Interview (presque) imaginaire : Modibo Sidibé, Premier ministre : « Ma candidature aux présidentielles n’est pas pour demain. Mais, comme dit l’adage, il ne faut jamais dire…jamais »

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Réputé discret, le chef du gouvernement suscite, à la fois, crainte et admiration pour nombre de ses compatriotes. Pour les uns, c’est un homme distant, froid ; homme imbu de sa personne ; tandis que pour les autres, Modibo Sidibé est un grand commis de l’Etat, un bourreau du travail, qui déteste la médiocrité, la corruption, le népotisme et le bling –bling… des pratiques, désormais, encrées dans nos mœurs.

 

C’est pour percer le mystère –Modibo Sidibé, que nous avons décidé de lui consacrer cette rubrique. Interview. Sans détour.

 

Le Canard déchaîné : Excellence, l’EMRC – international, une organisation internationale de promotion du développement durable en Afrique, vient de vous décerner le prix Agribusiness Award 2010 pour « l’initiative riz », un projet que vous avez piloté avec succès. N’est –ce pas un bon tremplin pour les présidentielles de 2012 ?

Modibo Sidibé : ma candidature aux  présidentielles n’est, ni pour demain, ni pour après –demain. Mais, comme dit l’adage, il ne faut jamais dire jamais. Ce qui m’intéresse, par-dessus tout, c’est de réussir ma mission : mettre en œuvre le Programme de développement Economique et Social (PDES) du Président de la République.

 

Le Canard déchaîné ; votre absence n’est pas passée inaperçue au baptême de l’autre PDES (le Parti pour le Développement Economique et la Solidarité), le parti dit « présidentiel ».

Modibo Sidibé : c’est vrai, la politicaillerie n’est pas vraiment ma tasse de Lipton. Mais ce jour –là, j’avais un bouton sur le front, causé selon mon médecin, par les arachides que j’ai partagées avec IBK dans son jardin. Mon médecin m’a conseillé de garder le lit toute la journée, en prenant soin de fermer mon téléphone. Voilà pourquoi je n’étais pas au lancement de ce que vous appelez l’autre PDES.

 

Le Canard déchaîné : la politique, c’est pas votre tasse de thé. Les présidentielles de 2012, aussi. Pourtant, au sein de l’Adema, considéré à tort ou à raison, comme votre parti, les signes ne trompent pas. A en croire nos sources, dignes de foi et de foie, plus de la moitié du Comité Exécutif serai acquise à votre candidature aux présidentielles de 2012.

Modibo Sidibé : qui vous a raconté ça ? Loufoques ! Certes, j’ai beaucoup de sympathie pour l’Adema. Mais je n’ai jamais participé à ses activités. Ni de près, ni de loin. Alors, comment puis –je dans ces conditions, prétendre être son candidat aux présidentielles à venir.

 

Le Canard déchaîné : Vous n’avez jamais participé aux activités de l’Adema. Mais vous avez, toujours, contribué à ses activités. Financièrement, parlant.

Modibo Sidibé : qui vous a raconté ça ? Vos sources ont, apparemment, perdu leur foi et leur foie. Je vous le répète, une fois pour toute : je ne suis membre d’aucun parti politique. L’Adema y compris. Et pourquoi éteignez –vous notre magnétophone ? Nous n’avons pas terminé, à ce que je sache !

 

Le Canard déchaîné : c’est parce que je voudrais vous poser une question dont, la réponse ne sera pas publiée dans le journal. Une question, discrètement, … indiscrète : serez –vous candidat aux présidentielles de 2012 ?

Modibo Sidibé : tu sais pourquoi je t’apprécie, le Mollah ? C’est ta capacité à pourvoir lire dans mes pensées. Pour répondre à ta question, indiscrètement… discrète, je dirai tout simplement qu’elle n’est ni envisagée, ni envisageable. Du moins, jusqu’à l’heure où, nous parlons. Ceci dit, tu peux remettre  ton magnétophone en marche.

 

Le Canard déchaîné : pourquoi vous semez la patoche (entendez la peur) chez nombre de vos compatriotes ?

Modibo Sidibé : parce que, contrairement, à ce qui se raconte, je ne suis de nature calme et rigoureux. Or ces deux traits de caractère sont mal perçus sous nos cieux où, la médiocrité, le bling –bling et le détournement du dénier public a pignon sur rue.

 

Le Canard déchaîné : pourquoi l’écrasante majorité des Maliens vous admirent –ils ?

Modibo Sidibé : (rires) parce que je suis beau, élégant, charmant, intelligent et cultivé… Non je plaisante. Plus sérieusement, je n’en sais rien. Peut –être faudrait –il le leur demander.

Bon, le Président de la République m’attend à Djicoroni –Para pour partager avec lui son plat de « Tchordi ». On se revoit, le week –end prochain !

 

Propos recueillis par le Mollah Omar

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