Interview (presque) imaginaire – IBK : « ce n’est pas une poignée d’éleveurs de Chèvres qui vont décider de l’avenir du mali ! »

Cette fois-ci, c’est dans le « saint des saints » que le président de la République nous a reçus : le bureau ovale de Koulouba. Tiré à 18 épingles, avec un chapeau melon noir vissé sur la tête, IBK nous reçoit à quelque deux heures de son départ pour l’Algérie où, il est attendu par Boute’f. Et ce, trois semaines après le paraphe du projet d’accord de paix par toutes les parties. Sauf la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), qui poursuit son baroud d’honneur. Au grand dam de la communauté internationale. Pour cette interview exclusive, IBK a renoncé à son français châtié pour parler vrai. Voici, donc, le nouveau IBK. Sans détour !

Vous avez une humeur splendide, Mr le président ?

Normal le Mollah ! Les éleveurs de chèvres de la CMA viennent de faire les frais de leur radicalisme. Ils se sont attirés les foudres de leurs petits amis de la communauté internationale. Qui menace, déjà, de recourir à des sanctions. Du moins, s’ils ne résignent pas à parapher l’accord de paix. Certes, ce projet d’accord de paix n’est pas l’idéal que nous aurions souhaité ; mais, il est acceptable, en dépit de tous les défauts qu’on peut lui trouver.

En le paraphant, le gouvernement a voulu prouver sa bonne foi, sa volonté d’aller à la paix. Et par le dialogue. Mais je crois que cette décision est la meilleure.

Pourquoi dites-vous ça ?

Parce que le monde entier est unanime sur notre volonté d’aller à la paix, contrairement à ces éléveurs de chèvres, qui croyaient pouvoir profiter du rejet de ce projet d’accord par le gouvernement pour annoncer à la communauté internationale, que le gouvernement du Mali qui boude la paix. Car, il ne veut pas parapher l’accord. En somme, c’est l’histoire de l’arroseur arrosé.

Ce n’est pas une poignée d’éléveurs de chèvres qui vont décider de ce que deviendra le Mali. Berceau d’empires et de royaumes glorieux, notre pays ne mérite pas ça. Je note, au passage, qu’aucun de ces empires ou royaumes ne s’appelle Azawad. Cette imposture ne saurait résister à l’épreuve de l’histoire ; pas celle fabriquée, in vitro, par des conseillers en communication ; mais celle connue de tous et qu’on ne saurait falsifier. Même à coup de kalachnikov ou de mortier.

La CMA va-t-elle parapher l’accord de paix ?

Croyez-moi, elle le fera ! En refusant de le faire en même temps que le gouvernement malien et la plate-forme à Alger, la CMA s’est tiré une balle dans le pied gauche. Penses-tu, vraiment le Mollah, que la CMA va se tirer, une nouvelle fois, une autre balle dans le pied droit ? Dans ce cas, comment va-t-elle pouvoir conduire ses maigres chèvres dans les collines de l’Adrar. Car, aucun d’entre eux n’aura un poste de ministre dans le gouvernement de Van Morrisson.

En prenant les armes contre leurs propres frères et sœurs, ils croyaient se faire une situation ; ils croyaient qu’on leur offrira des postes ministériels en échange de la paix. Erreur ! Avec moi, ce ne sera pas le cas. Ni aujourd’hui, ni demain.

Propos recueillis

par Le Mollah Omar

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