la presse ?
Modibo Sidibé : oh ! Voyez-vous, ils racontent des ragots, ces scribouillards sans foi ni loi… Basta !
Le Matin : vous êtes rancunier ?
Pas du tout ! Mais vous savez hein, difficile de rester indifférent au complot médiatique dont je suis victime alors que les observateurs très avertis me citent parmi les grands favoris de 2012.
Le matin : vous avez des antécédents et depuis votre arrivée à la Primature, vous réglez des comptes. Vous n’aimez pas apparemment la presse privée?
Modibo Sidibé (il s’empresse de répondre) : elle ne m’aime pas aussi. Elle passe tout le clair de son temps à me calomnier, à me diffamer…Sans oublier l’épisode de l’Initiative riz. Je suis à bout de nerf. Ces scribouillards, ces fouilles-merdes ne savent pas ce qu’ils font ni ce qu’ils écrivent. Mais on verra…
Le Matin : est-ce à dire que vous allez leur faire payer tout ça ?
Modibo Sidibé : c’est vous qui le dites. En tout cas, à mon âme et conscience, je ne me reproche rien, rien du tout.
Le Matin : vous vous sentez morveux…il parait que vous asphyxiez délibérément la presse privée ?
Modibo Sidibé (rire puis bouffée de fumée de cigarette) : je vous retourne la question.
Le Matin : contrairement à vos prédécesseurs à la primature, vous avez manifestement opté pour la langue de bois, pourquoi ?
Modibo Sidibé : ma formation ne me permet pas de parler, parler et parler (Il est flic et se réclame flic: Ndlr). Mes prédécesseurs, eux, parlent beaucoup mais est-ce qu’ils travaillent plus que moi ?
Le Matin : pourtant vous accordez des interviews à des journaux étrangers ?
Modibo Sidibé : Eh alors ?
Le Matin : votre patron, ATT national, a dénoncé le déficit de communication de votre gouvernement surtout par rapport au projet de loi du code de la personne et de la famille…qu’en pensez-vous ?
Modibo Sidibé : rien ! D’ailleurs on met fin à cette interview…
