Interview (presque) imaginaire : IBK : « les maliens doivent me faire confiance ! »

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Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita
Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita

Debout dans sa voiture de commandement, les bras tendus et le sourire aux lèvres, IBK savoure cet instant, loin du stress et de la politicaillerie de Bamako.

En tournée, dans la région de Sikasso, le président de la République renouvelle sa confiance en l’armée et lui promet de l’équiper à hauteur de la mission, qui lui a été confiée. Avant de partager, avec elle, un déjeuner copieux.

Mais l’affrontement, la semaine dernière, entre le GATIA et la CMA, continue de le poursuivre. Même à des centaines de kilomètres de là, IBK ne peut éviter l’actualité brulante, qui semble le suivre. Comme son ombre. Interview. Sans détour.

Mr le président, vous avez indiqué qu’un pays occidental, connu pour ses accointances avec la rébellion touareg, a tout fait pour empêcher le Mali de s’équiper, militairement. De quel pays, voulez-vous parler ?

 

Ah bon, j’ai dit ça, moi ? Bon, si je l’ai dit, c’est que c’est vrai ! Quant au nom du pays en question, il est connu de tous. Je ne sais pas si tu veux manger ton piment avec ma bouche ; mais je crois que ce pays est connu de tous, même des moustiques de Bamako.

C’est un pays hypocrite, raciste et xénophobe, qui vous sourit, avec  le couteau entre les dents. Pour mieux vous poignarder dans le dos, ce pays se fait passer pour votre ami. Même s’il faut sacrifier ses ressortissants, pour arriver à ses fins.

 

Pourquoi, Mr le président, vous ne désignez pas la France par son nom ? Parce que, les Maliens veulent, aujourd’hui, que vous mettiez fin à cette langue de « boa », en appelant un chat, un chat. Nos concitoyens ne supportent plus cette situation de « Niger, ni paix »

 

Qui a parlé de la France ? En tout cas, ce n’est pas moi !

 

Mais, Mr le président, de quoi avez-vous peur ? Pourquoi vous n’expliquez pas, clairement, aux Maliens le jeu trouble de la France dans cette crise, qui ne finit pas de finir ?

 

Tu ne sais pas, Le Mollah, de quoi ce pays est capable, sans ouvrir la bouche. Il est, en même temps, avec Dieu et le diable. Sans que cela lui pose un problème de conscience. Il y a des choses que je ne peux dire, publiquement, au risque d’envenimer la situation actuelle.

 

Savez-vous, Mr le président, que les Maliens sont à bout, prêts à laisser exploser leur colère, dans la rue, contre la France, la Minusma, la CMA… ?

 

Je le sais ! Mais je leur demande, encore une fois, de se calmer, de me faire confiance. Car cette crise est, tellement, profonde qu’il faut du temps, beaucoup de temps, pour la juguler.

 

Mr le président, les Maliens sont choqués de voir deux membres de la CMA, membres de votre parti, le RPM, alors que ce sont eux qui sont à la base de cette crise

 

Je ne veux pas répondre à cette question !

 

Avez-vous la nationalité française ?

 

Qui vous a raconté ça ? Ce sont des fadaises !

 

 

Propos recueillis

par Le Mollah Omar

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