Interview du Pr El Hajj Younouss Hamèye Dicko – président du RDS et de L’ATIR : ” L’Armée mieux équipée, dans six (6) mois le pays pourra organiser l’élection présidentielle”, dixit

0

La mort de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Kéïta, surtout ses relations avec le défunt, les sanctions infligées contre le Mali par la CEDEAO et l’UEMOA, les Assises Nationales de la Refondation, et la prorogation de la Transition, tels sont les sujets abordés par le Pr YounoussHamèye Dicko, Président du RDS (Rassemblement pour le Développement et la Solidarité) et de l’ATIR (Alliance pour une Transition Intelligente et Réussie) dans une interview accordée à notre rédaction. Lisez !

 

Le Malien : Notre pays, le Mali, vient de perdre un ancien Président de la République, en la personne de M. Ibrahim Boubacar Kéïta. Que retenez-vous de l’homme ?

Pr El Hajj Younouss Hamèye DICKO : Oui, nous venons de perdre S.E Ibrahim Boubacar KEITA, ancien Président de la République du Mali. Me concernant, je me sens très affecté par sa disparition que je pleure. Je l’ai connu réellement quand je suis entré dans son gouvernement de 1997 à 2000. J’y étais comme un des ministres de l’Opposition.

   Il va de soit que nos personnalités s’étaient heurtées, mais, rapidement, un équilibre des forces s’établit au sein du Gouvernement et le Président Alpha y était pour quelque chose. Dès lors nos relations sont devenues directement fraternelles ; j’étais devenu le grand frère dont l’opinion comptait aux Conseils des Ministres. A tel point que lorsqu’il a donné sa démission au Président Alpha Oumar Konaré, il m’a appelé au téléphone pour me l’apprendre en me disant qu’il ne voulait pas que je l’apprenne dans la presse !

Quelle honneur et quelle considération le Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta me fit !

 

”IBK est un patriote au plus haut niveau”

 

 J’ai connu un homme de cœur dans toutes les dimensions de ce terme. Il est un homme d’Etat et surtout il est un PATRIOTE AU PLUS HAUT NIVEAU dans la lignée directe de Modibo Keïta et du Général Moussa Traoré. Il est très populaire et il est le Président du peuple dont il incarne les vertus ; il est intellectuellement honnête à toute épreuve.

  On peut dire que le couple ALPHA-IBRAHIM a sauvé la démocratie naissante au Mali grâce à la stratégie d’Alpha et à la poigne d’Ibrahim. On peut aussi affirmer que l’instabilité de notre système est née du départ d’IBK de la Primature en 2000, du divorce du couple Alpha-Ibrahim, du divorce de ” l’esprit de finesse et de l’esprit de géométrie “.

  Nous voilà en 2013 ; IBK a été plébiscité par le peuple ! Mais il a hérité d’un Mali désossé ! Courageusement, il négocie et signe l’Accord pour la Paix et la Sécurité au Mali en 2015. Puis dans un climat de très grande insécurité, il organise les élections dans plus de 93% de nos communes en 2016, et qui dit mieux ! Le Mali redevient une destination politique, sociale, culturelle prisée et fréquentée. Ainsi, IBK a rapidement rendu à sa nation, dignité, honneur, fierté patriotique et, il a rétabli l’honorabilité démocratique de notre pays.

  Hélas, l’insécurité reste persistante, mais moins menaçante qu’à son arrivée.

  Et voici 2018. Beaucoup de vérités seront encore gardées en réserve, mais ses adversaires, connaissant parfaitement sa popularité auprès des couches populaires, ont attaqué psychologiquement pour décourager IBK à se présenter à un second mandat. Nous avons pensé que le problème consiste à encourager IBK à accepter seulement de se présenter et sa réélection est assurée à 75%. Le reste, 25%, est notre affaire. Pour la première fois, depuis 1960, des jeunes universitaires se sont spontanément intéressés à celui qui va être leur Président. Un regroupement de plus de trois mille (3000) étudiants de toutes les Universités du Mali, dirigé par un thésard en pharmacie, Mr A. B., se constitue pour soutenir la candidature d’IBK. Le Dr Bocary Tréta, Président du Directoire de Campagne d’EPM les oriente sur ma modeste personne. J’ai eu la sensation qu’on vient de me confier dix amphithéâtres de plus de 300 étudiants chacun ! Mais j’étais fier et ravi qu’enfin des jeunes universitaires prennent conscience pour l’avenir de leur pays en participant au choix de leur Président. Ils ont été physiquement présents de Kayes à Mopti, malgré l’insécurité et, ils étaient en rapport avec leurs camarades de Tombouctou, Gao et Kidal. Ceci explique le succès d’IBK dans les coins les plus reculés et constitue la botte sécrète, voire le coup de Jarnac.

  Ibrahim Boubacar Keïta a réduit l’insécurité, a équipé l’armée malienne, a donné vie et sens à la Loi d’orientation et de programmation militaire. 

Il a augmenté les salaires de 20%. 

Il est conscient que la priorité n°1 reste l’insécurité et qu’après celle-ci la priorité de toutes les priorités est l’Education.

  O Allah ! Toi, l’Etre Invariable, sois bienveillant pour Ibrahim Boubacar Keïta et accorde lui la paix ! Amiin !

 

Depuis le 09 janvier 2022, le Mali est sous les sanctions économiques et financières de la CEDEAO et de l’UEMOA. Ces deux organisations sous-régionales n’ont-elles pas eu la main trop lourde contre notre pays ?

En effet, depuis le 9 Janvier 2022, le trio CEDEAO/UEMOA/LA MAIN ETRANGERE NON AFRICAINE a infligé à notre pays des sanctions inédites par leur cruauté, leur caractère haineux et leur diversité.

 

”Mise à mort définitive d’une ancienne colonie qui cherche à rompre les cordes néocolonialistes de l’iniquité”

 

   Ces sanctions ont pour objectif de punir et de châtier un vassal, un serviteur ou un esclave qui ose se plaindre ou chercher à s’émanciper d’un maître barbare. C’est tout cela qui permet de dire que cet amoncellement de sanctions ignobles n’est pas le fait d’Africains ; ceux-ci sont plus humains dans l’élaboration et l’exécution du mal. Il s’agit de mise à mort définitive d’une ancienne colonie qui cherche à rompre les cordes néocolonialistes de l’iniquité. Car CEDEAO et UEMOA ne sont qu’une forme moderne des Tirailleurs Sénégalais par lesquels les colonialistes ont conquis, colonisés et dominés les Etats libres d’Afrique ; en effet, les troupes coloniales étaient constituées par des Africains commandés par deux ou trois officiers et sous-officiers européens !

  Comment expliquer cette orgie de sanctions qui va jusqu’au rappel des ambassadeurs, interdiction de survol, frontières fermées, positionnements de forces d’intervention rapide, avec possibilité de pénétration de 50 km à l’intérieur de nos frontières, et patati et patata !

  Un simple regard sur la CEDEAO montre que les faucons contre le Mali sont les membres de l’UEMOA mis en mission par leur maître néocolonialiste qui a un compte personnel à régler avec Koulouba ! Ils sont le Sénégal, la Guinée Bissau, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Benin, le Burkina Faso, le Niger et le Mali. Il me semble que le Sénégal, la Guinée Bissau, le Togo, le Benin, le Burkina Faso et le Niger n’enverront pas leurs troupes dans notre pays sur une profondeur de 50km !

Il ne reste plus que la Côte d’Ivoire pour faire le sale boulot de son maître ! Il est vrai que le ridicule ne tue plus ; mais ce scénario me fait mourir de rire !

   Le Mali doit donc prendre les dispositions idoines car la CEDEAO n’est pas vraiment l’ennemie tandis que l’UEMOA est l’ennemie véritable du Mali, ce cheval de Troie entre les mains de la main étrangère non africaine et qui détient nos avoirs et qui nous les refusent pour vous éliminer.  

 

Et pourtant, la junte avait proposé dans la charte une durée de transition de dix-huit (18) mois qu’elle n’a pas pu honorer aussi ?

 

”Avec l’éviction de N’Daw-Ouane, il était difficile de terminer la transition à 18 mois”

 

En fait, l’honnêteté intellectuelle m’oblige à dire que même le RDS qui reste à cheval sur une durée de transition la plus courte possible a estimé qu’il fallait au moins 20 mois pour cette transition qui était intervenue dans des conditions bien difficiles. La Charte même n’a pas été élaborée dans les meilleures conditions de sérénité indiquée. Suite à la Révolution de Palais qui a évincé l’équipe N’Daw-Ouane, il était alors devenu impossible de voir se terminer la transition dans les 18 mois prévus. L’idée d’élongation (ou de prolongation) de la durée de la transition est donc objective et légitime.

 

Quel délai raisonnable le parti RDS peut proposer aux autorités actuelles de la transition pour organiser des élections transparentes, crédibles, justes et apaisées en lieu et place du délai proposé par les ANR (fourchette comprise entre 6 mois et 5 ans) ?

Le délai proposé pour les élections par le RDS se trouve dans la fourchette proposée par les ANR. La fourchette ne mentionne que deux chiffres et l’un d’eux est bien la proposition du RDS. En ce moment, je pense que le débat est clos car le RDS a bien participé aux ANR et a apporté vaillamment sa contribution.

 

” Il est bien possible d’organiser de bonnes élections dans des délais raisonnables”

 

En ce moment le Gouvernement est en négociation avec la CEDEAO et nous ne voulons pas rappeler quoi que ce soit pour ne pas gêner notre gouvernement.

Cependant, il est bien possible d’organiser de bonnes élections dans des délais raisonnables et je persiste et signe ! En effet la mobilisation du 14 Janvier 2022 nous a donné une leçon magistrale. Pour faire les élections, nous mobilisons le peuple, les ex-mouvements armés, les Armées maliennes et faisons appel à la Communauté Internationale et les élections seront sécurisées et se tiendront sans problèmes, si on a vraiment la volonté politique de le faire. Une erreur serait de s’attarder et de vouloir attendre que la félicité s’étende sur les 1.241.000 km2 de notre territoire pour organiser des élections au Mali.

 

Peut-on dire que la pression extérieure a beaucoup influencé sur ces décisions des Chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’UEMOA ?

 

”UEMOA  est instrumentée par la main étrangère”

Je pense que la pression extérieure, voire la participation extérieure à l’inspiration et à l’élaboration des sanctions CEDEAO/UEMOA/La Main étrangère non africaine, a largement inspiré les sanctions de la CEDEAO. Parmi la quinzaine de membres de la CEDEAO, huit sont UEMOA ! Nos avoirs sont à l’UEMOA et non à la CEDEAO ; c’est l’UEMOA qui est instrumentée par la main étrangère hors de notre continent et qui, est la véritable propriétaire de l’UEMOA.

  Si on considère que l’UEMOA, totalement indépendante de la CEDEAO, participe à la réunion de la CEDEAO pour voler nos avoirs, si on rappelle des ambassadeurs, si on interdit le survol d’espaces aériens, si on ferme des frontières, si on prépose des forces d’intervention rapide (qui n’existent même pas), si on menace d’entrer en profondeur (50 km) dans notre territoire, tout cela n’est pas du vocabulaire africain et a été inspiré ou dicté par le maître de l’UEMOA. Tout ce folklore me fâche et, tout compte fait, me fait rire !

 

Notre pays pourra-t-il supporter ces sanctions malgré le soutien de certains pays frontaliers tels que la Guinée-Conakry, la Mauritanie, l’Algérie ?

La situation me paraît très grave et il faut la prendre au sérieux. Les sanctions sont très lourdes. Il faut trouver la solution. L’ouverture des frontières algériennes et mauritaniennes (qui n’étaient pas fermées) et de la Guinée sont des solutions subsidiaires et ne constituent pas la solution du problème.

 

”Des sanctions contre l’UEMOA”

 

Nous devons retrouver nos ” territoires ” dans les ports (Abidjan, Lomé, Dakar, etc.) où nous avons investi pour notre économie et nos échanges.

Bamako est à plus de 700 km du port le plus proche d’Afrique occidentale et les ports d’Algérie et de Mauritanie sont encore plus éloignés.

    Par exemple le sac de 25 kg de sel qui était à 2500 F est aujourd’hui à 3000-3500 F, tandis que le sac de sucre de 25 000 F est maintenant à 32 000 F ! Tous les prix vont flamber.

    Mais le Mali a de la riposte pour peu de temps ; nous avons l’élevage le plus fort de la sous-région, le coton, l’or, le riz et le mil. Notre point faible, c’est l’argent, notre argent détourné par l’UEMOA pour nous combattre alors même que notre peuple n’a rien fait, rien entrepris contre personne. J’irais jusqu’à suggérer :

” Des sanctions contre l’UEMOA

” La sortie rapide du Mali de cette situation car le temps travaille contre nous.

” La reprise immédiate des négociations avec la CEDEAO.

 

Vous avez participé aux Assises nationales de la Refondation. Pensez-vous que les résolutions issues de ces ANR sont applicables pour un Mali nouveau ?

Vous savez Mr. Sangaré, le RDS n’a pas fait que participer aux ANR.

Notre commission politique, TDR en main, a étudié l’objet des ANR ! La matière et l’objet des ANR n’est pas autre chose que le Mali, celui-là même de Modibo Keïta, du 22 Septembre 1960, héritier du Soudan Français, dans l’entièreté de ses frontières terrestres et dans son espace aérien ! Avec son étendue, son histoire, ses cultures, ses légendes, sa gloire et ses maux.

  

” Les ANR comme le DNI n’ont pas touché au thème vital ” le Mali et sa Géopolitique””

 

Je rends hommage au Panel des Hautes Personnalités et la Commission Nationale d’Organisation qui n’ont eu ni le temps nécessaire, ni la sérénité requise pour un tel évènement, et pourtant ils ont réussi les Assises Nationales de la Refondation ! La qualité sans conteste des hommes et des femmes connus a permis de soulever la montagne.

   Le RDS n’est pas allé aux ANR pour tenir en main, à la sortie le 30 Décembre 2021, le miracle de la Refondation de l’Etat malien ou même de l’ossature d’un MALI NOUVEAU, mais pour apporter sa contribution à l’édification d’un Mali d’avenir.

   Je n’ai pas vu ni dans les résolutions du DNI, ni dans celles des ANR la moindre concrétisation de REFONDATION DE L’ETAT ! J’ai vu des mesures fortes pour REFORMER LA GOUVERNANCE ET REUSSIR UNE BONNE GESTION DU MALI.

   J’ai remarqué dans les ANR ces mesures :

” La ” professionnalisation de l’armée “, mais je dirai ” l’armée de métier “, idée intéressante qui nous mènera vers une armée qui pourra défendre la patrie.

” Une forte recommandation en faveur de la Recherche Scientifique et des chercheurs qui sera le départ d’un véritable développement de notre pays.

” Rattacher l’IHERI (Institut des Hautes Etudes et de Recherche Islamique) au Ministère de la Culture en le détachant du MESRS ! Il s’agit d’amateurisme de la part des ANR.

   On constate qui les ANR comme le DNI, n’ont pas touché au thème vital ” le Mali et sa Géopolitique ” !

 

Une transition peut-elle faire toutes les réformes politiques et institutionnelles ?

Je ne suis pas un spécialiste des transitions, mais il ne faut surtout pas confondre la transition de mars 1991 avec celle de mars 2012 et d’août 2020 ! Celle de 1991 est populaire, tandis que celles de 2012 et de 2020 sont des transitions militaires.

 

”La Transition peut faire des recommandations fortes au futur Président élu”

 

      En 1991, la Transition pouvait tout faire et elle a organisé la Conférence Nationale, le Référendum constitutionnel et l’élection présidentielle, mais elle n’a jamais dit que ses volontés sont exécutoires par un Président démocratiquement élu.

      Cependant, je pense que la Transition peut faire des recommandations fortes au futur Président élu ; Par exemple, je ne suis opposé au Premier ministre, Monsieur C.K. Maïga, au contraire, mais il me connait, je suis un homme de principe qui n’accepterait pas qu’il mette en place un organe indépendant de Gestion des élections pendant une période transitoire. Il doit être mis en place par les institutions démocratiques dont une Assemblée Nationale démocratiquement élues.

En fait, on ne peut pas espérer un organe indépendant pendant cette période Transitoire. On ne peut même pas en définir le périmètre et son indépendance serait nulle car il serait l’organe du P.M Choguel lui-même et du M5 RFP.

 

Quels conseils prodiguez-vous aux partis politiques qui n’ont pas participé aux assises ?

 

” Ils ont laissé le champ libre à l’adversaire, surtout aux extrémistes”

Je ne peux vraiment pas donner des Conseils aux partis qui ont refusé de participer aux ANR. Ils ont refusé de m’écouter et ont préféré le boycott ! Hélas, la lâcheté intellectuelle paralyse l’action. Maintenant ils mesurent le mal qu’ils ont fait à leur pays. Ils ont laissé le champ libre à l’adversaire, surtout aux extrémistes, à tous ces vociférateurs insolants qui hurlaient 3 ans, 5 ans pour la prolongation de la Transition en intimidant les participants ! Ils ignoraient le mal qu’ils faisaient à la Transition, au Président et au Gouvernement. La situation que nous vivons en ce moment est la conséquence de leur ignorance qu’ils voulaient imposer aux ANR. J’espère que les partis ne recommenceront plus cette erreur. Je pense que l’unicité ne sied qu’à Allah, ” mais que la chaise vide ne sied qu’à De Gaulle ” !

     En vérité, ils rendaient la monnaie de sa pièce à Mr. Choguel en vengeant le DN !

 

Comment évolue la situation sécuritaire actuellement ?

La situation sécuritaire évolue positivement. L’armée est mieux équipée, les hommes sont réarmés moralement et se battent pour la patrie. Le Président Assimi peut être fier de redonner confiance au peuple malien et à son armée.

    Je suis convaincu que dans six (6) mois le pays pourra organiser l’élection présidentielle.

 

Le mot de la fin !

Le dernier mot est toujours difficile à prononcer. Depuis Août 2020, le Rassemblement pour le Développement et la Solidarité (RDS) et depuis Septembre 2020 l’Alliance pour une Transition Intelligente et Réussie (ATIR) se sont investis de toutes leurs énergies, sans calcul, pour aider à la réussite de cette Transition pour le Mali qui a tant souffert. J’en appelle à SE le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’Etat de reprendre la main, avant qu’il ne soit trop tard, pour ramener la Transition dans des délais objectivement et scientifiquement raisonnables.

Que Dieu sauvegarde le Mali et les Maliens.

 

Interview réalisée par Youssouf SANGARÉ

Commentaires via Facebook :