“Ils ont toujours régné en maître au temps de l’ancien directeur en mettant la pression sur lui. Je leur ai fait savoir que cela ne marchera pas avec moi”. Telle est la substance de l’entretien que nous a accordé le directeur général du Conservatoire national des arts et métiers/Balla Fasséké Kouyaté (CNAM/BFK). Il balaie d’un revers de main les défaillances exhibées par le comité AEEM de l’établissement.
IR : Pourquoi ce bras de fer entre vous et vos étudiants ?
I. O. M. : Il est entretenu par certains étudiants qui se disent privés de leur droits et prêtant agir aux noms de tous les étudiants. Nous leur avons dit que cela ne marchera pas. Ils ne sont pas une autorité ici. S’ils ont des droits, c’est bien leurs droits aux études. Tout est parti de la journée porte ouverte qu’ils réclament comme si elle leur appartient. Ils nous avaient même imposé une date pour sa tenue. Et dès que nous avons refusé, ils ne cessent de mentir sur nous en inventant des problèmes et en manipulant les autres étudiants.
IR : En plus de la pénurie des matériels didactiques, les étudiants affirment que vous leur coupez 35 000 F CFA. Où va cette somme ?
I. O. M. : Parlons de matériels didactiques ! Vous-même vous venez de faire le tour des salles de classes, pouvons-nous parler de manque de matériels didactiques au Conservatoire ? Je vous laisse édifier l’opinion sur ce sujet. Même nos partenaires qui viennent de l’extérieur sont surpris par nos matériels. S’agissant des 35 000 F CFA, cette somme fait partie des fonds propres de l’établissement qui contribuent à payer le personnel contractuel.
IR : Et les 5000 F que les étudiants ont été contraints de payer cette année ?
I. O. M. : Ils n’ont pas été contraints, c’est même normal, c’est les frais de dossiers. Ils ont été avisés pour ça. D’ailleurs c’est la mesure que Campus-Mali exige. Nous étions en retard cette année nous nous sommes engagés pour nous uniformiser avec les autres établissements.
IR : Qu’est ce qui vous différencie de votre prédécesseur au point qu’on vous traite d’incompétent ?
I. O. M. : D’abord, ils sont mal placés pour juger ma compétence. Je ne suis pas tombé du ciel. Le poste de DG a fait l’objet d’appel à la candidature et j’ai été retenu. Je m’en tiens à çà. Par ailleurs ils ont toujours régné en maîtres au temps de l’ancien directeur en mettant la pression sur lui. Je leur ai fait savoir que cela ne marchera pas avec moi. Je leur ai exigé également que tout ce qu’ils demandent soit situé dans un cadre légal. Je ne peux pas comprendre que leur association puisse se mettre au-dessus de tout le monde ici. Leur comportement est inacceptable, irresponsable. Ils doivent se soumettre aux principes et règlement intérieur de l’établissement.
IR : Est-ce que vous voulez dire que vous ne reconnaissez pas leur bureau ?
I. O. M. : Je n’ai jamais dit cela. Je leur ai demandé de m’amener leur statut chose qu’ils n’ont jamais faite. Or, dans les textes si une association doit exister ici, il faut qu’on sache si ses objectifs sont compatibles avec ceux de l’établissement.
IR : Comment allez-vous gérer les étudiants grévistes ? Vous allez suspendre leurs bourses ?
I. O. M. : Bien sûr, la bourse est accordée aux étudiants qui suivent les cours. Tous ceux qui se sont absentés délibérément ne bénéficieront pas de leurs bourses puisque c’est leur assiduité qui leur accorde cette bourse.
IR : Votre appel ?
I. O. M. : Sincèrement je leur demande de revenir à la raison. Le mobile qui les a amenés ici, c’est les études et ils doivent s’intéresser uniquement à çà et non des droits extra auxquels ils prétendent.
Entretien réalisé par Zoumana Coulibaly
Que soit révolu le règne des étudiants. Les pieds ne doivent jamais attacher les mains.
Pour la République
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