Interview : « Le MNLA est out, et il n’y a rien à négocier pour les bandits armés »

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Dans ces derniers temps, la situation que l’on savait tendue entre le Mali et l’organisation sous- régionale, la Cédéao sur le déploiement d’une troupe étrangère à Bamako, a connu un brusque renversement. Néanmoins, des questions qui avaient auparavant soulevé  des débats âpres et acharnés, ont besoin d’être ratissées. Du blocus sur les armes du Mali, aux problèmes relatifs à la négociation avec les bandits armés via la position de l’Algérie et de la France, Mahamane Mariko, ancien leader estudiantin, président du mouvement politique, Cadre de Réflexion et d’Actions des Jeunes (CRAJ), livre ses impressions.
La Nouvelle Patrie : Le Mali avait-il le choix quant à l’arrivée d’une troupe étrangère sur son sol ?
Mahamane Mariko : Le Mali, malheureusement, dans cette affaire a perdu la face et tout crédit vis-à-vis de ses interlocuteurs. C’est pourquoi avec ou sans son accord, la Cédéao viendrait à Bamako.
LNP : Le déploiement d’une troupe étrangère à Bamako peut-il représenter un risque pour les putschistes du 22 mars, notamment le capitaine Sanogo ?
M. Mariko : Cela dépendra de la cohabitation. Si le détachement militaire ouest-africain les trouve encombrants, ils agiront en fonction des consignes. C’est pour qu’il y ait un contrepoids militaire, pour ne pas gêner les choses au sens de la Cédéao.
LNP : Y a-t-il quelque chose à négocier avec le MNLA ?
M. Mariko : Non. Le MNLA est « out », il ne fait pas le poids.
LNP : La négociation vous paraît-elle une arme efficace pour écarter les bandits armés qui squattent le Nord ?
M. Mariko : Il n’y a rien à négocier. Soit ils imposent la charia ou on les déloge. L’équation est claire.
LNP : En faisant la guerre contre les fondamentalistes islamiques pour les chasser, n’êtes-vous pas d’avis qu’ils pourront revenir en profitant d’un nouvel affaiblissement de l’Etat malien comme c’est le cas aujourd’hui avec les shebabs en Somalie ?
M. Mariko : Pour le moment c’est les chasser qui devient une priorité. Le reste s’analyse et se décide avec les autres pays.
LNP : Le silence de l’Algérie politique au sujet de la crise du Mali ne vous semble pas gênant ?
M. Mariko : Il ne faut jamais oublier que dans le rapport des nations c’est une question d’intérêt. Si l’Algérie se calme,  c’est que ses problèmes sont ailleurs. Vous pensez qu’elle va crier pour s’attirer des ennuis ? Non. Si le silence est le prix de la stabilité en Algérie, elle deviendra muette.
LNP : A votre avis, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, joue-t-il trouble jeu ?
M. Mariko : Blaise a besoin de réconforter sa position de leader de la sous-région. Il est machiavélique lorsqu’il dit qu’il y a une crise de leadership à Bamako. Il  ne dit pas vrai depuis le début de la crise ; ce qu’il voit ne le dissuade pas. Il est maître absolu du jeu, et il n’est jamais venu à Bamako, car ce n’est pas trop nécessaire. Bassolé et son ambassadeur peuvent tenir tête aux maliens. Il héberge le MNLA, personne n’est capable de lui dire un mot.
LNP : Qu’est-ce qui a motivé, selon vous, la décision de la Cédéao de maintenir le blocus sur les armes du Mali dans les ports de Conakry, Dakar… ?
M. Mariko : Pour éviter de suréquiper Kati.
LNP : Êtes-vous de ceux qui pensent que la France est pour beaucoup dans la crise du Mali ?
M. Mariko : Je ne suis pas celui qui cache sa faiblesse derrière les autres. Le Mali n’avait pas tous les éléments fondamentaux d’un Etat moderne. Une armée n’est pas facultative aujourd’hui. On doit mettre en place une véritable politique de sécurité nationale, on n’en avait pas. C’est facile d’accuser les autres ; ils doivent venir après l’autocritique.
LNP : L’envoi d’une troupe étrangère à Bamako est-elle gage d’une libération du Nord ?
M. Mariko : Malheureusement la Cédéao crie, mais n’a pas les moyens de sa politique. Tout cela doit attendre l’avis et l’accompagnement des mêmes occidentaux qu’on insulte. On est loin de la souveraineté qu’on attend. Car ni la Cédéao, ni L’Union Africaine n’ont les moyens pour les hostilités.
Merci monsieur Mariko !
Propos recueillis par Boubacar Sangaré

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3 COMMENTAIRES

  1. Le mnla est ouvrier des satanistes au Mali,il ne travaille plus et il n’ai plus payer.

  2. C’est ce bandit qui a organisé l’envahissement du tarmac de l’aeroport de bamako Senou en mars pour empecher l’arrivee des chefs d’etat de la CEDEAO a Bamako. Aujord’hui, il accuse Blaise de n’etre jamais venu a Bamako.

    • Tu fais la confusion Monsieur entre Oumar MARIKO, le satan et Mahamane MARIKO. Ils ont tous été leader estudiantin, mais celui qui a organisé la manisf. s’appelle Oumar MARIKO le satan personnifié.

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