Interview (presque) imaginaire : IBK : « je n’ai rien contre le retour d’ATT au Mali, mais cela risque de me départir du peu de popularité qui me reste »

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Interview (presque) imaginaire : IBK : « Karim Keïta n’a pas d’avion ; mais s’il a les moyens de s’en procurer, pourquoi pas ? »

Plus nombreux qu’on peut l’imaginer, les partisans d’ATT réclament, chaque jour que Dieu fait, son retour dans son pays. Exilé au Sénégal, à la demande de la CEDEAO, suite au coup d’Etat du 22 mars 2012, son retour au pays est réclamé par ses partisans ; mais aussi, par l’écrasante majorité des Maliens, déçus par le régime actuel.Alors, pourquoi ATT est-il encore en exil, depuis bientôt trois ans, après l’élection d’IBK, son « cousin »,  à la présidence de la République ? Qu’est- ce qui l’oppose à IBK ? En clair, y’a-t-il une autre raison, qui pourrait expliquer l’exil actuel d’ATT que rien ne saurait justifier ? Interview.

Mr le président, Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition, a indiqué la semaine dernière, qu’ATT, votre «  cousin »  et prédécesseur qui vous procurait, chaque année, une calebassée de « chô » (entendez haricot) conformément à la tradition, doit rentrer au pays. Qu’en pensez-vous ?

 

Mon petit frère, c’est-à-dire Soumaïla Cissé, s’immisce dans une affaire qui concerne deux de ses grands frères : ATT et moi. Il nous nous laisser – ATT et moi – gérer cette affaire. Le petit frère, fut-il chef de file de l’opposition, n’a pas le droit de s’immiscer dans une affaire opposant ses deux aînés. Et pour avoir fait cette déclaration, relayée en boucle par les médias, il sera frappé d’une forte amende, dont le montant n’est pas encore fixé. J’y réfléchis encore.

Ceci dit, je n’ai rien,  personnellement,  contre ATT. Et je reconnais, n’en déplaise à ses détracteurs, que c’est le président de la République qui a, le plus, travaillé, après Feu Modibo Keïta, pour développer notre pays. Les chantiers qu’il a initiés, durant ses deux mandats, se passent de commentaire.

Mais son retour, dans le contexte actuel, risque de poser problème.

 

Quel problème, Mr le président ?

 

Les Maliens m’ont élu à hauteur de 77,3 % des voix. Une première en terre libre et démocratique du Mali. Mais deux ans et demi après, ma popularité est en dégringolade. Ceux qui ont contribué à mon élection disent, aujourd’hui, qu’ils regrettent le départ d’ATT du pouvoir. Même mes « souteneurs » inconditionnels pensent la même chose.

Dans ces conditions, je ne peux souhaiter le retour d’ATT au Mali. Même si, je ne suis pas contre. Car, ce retour risque de me départir du peu de popularité qui me reste au sein de l’opinion publique nationale, voire internationale.

En d’autres termes, le retour d’ATT au Mali pourrait donner à nombre de nos concitoyens l’idée de le remettre en selle à Koulouba. C’est pourquoi, je ne suis pas contre son retour au bercail ; mais ça me coupe l’appétit, disons le sommeil.

 

Pensez-vous que le mieux, pour vous, c’est de faire la sourde oreille face à ceux qui réclament son retour sur sa terre natale ? Même le maire de Gao a rappelé, la semaine dernière, que sans le retour d’ATT au Mali, il n’y aura pas de réconciliation nationale

 

J’en conviens que ce n’est pas la bonne manière de régler ce problème ; mais j’y pense, en attendant de trouver la meilleure formule pour que mon « cousin » et sa famille puissent revenir au bercail.

Quant au maire de Gao, lui,  en a eu pour son compte, avec la mise en place des autorités intérimaires. Dans quelques jours, il ne sera plus maire de la « Cité des Askia ». Cela suffirait, peut-être, à calmer ses ardeurs dans sa volonté délibérée de faire revenir ATT dans mon « royaume », pardon dans notre pays.

 

Propos recueillis

par Le Mollah Omar

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